Petites Légendes Urbaines Mexicaines

Le Monstre sous le Lit

La plupart des légendes urbaines s’inspirent de faits réels qui ont été amplifiés ou déformés par nos propres peurs, souvent inconsciemment, et les histoires qui en résultent sont plus terrifiantes encore que les originales. Le Mexique est un pays particulièrement riche en légendes urbaines, et je vous propose d’en découvrir quelques unes, parmi les plus célèbres.

El Cucuy

El Cucuy

Niño Duérmete, Duermete ya …
Que viene el Coco y te COMERA.

Enfant endors-toi, dors maintenant…
Ou viendra El Coco qui te MANGERA.

Originaire de la péninsule ibérique, où il apparait comme un fantôme à tête de citrouille, El Coco est l’ancêtre d’El Cucuy, un monstre dévoreur d’enfants. Il est le croque-mitaine mexicain, celui dont les parents se servent pour calmer les ardeurs de leur progéniture:  » Tenez-vous tranquilles ou El Cucuy viendra et vous emportera. « 

El Cucuy serait un être polymorphe, il pourrait changer d’aspect à sa convenance, mais souvent il se montrerait sous sa véritable apparence, celle d’une hideuse petite créature poilue aux doigts griffus. De grandes oreilles de chauve-souris orneraient sa grosse tête où luiraient des yeux rougeoyants et quand il ouvrirait la bouche ses petites dents acérées comme celles d’un barracuda témoigneraient de la nature de ses appétits.

La désobéissance attirerait l’attention d’El Cucuy, qui ne s’en prendrait jamais aux enfants sages. Au crépuscule, le monstre se dissimulerait dans le placard, sous le lit ou derrière les rideaux de sa jeune proie, et prenant parfois la forme d’une ombre noire, il se fondrait dans les ténèbres. Silencieux, il observerait, attendant le moment propice pour se jeter sur l’enfant, puis brusquement il sauterait sur lui et l’emporterait dans son antre profondément enfouie sous les montagnes afin de le dévorer en toute tranquillité. D’une étrange manière, si peu de témoins rapportent avoir rencontré le croque-mitaine ou le boogeyman, ils seraient nombreux à avoir croisé la route d’El Cucuy:

 » J’ai grandi une petite ville du Mexique. Ma mère me racontait des histoires de fantômes quand j’étais enfant, mais aucun d’eux ne me faisait peur comme El Cucuy. Un jour, j’étais en colère et j’ai maudit ma mère. Elle est restée très calme, mais la colère brûlait dans ses yeux quand elle m’a regardé. Alors lentement et posément, elle m’a dit: El Cucuy va te râper les pieds ce soir. Et quelque chose dans la façon dont elle l’a dit m’a fait vraiment peur.

Cette nuit-là, quand je suis allé au lit, il m’a fallu près de deux heures pour m’endormir. Le lendemain matin, quand je me suis réveillé, je suis sorti du lit et j’ai remarqué que mes pieds étaient endoloris. J’ai baissé les yeux, et j’ai vu que mes deux pieds avaient de longues griffures rouges sur eux. Ça m’a vraiment terrifié parce que je ne savais pas si El Cucuy était réel ou si ma mère était tellement folle qu’elle m’avait griffé les pieds pendant que je dormais pour me donner une leçon. « 

El Autobus Fantasma

Autobus Fantôme
L’Autobus Fantôme

De nos jours, une grande route permet d’effectuer rapidement le trajet entre Toluca et Ixtapan de la Sal mais autrefois, ceux qui souhaitaient faire le voyage devaient emprunter une petite route étroite et sinueuse qui traversait les montagnes. Un soir, il y a longtemps de cela, un autobus quitta Ixtapan de la Sal pour effectuer son trajet habituel vers Toluca mais alors qu’il se trouvait au sommet de la plus haute des montagnes la pluie commença à tomber, obligeant le conducteur à redoubler de prudence. De nombreux accidents avaient eu lieu sur ce tronçon, dont beaucoup avaient été mortels.

Quand l’autobus commença à accélérer, certains des voyageurs s’en alarmèrent. Ils se levèrent de leurs sièges, s’approchèrent du chauffeur pour le questionner, mais avant même qu’ils n’aient eu le temps de lui adresser la parole, l’homme s’écria:  » Les freins ne répondent plus!  » Un vent de panique souffla alors parmi les passagers qui se mirent à crier puis brusquement le bus fit une embardée et dérapant sur le bord de la falaise, il plongea dans le vide. Il dégringola la pente à une vitesse folle, s’immobilisa sur les rochers au fond du ravin et soudain, il prit feu. Quand la police découvrit le bus calciné, des corps jonchaient les rochers, d’autres gisaient carbonisés à l’intérieur de l’épave, mais il n’y avait aucun survivant.

Depuis ce jour, un autobus fantomatique circulerait parfois sur la route qui va d’Ixtapan de la Sal à Toluca. Certains racontent que si vous levez votre main à son approche, alors le bus s’arrêtera pour vous faire monter. Vous trouvez peut-être le véhicule vétuste mais curieusement, vous pourrez constater qu’il est encore en bon état et que même s’il semble plein, il reste une place, juste pour vous.

Si jamais vous décidez de vous asseoir sur ce siège, alors vous serez envahi par un étrange sentiment. L’impression que quelque chose ne va pas, sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi. Étrangement, malgré l’heure tardive, aucun des passagers ne dormira dans cet autobus. Assis bien droit dans leurs sièges, ils regarderont fixement devant eux sans dire un mot et le silence oppressant vous mettra surement mal à l’aise. Quelques minutes plus tard, le chauffeur marchera dans l’allée pour contrôler les billets mais étrangement, il semblera vous oublier. Peu après minuit, il arrêtera le bus bien avant la gare routière, et il vous demandera de descendre sans autre explication. Vous ne saurez pas pourquoi, mais quelque chose vous poussera néanmoins à obéir.

Tout le monde restera assis mais vous vous lèverez et vous traverserez l’allée puis, comme vous arriverez devant le conducteur, vous vous sentirez probablement obligé de payer votre billet, mais il repoussera votre argent en secouant la tête.  » Le trajet est gratuit. Allez-y maintenant, mais ne regardez pas derrière vous ou vous ne pourriez jamais quitter ce bus. « 

Si vous suivez ce conseil et que vous ne regardez pas derrière vous, alors vous entendrez le bruit de la fermeture des portes, celui du moteur qui démarre et qui s’éloigne sur la route. Mais si jamais vous vous retournez, alors le bus ne sera plus qu’une épave carbonisée. A l’intérieur, des squelettes décharnés vous regarderont silencieusement à travers les fenêtres puis le bus s’éloignera et vous perdrez la vie dans un accident quelques jours plus tard. Alors, votre fantôme rejoindra le bus et vous deviendrez l’un des passagers.

Si par hasard un jour vous deviez voyager d’Ixtapan de la Sal à Toluca, évitez de prendre le bus à la nuit tombée, vous pourriez monter dans l’autobus fantôme. Et si jamais vous le faisiez, alors respectez les instructions du conducteur car si vous ne le faites pas, vous serez condamné à voyager dans ce bus pour l’éternité…

El Carro de Las Brujas

Voiture Rouge
La Voiture des Sorcières

Une légende raconte que parfois, à la nuit tombée, une voiture rouge écarlate roule sur la route entre Mexico et Cuernavaca, qui ne peut être vue que par les hommes qui errent dans les rues après le coucher du soleil. Cette voiture est surnommée El Carro de Las Brujas.

A l’intérieur du véhicule, se trouvent deux ou trois femmes, parfois cinq, mais toujours très belles. Quand elles remarquent un homme seul sur le bord de la chaussée, elles arrêtent la voiture et elles essaient de l’attirer à l’intérieur, usant de mots sensuels, de poses lascives et lui promettant de réaliser ses rêves les plus fous. Si le malheureux se laisse griser par ces paroles mensongères et qu’il monte dans la voiture rouge, alors quelque temps plus tard son corps est retrouvé sur le bord de la route, recouvert de coupures étranges et de symboles ésotériques. En l’observant, il est aisé de comprendre qu’il était été offert en sacrifice au diable lors d’un rituel occulte. Certains prétendent que la peinture rouge qui recouvre la voiture est fabriquée à partir du sang des victimes, mais personne n’a jamais pu le prouver.

La Llorona

La Llorona
La Pleureuse

L’une des plus célèbres légendes mexicaines est celle de La Llorona, qui date apparemment de la conquête espagnole. L’histoire raconte qu’une indienne d’une grande beauté entretenait une liaison avec un gentilhomme espagnol, et qu’ils avaient trois beaux enfants, qui étaient adorés par leur mère et dont elle s’occupait avec dévotion. Puis, comme le temps passait et qu’ils devaient toujours se cacher pour se voir, la femme commença à souffrir de cette situation et elle décida de demander à son amant d’officialiser leur relation. Malheureusement, quand elle tenta de lui en parler, le gentleman, qui faisait partie de la haute société et qui craignait probablement pour sa réputation, esquiva la question et il agit de la même manière à chaque fois qu’elle s’y essaya.

Quelques temps plus tard, poussé par ses intérêts, l’homme épousa une riche espagnole et il abandonna sa maitresse. Quand elle apprit la nouvelle, la malheureuse en devint folle de douleur. Alors brusquement, la vision de leurs enfants lui sembla insupportable et comme elle ne pouvait les regarder sans en souffrir, elle les amena au bord de la rivière et elle les noya. Quand elle vit leurs pauvres petits corps au fond de l’eau, la mère prit brusquement conscience de l’horreur de son geste et elle mit fin à ses jours.

Peu de temps après, des cris déchirants s’élevèrent du bord de la rivière et une silhouette spectrale commença à errer dans les rues de l’ancienne Tenochtitlán, poussant les habitants terrifiés à se barricader dans leurs maisons. Les nuits de pleine lune, les rues se remplissaient parfois d’un épais brouillard et une femme aux longs cheveux noirs apparaissait, vêtue d’une longue robe blanche et portant un voile sur la tête, qui errait dans la ville, criant son désespoir. La femme s’arrêtait toujours sur la grand place, où elle s’agenouillait, puis tournant son visage vers l’est elle se levait et reprenait sa route. Quand elle arrivait sur les rives du lac Texcoco, alors elle appelait ses enfants une dernière fois, puis s’enfonçant dans les eaux du lac, elle disparaissait. La plupart des gens la fuyaient mais ceux qui se risquaient à l’approcher recevaient de sinistres révélations et parfois même, ils en mouraient.

La Llorona aurait hanté le bord des cours d’eau pendant des siècles et de nos jours encore elle continuerait à se lamenter, condamnée à chercher éternellement ses enfants sans jamais les trouver. Si dans un moment de faiblesse il vous venait à l’idée de vous approcher d’elle pour la réconforter, gardez-vous en bien. Pour une obscure raison, La Llorona tuerait indifféremment tous ceux qui croisent sa route, emportant parfois les jeunes enfants avec elle.

Dernièrement, le 5 novembre 2015, une cinquantaine de personnes résidant dans différents quartiers de la ville d’Arrecifes ont téléphoné à la police, affirmant avoir vu La Llonora déambuler dans leurs rues.   » Nous sommes allés aux endroits indiqués, mais nous n’avons rien vu,  » a déclaré le commissaire Fernando Cabrera.  » Depuis la fin de la semaine nous recevons d’innombrables appels de prétendues apparitions. Par exemple, nous avons eu un coup de téléphone qui provenait du quartier Villa Sanguinetti et dix minutes plus tard un autre de l’autre bout de la ville, ce qui est impossible. C’est également impossible quand ils disent l’avoir vue marcher sur un ruisseau ou rentrer dans un long tuyau et ressortir de l’autre côté. Après deux minutes, vous manquez d’air. Vers le chemin de fer, des gens équipés de lampes de poche et de bâtons ont monté une milice, ils sont fous. « 

Comme de nombreuses personnes disaient avoir vu La Llorona et en avoir été terrifiés, Luis Quiroga, le Secrétaire de la Sécurité Publique, s’est déplacé en personne sur les lieux des apparitions et pensant qu’il s’agit d’une plaisanterie, il a mis en garde son auteur, lui affirmant que s’ils venaient à l’attraper la colère des citoyens serait telle qu’ils risquaient de se faire justice eux-mêmes. En attendant, La Llorona continuerait à errer le long des rivières, pleurant son désespoir à qui veut bien l’entendre.

La Casa de los Tubos

La Casa de los Tubos
La Maison des Tubes

A Monterry, une légende entoure une maison abandonnée qui n’a jamais été habitée, La Casa de Los Tubos, qui tient son nom de son étrange architecture. La maison a été construite dans les années 1970, par une riche famille dont la fille était paralysée des jambes. Le père de la jeune fille, qui voulait un endroit où elle pourrait se déplacer librement, avait demandé qu’un escalier soit construit d’un côté du bâtiment et qu’une rampe soit aménagée de l’autre, qu’elle pourrait emprunter en fauteuil roulant, ce qui lui offrirait une certaine indépendance.

La jeune fille, qui était alors âgée d’une douzaine d’années, accompagnait souvent son père sur le chantier pour regarder l’avancée des travaux mais un jour où elle s’y trouvait deux maçons perdirent la vie lors d’un terrible accident, et leurs compagnons refusèrent de continuer à construire la maison. Les parents durent alors chercher une autre entreprise et quelques temps plus tard, ils retournèrent visiter leur future demeure, qui était presque terminée. A cette occasion, la jeune fille put enfin tester les rampes que son père avait fait installer pour elle, et elle s’amusait à les monter et les descendre quand soudain, pour une inexplicable raison, son fauteuil prit tellement de vitesse qu’elle se retrouva projetée par la fenêtre de l’une des chambres. La malheureuse mourut sur le coup.

Après cette terrible tragédie, les parents n’eurent plus le cœur à venir habiter la maison, qui fut alors mise en vente. Un jour, une famille vint la visiter, qui avait un garçon d’une dizaine d’années, et pendant que ses parents discutaient avec l’agent immobilier, l’enfant en profita pour explorer la maison. Il était parti depuis quelques minutes quand soudain, un cri déchirant s’éleva des étages et levant les yeux, les parents eurent tout juste le temps d’apercevoir une petite fille pousser leur fils par la fenêtre de l’une des chambres. Immédiatement ils se mirent à courir vers lui, mais quand ils arrivèrent près de son corps, il était déjà mort. Des recherches furent alors effectuées pour tenter de retrouver la fillette, mais elle semblait avoir mystérieusement disparue. Une rumeur se mit alors à courir, qu’une jeune fille spectrale avait poussé le garçon, et des chasseurs de fantômes de tous âges investirent la maison. Jugeant l’endroit dangereux, les autorités firent condamner les portes, ce qui ne freina en rien l’enthousiasme fébrile des amateurs de sensations fortes.

De nos jours, La Casa de Los Tubos est toujours en vente et bien qu’il n’existe aucune trace des prétendus drames dans les archives de la ville, personne n’en veut. Depuis longtemps déjà elle est réputée maudite et elle serait hantée par les fantômes des deux enfants qui sont morts là-bas. Parfois, à la nuit tombée, les pleurs déchirants d’une petite fille s’élèveraient dans les ténèbres, certains auraient même vu sa silhouette se dessiner à la fenêtre de la fameuse chambre, et un jeune garçon pourrait être observé, jouant dans l’entrée. La maison connait un tel succès que la police locale est obligée de la surveiller en permanence pour empêcher les curieux de rentrer, et si certains des policiers disent n’avoir rien vu d’anormal, d’autres affirment avoir aperçu une entité au sous-sol. Sur les photos et les vidéos, une jeune fille s’inviterait souvent, et des gens viendraient du monde entier pour essayer de capturer son image.

La Planchada

La Planchada
La Fille aux Vêtements Impeccables

La légende de La Planchada est probablement l’une des plus populaire du Mexique. Elle raconte l’histoire d’une infirmière qui hante dans les couloirs des hôpitaux et s’occupe des malades oubliés.

Un jour, une jeune fille nommée Eulalia fut engagée comme infirmière à l’hôpital Juarez. Avec ses cheveux blonds, ses grands yeux bleus et ses traits fins, elle était ravissante et son caractère agréable s’accordait à son physique. Dès ses premiers jours dans l’établissement Eulalia montra un grand dévouement, qui allait bien souvent au-delà du simple devoir, et elle gagna rapidement l’estime des patients comme celui des médecins. La jeune femme était également très ordonnée et ses camarades la taquinaient souvent à propos de son uniforme, qui était toujours impeccablement blanc, sans la moindre tâche ni le moindre faux pli.

Eulalia partageait son temps entre son travail et sa famille, qui était composée de ses parents et de ses deux petits frères. Chaque jour, elle partait travailler à l’hôpital, elle rentrait toujours avec le sourire, mangeait avec sa famille, faisait une sieste puis en se réveillant, elle aidait sa mère aux tâches ménagères, jouait avec ses frères ou lisait quelque roman à l’eau de rose. Mais un jour, sa vie bascula. Un matin, le directeur de l’hôpital convoqua les membres du personnel pour leur présenter un nouveau médecin, le Dr Joaquin. Grand, beau, intelligent, le Dr Joaquin venait d’une bonne famille et son air arrogant témoignait de la fierté qu’il en retirait.

Au bout de quelques jours, toutes les infirmières étaient déjà sous son charme mais Eulalia ne prêta aucune attention au nouvel arrivant jusqu’à ce qu’il lui demande de l’aider à retirer une balle de la jambe d’un patient. Mais d’une étrange manière, quand elle se retrouva près de lui, la jeune femme en fut tellement troublée que ses mains en tremblèrent et à plusieurs reprises elle se trompa en lui tendant les instruments qu’il demandait. Pour la première fois de sa vie, Eulalia venait de tomber amoureuse. Certaines la mirent alors en garde, lui disant que cet homme n’était fait pas pour elle, qu’il était égocentrique et qu’il flirtait déjà avec une autre infirmière, mais la jeune femme ne voulut rien entendre. Lorsque le Dr Joaquin finit par lui proposer un rendez-vous, Eulalia fut la plus heureuse des femmes. Ils se fréquentèrent pendant un moment mais si le médecin semblait l’aimer passionnément en apparence, la rumeur disait qu’il continuait à flirter en son absence, et elle ne mentait pas.

Une année s’écoula semblable à un rêve pour Eulalia puis le Dr Joaquin lui proposa le mariage et grisée de tant de bonheur, elle accepta avec un enthousiasme enfantin. Peu de temps après, comme il devait s’absenter pendant 15 jours pour assister à un séminaire, il lui demanda de lui préparer son costume et la veille de son départ, quand il passa le chercher, il lui fit mille promesses d’amour éternel. Les jours qui suivirent furent particulièrement difficiles pour la jeune femme, qui n’avait jamais été séparée de celui qu’elle aimait. Une semaine s’était écoulée quand un infirmier s’approcha d’elle, et lui déclarant son amour, il lui proposa de l’accompagner à un certain bal qui devait se dérouler sous peu. Surprise, Eulalia lui rappela qu’elle sortait depuis plus d’un an avec le Dr Joaquin mais l’homme la regarda étrangement, et probablement vexé d’avoir été ainsi repoussé, il lui répondit sans ménagement qu’il était étrange que personne ne l’ait prévenue car tout le monde, sauf elle apparemment, savait que le Dr Joaquin avait démissionné de l’hôpital et qu’il était parti en voyage de noce avec sa nouvelle épouse…

Ces mots résonnèrent comme un tocsin dans le cœur de la malheureuse, qui ne répondit rien. Elle baissa juste les yeux et elle s’éloigna de l’homme, espérant secrètement qu’il lui avait menti par dépit, mais quand elle vérifia dans les dossiers du personnel de l’hôpital, elle s’aperçut que l’infirmier avait dit vrai. Celui qu’elle devait épouser était parti en lune de miel avec une autre.

Après cette terrible déception, Eulalia ne fut plus jamais la même. Elle n’avait jamais eu de petit ami pendant son adolescence, le Dr Joaquin était son premier amour, et le cœur plein d’amertume, elle en conclut que les hommes étaient tous les mêmes. Elle continua à travailler à l’hôpital, mais rien n’était plus pareil. Elle se montrait sombre, renfermée, et souvent elle oubliait ses patients dont certains moururent de sa négligence. Étrangement, la jeune femme ne fut pas renvoyée. Ses supérieurs connaissaient son histoire, et la sachant déprimée, ils attendaient qu’elle redevienne l’infirmière dévouée qu’elle avait toujours été.

Les années passèrent, puis un jour Eulalia tomba malade et elle se retrouva hospitalisée dans l’établissement où elle travaillait. Depuis la solitude de son lit d’hôpital, elle constata que les infirmières se montraient froides et qu’elles accomplissaient leur travail dans la plus grande indifférence. Alors elle commença à songer à sa vie et son cœur se remplit de regrets. Elle s’en voulait terriblement d’avoir été une si mauvaise infirmière, et si elle avait pu revenir en arrière, elle l’aurait fait. La pauvre femme mourut sans pouvoir se pardonner.

Peu de temps après, des rumeurs commencèrent à courir qu’une jeune femme que personne ne connaissait passait s’occuper des malades. Une nuit, l’une des infirmières de l’hôpital s’endormit, ce qu’elle n’aurait jamais du faire car sa négligence aurait pu coûter la vie à une patiente qui avait besoin de prendre un médicament à heures régulières, mais fort heureusement quelqu’un d’autre se chargea de le lui administrer, caressant affectueusement sa tête avant de la quitter. Deux heures plus tard, quand l’infirmière réalisa son inconscience, elle courut vers la chambre de la malade mais à sa grande surprise, la perfusion distribuait déjà l’antibiotique, au bon dosage. Intriguée, l’infirmière interrogea la femme, qui lui répondit que l’une de ses camarades était passée, une jeune infirmière blonde qui portait une robe incroyablement blanche, sans aucun pli.

Par la suite, celle qui avait été surnommée La Planchada à cause de ses vêtements toujours impeccablement repassés apparut de nombreuses fois, apportant de l’aide aux malades oubliés par les infirmières. D’une étrange manière, personne ne semblait se souvenir de son visage, mais tous les témoins parlaient de sa gentillesse et de sa tenue irréprochable. Certains des membres du personnel de l’hôpital rapportèrent l’avoir brièvement aperçue alors qu’elle rentrait ou sortait de la chambre d’un patient, et quelques uns prétendirent même avoir été réveillés par son esprit, qui leur avait doucement secoué l’épaule alors qu’ils dormaient dans leur quartier. De nos jours, La Planchada continuerait à veiller sur les malades de nombreux hôpitaux mexicains, les sauvant parfois d’une mort certaine.

El Chupacabra

El Chupacabra
Le Chupacabra

El Chupacabra, littéralement Le Suceur de Chèvre hanterait certains pays d’Amérique, et plus particulièrement le Mexique, terrorisant les populations et massacrant le bétail. Selon les différents témoignages, le Chupacabra serait une petite créature voûtée à dos épineux qui se tiendrait debout sur ses deux pattes à trois doigts et se déplacerait en bondissant. Deux yeux exorbités sailliraient de sa tête ovale à la mâchoire allongée, et de longs crocs dépasseraient de sa gueule. Selon certains, le Chupacabra serait capable de voler, il posséderait de petites ailes comme celles des chauves-souris, et sa peau, parfois poilue parfois écailleuse, changerait de couleur comme celle d’un caméléon, devenant noire à la nuit tombée et prenant les couleurs de la végétation durant la journée.

En 1992, les cadavres de poulets, de chevaux, de chèvres etc…, furent retrouvés près de la petite ville de Moca, au Puerto Rico, qui avaient été vidés de leur sang et portaient tous au cou un ou deux petits trous. Au début, les soupçons se portèrent sur des groupes satanistes puis le phénomène s’étendit à l’ensemble de l’ile et un habitant rapporta avoir aperçu le coupable, le décrivant comme un petit être verdâtre. Tout le monde en conclut qu’il était étranger à la communauté et comme il semblait se nourrir du sang de ses victimes il fut surnommé El Vampiro de Moca, Le Vampire de Moca.

En mars 1995, huit moutons furent retrouvés morts à Canóvanas, au Puerto Rico, complétement exsangues. Les enquêteurs découvrirent que tous les animaux présentaient trois blessures à leurs cous, qui ressemblaient à des perforations et malgré les circonstances étranges, les autorités en conclurent qu’ils avaient probablement été tués par un prédateur connu, sans vraiment pouvoir dire lequel. Puis, comme les attaques continuaient, durant la deuxième semaine du mois d’août Madelyne Tolentino affirma avoir vu la bête à travers une fenêtre alors qu’elle se trouvait dans sa maison, à Canóvanas. Elle la décrivit comme une petite créature poilue aux yeux saillants, gris foncés ou noir, qui se promenait sur ses deux pattes et levait les bras de façon menaçante comme un  » monstre de télévision.  » Peu de temps après, plus de 30 habitants rapportèrent avoir vu la créature, jurant qu’elle avait surgi du ciel et sauté par-dessus la cime des arbres. Le 19 novembre au matin, des agriculteurs de la région découvrirent que des dizaines de dindes, lapins, chèvres, chats, chiens, chevaux et vaches avaient été tués pendant la nuit. Étrangement, leurs corps étaient indemnes de toute blessure, si ce n’était de petites traces de piqûre sur leurs cous.

Dans la ville de Caguas, un homme affirma avoir brièvement aperçu la créature alors qu’elle sortait de chez lui. Il expliqua que la bête, qu’il décrivit comme possédant de grands yeux rouges et de longs bras velus, avait fait irruption dans une chambre de la maison, déchiqueté un ours en peluche et laissant une flaque de boue et un morceau de viande rance sur le bord de la fenêtre, elle avait disparu.

A la fin de l’année 1995, le chupacabra était accusé d’avoir tué plus de 1000 animaux en drainant leur sang. Après cette vague d’attaques, qui fut fortement médiatisée, le phénomène s’étendit à un grand nombre de pays d’Amérique, et en particulier au Mexique, où 35 moutons furent brusquement retrouvés morts, prétendument vidés de leur sang par El Chupacabra en 2012.

El Callejón de las Manitas

Ruelle Sombre
L’Allée des Mains

En 1780, quand il arriva dans la ville de San Luis Potosi, un prêtre se trouva tellement séduit par la douceur de son climat qu’il décida de s’y installer. L’ecclésiastique fut rapidement engagé comme professeur de latin dans une des meilleures écoles de la ville, il loua une maison dans le quartier pauvre de l’Alfafa et comme il se trouvait débordé de travail, il embaucha deux jeunes voisins pour l’aider dans ses tâches quotidiennes.

Un jour, il effectua un court voyage, visitant plusieurs villages des environs afin de collecter des fonds pour l’église, et il amena ses deux serviteurs avec lui. Une fois de retour, il leur ordonna de s’occuper des chevaux et les deux garçons s’exécutèrent puis, comme l’heure du repas approchait, ils décidèrent de rentrer chez eux pour dîner. Pendant ce temps, le prêtre, fatigué par son voyage, fit une courte prière et se glissa rapidement dans son lit. La nuit venait de tomber quand les adolescents retournèrent à la maison de l’ecclésiastique mais quand ils pénétrèrent à l’intérieur, ils le découvrirent couché sur le sol, qui gisait dans une mare de sang. Le malheureux avait été assassiné.

Terrifiés, ils s’enfuirent dans la rue en criant et alertés par ce vacarme de nombreux voisins se rassemblèrent devant la maison. En apercevant l’horrible spectacle, certains s’empressèrent de prévenir les médecins de l’hôpital militaire tout proche, qui ne purent que constater le décès du pauvre homme. Une enquête des plus minutieuses fut alors effectuée, sans grand succès, et comme elles n’avaient pas d’autre piste, les autorités en vinrent à soupçonner les serviteurs de ce crime.

Les deux garçons furent alors arrêtés et enfermés dans des chambres séparées de l’hôpital militaire puis des policiers commencèrent à les interroger, employant des méthodes réprouvées de nos jours. Les adolescents commencèrent par se blâmer l’un l’autre et craquant sous la pression, le plus jeune accusa formellement son ainé d’avoir tué le prêtre pour lui dérober l’argent récolté dans les villages. Suite à ces aveux, les autorités les ramenèrent à la maison de la victime où l’argent volé et un poignard ensanglanté furent retrouvés.

Un procès s’en suivit, au cours duquel les deux garçons furent reconnus coupables et condamnés à être pendus par le cou jusqu’à ce que mort s’en suive. Une fois la sentence exécutée, leurs mains furent tranchées et accrochées au mur extérieur de la maison du prêtre, afin d’avertir tous ceux qui passaient dans la ruelle sombre du sort qui les attendait s’ils s’avisaient à commettre un crime. La petite rue fut alors surnommée  » L’Allée des Mains  » et les promeneurs commencèrent à l’éviter. Ceux qui devaient la traverser faisaient le signe de la croix, et tremblants d’effroi, ils récitaient des prières durant tout le trajet.

Au bout d’un certain temps, pour des raisons aisément compréhensibles, les mains furent décrochées et enterrées, mais quelques jours plus tard, elles réapparurent sur le mur et le même phénomène se reproduisit à chaque fois que quelqu’un tenta de les enlever. L’histoire dura ainsi pendant un certain nombre d’années, puis le quartier fut rénové, la ruelle détruite et transformée en grande rue. Pourtant, aujourd’hui encore, si vous traversez l’ancienne ruelle certains soirs de novembre, alors vous pourrez voir la silhouette fantomatique du prêtre errer près de son ancienne maison et les mains squelettiques des deux condamnés flotter dans le vent d’automne.

 

El Fantasma del Parque

Le parc Benito Juárez
Le Fantôme du Parc

Dans la petite ville de Jaral del Progreso se trouve un endroit des plus charmants, le parc Benito Juárez, qui a été construit sur les ruines d’un ancien cimetière, ce dont personne ne pourrait se douter s’il n’était réputé hanté.

Selon la légende, lorsque la municipalité décida d’aménager le parc, y faisant installer des bancs pour que les promeneurs puissent s’arrêter et profiter du paysage, les esprits des morts s’en offensèrent et ils lancèrent une malédiction. Peu de temps après, les nouveaux bancs furent retrouvés vandalisés et comme le phénomène se reproduisait toutes les nuits, un agent de sécurité fut engagé par la ville, qui devait patrouiller dans le parc et le surveiller.

Une nuit, alors qu’il faisait sa ronde habituelle, un brouillard dense se leva puis un vent glacial se mit à souffler et brusquement, le gardien entendit les cris d’une femme, qui semblaient provenir de l’autre côté des jardins. Se précipitant vers l’endroit, il aperçut alors une vieille femme qui marchait silencieusement dans sa longue robe blanche et trouvant sa présence surprenante à cette heure tardive de la nuit, il décida de la suivre en gardant quelque distance. La femme s’approcha lentement d’un banc puis brusquement elle commença à s’acharner sur lui, le labourant de ses ongles et lui donnant de grands coups de ses poings. Le gardien se mit alors à courir mais comme il se rapprochait il s’aperçut avec effroi que l’apparition flottait au-dessus du sol.

Devinant sa présence, la femme se retourna vers lui et elle se mit à le frapper si violemment qu’elle le força à s’enfuir. Au petit matin, le gardien rapporta en tremblant les événements de la nuit mais personne ne parut y croire. Quelques jours plus tard, l’homme se retrouva en proie à une étrange maladie dont aucun médecin ne parvint à déterminer la nature et peu de temps après, il mourut.

La ville recruta alors un nouveau gardien, qui connut la même mésaventure. Une nuit, alors qu’il patrouillait, il croisa la vieille femme fantomatique, qui se précipita sur lui et le battit furieusement. Tout comme son infortuné prédécesseur l’homme tomba gravement malade mais contrairement à lui il survécut, et les médecins en restèrent perplexes. Embarrassées par ces attaques spectrales, les autorités municipales tentèrent d’étouffer l’affaire mais des rumeurs commencèrent à courir qu’un fantôme vengeur errait dans le parc et plus personne ne voulut y monter la garde.

Depuis, les bancs sont toujours détériorés, la ville les fait régulièrement réparer, et personne ne s’approche plus du parc à la nuit tombée. La légende raconte que si vous croisez la vieille femme et que vous parvenez à échapper à ses griffes, alors elle vous tuera probablement d’une autre manière… une manière qu’aucun médecin ne saura expliquer.

 La Lechuza ou La Mujer Lechuza

La Lechuza
La Femelle Hibou ou La Femme Hibou

Selon le folklore mexicain, une Lechuza est une vieille sorcière qui a le pouvoir de se transformer en un monstrueux oiseau noir. Elle tiendrait ce talent du diable en personne, à qui elle aurait vendu son âme en échange de pouvoirs magiques.

A la nuit tombée les Lechuzas se métamorphoseraient en de grands oiseaux, gardant parfois leurs visages de vieilles femmes comme les harpies de la mythologie grecque, puis elles s’envoleraient dans les ténèbres, cherchant leur proie, qu’elles choisiraient à l’avance. Elles s’en prendraient souvent aux personnes qui leur ont fait du tort mais parfois, elles emporteraient des enfants innocents qu’elles sacrifieraient lors de rituels occultes. Beaucoup en auraient vues qui volaient à haute altitude au-dessus des maisons et dont la silhouette sombre se dessinait dans le ciel.

Les Lechuzas auraient pour habitude de se percher en un endroit discret près de la maison de leur victime, qu’elles attireraient en sifflant étrangement ou en pleurant comme un enfant. Quiconque tenterait alors de déterminer d’où vient le son risquerait sa vie. Si l’inconscient, attiré par le bruit, venait à sortir de la sécurité de son foyer, alors la Lechuza fondrait sur lui et l’emporterait. Des traces de griffures inexpliquées sur la porte ou sur les volets d’une maison témoigneraient de son passage et entendre son cri serait le présage d’une mort certaine.

Les maléfiques créatures attaqueraient parfois les voyageurs sur les routes désertes et comme toutes les sorcières, elles possèderaient une multitude de pouvoirs surnaturels, dont celui de provoquer des tempêtes, ce qui pourrait expliquer les nombreux observations de Lechuzas les nuits d’orage. La rumeur prétend que le sel permet de les tenir à distance, qu’elles sont invulnérables à toutes les armes humaines et probablement immortelles, ce que semble démentir certains témoignages.

 » Quand j’étais enfant, ma famille vivait dans une petite ville près des montagnes au Mexique. Je me souviens de ma mère me racontant qu’une vieille dame vivait à proximité. Elle était âgée de 60 ou 70 ans et ma mère me disait qu’elle était soupçonnée d’être une sorcière qui pouvait se transformer en une Lechuza. Apparemment, la vieille femme avait fait quelque sorcellerie sur ma grand-mère, faisant tomber ses cheveux et ses sourcils. Certaines personnes de la ville voulaient nuire à la Lechuza, pour voir si elle était vraiment cette vieille dame. Une nuit, quand ils ont vu l’immense oiseau noir, ils ont sorti leurs armes et ils ont commencé à tirer sur elle. L’un d’eux l’a touchée à la patte. Ils ont attendu et attendu mais pendant des jours, la vieille dame n’a pas quitté sa maison. Quand elle a enfin fini par sortir, elle ne pouvait pas marcher et elle clopinait partout avec une canne… « 

 » Ma famille est de Chihuahua, au Mexique. Il y a quelques années, ma sœur ainée a affirmé avoir vu une Lechuza quand elle est retournée visiter la ville. Ils nageaient dans un étang local et ils ont vu un énorme oiseau noir les regarder de loin. Ils ont commencé à paniquer et ils ont décidé de rentrer à la maison. La Lechuza les a suivis jusqu’à la maison alors qu’ils roulaient, et elle est restée devant jusqu’à l’aube. Mes oncles ont affirmé qu’ils avaient tiré sur la Lechuza et que le lendemain matin, ils avaient trouvé une vieille dame qui gisait là, tuée d’une blessure par balle… alors… ou les Lechuzas sont réelles… ou… mes oncles sont des assassins! « 

La Casa de Aramberri

La Casa de Aramberri
La Maison des Aramberri

Au numéro 1206 de la rue Silvestri Aramberri, dans la ville de Monterry, se dresse une maison que tout le monde appelle La Casa de Aramberri et qui est réputée terriblement hantée. Elle a été visitée à de nombreuses reprises par des enquêteurs du paranormal qui ont affirmé que les âmes de deux femmes hantaient la maison, qui avaient été assassinées en cet endroit et qui ne pourraient jamais reposer en paix.

La Casa de Aramberri, qui est aujourd’hui laissée à l’abandon, était autrefois la demeure de l’une des plus riches familles de Monterry. En 1933, M. Lozano y habitait avec sa femme Florinda et leur fille Antonieta, et ils formaient une famille heureuse. Le 5 avril au matin, M. Lozano partit travailler comme à son habitude mais peu de temps après, trois hommes firent irruption dans la maison, qui voulaient la cambrioler. Ils pensaient qu’un grand coffre rempli de pièces d’argent était caché quelque part, et comme les deux femmes refusaient de parler, ils les torturèrent et finirent par les tuer.

Peu de temps après, les corps des deux malheureuses furent découverts qui se balançaient dans la salle à manger, suspendus par une corde et pratiquement décapités. Les policiers furent profondément choqués par ce crime qui était le plus horrible, le plus sanglant et le plus cruel jamais vu dans la région. Aucune porte n’avait été forcée, ce qui indiquait que les victimes connaissaient assez bien pour leurs bourreaux pour les laisser rentrer, et d’une étrange manière l’animal de la famille, un perroquet, répétait sans cesse:  » Ne me tue pas Gabriel! Ne me tue pas Gabriel! « 

Comprenant que le perroquet répétait les dernières paroles de sa maîtresse, les policiers demandèrent à M. Lozano s’il connaissait un Gabriel, et ce dernier leur répondit que son neveu s’appelait ainsi. Lors de l’interrogatoire qui s’en suivit, l’homme avoua avoir tué sa tante et sa cousine, donnant même les noms de ses complices, deux frères qui possédaient une boucherie à proximité.

Arrêtés par la police, les trois hommes furent ensuite soumis à une ancienne pratique de la justice telle qu’elle s’exerçait parfois au Mexique, La Loi de l’Évasion. Les policiers conduisirent les trois criminels dans le désert puis ils les détachèrent pour leur permettre de s’enfuir et quand les trois hommes se mirent à courir, ils leur tirèrent dans le dos. Leurs corps furent ensuite ramenés à Monterry, et exposés sur la place publique afin que tous puissent les voir.

La Casa de Aramberri alors devint le théâtre d’événements inexplicables. Les visiteurs rapportaient souvent qu’une forte odeur de souffre les suivait partout où ils allaient et que dans l’ancienne chambre parentale se trouvait un portrait de Florinda dont le visage se déformait parfois au point d’en devenir méconnaissable. Ils affirmaient que le fantôme de la pauvre femme et celui de sa fille hantaient la salle à manger et qu’à la nuit tombée leurs cris s’élevaient dans l’obscurité, qui suppliaient leurs bourreaux de les épargner  » Ne me tue pas, Gabriel! Ne me tue pas, Gabriel! « 

Au fil des années, l’histoire de la maison des Aramberri devint célèbre dans tous le Mexique, et si certains la visitaient par curiosité d’autres s’y rendaient pour s’adonner à la sorcellerie ou au sataniste, comme en témoignaient les cadavres des petits animaux retrouvés ci et là. Un jour, un couple de journaliste vint enquêter dans la maison, cherchant quelque preuve de hantise, mais sur le chemin du retour, ils furent impliqués dans un très grave accident. Lorsque les enregistrements qu’ils avaient réalisés furent examinés, tout le monde put clairement entendre des cris lointains et des gémissements sur la bande. La maison fut alors prise d’assaut par des hordes d’adolescents en mal de sensations fortes, qui brisaient les portes ou les fenêtres pour rentrer, et elle dut être fermée au public. Les autorités firent alors installer une grande barrière métallique devant la maison, mais l’intérieur reste visible de la rue et certains disent qu’aujourd’hui encore, si vous passez devant la Casa de Aramberri à la nuit tombée, alors vous entendrez peut-être les cris des âmes en peine attachées à cet endroit, et que si vous regardez par les fenêtres, vous pourrez même les voir.

La Mala Hora

La Mala Hora
La Mauvaise Heure

La Mala Hora est le nom donné à un esprit maléfique qui errerait sur les routes de campagne après minuit, terrorisant les voyageurs solitaires. Elle se dissimulerait dans l’obscurité des carrefours, attendant qu’un imprudent se risque sur le chemin et là, elle fondrait sur lui.

La Mala Hora apparaitrait souvent comme une grande silhouette noire, certains la comparent à un linceul noir fantomatique, continuellement en mouvement et changeant sans cesse de forme. Elle tenterait d’hypnotiser et de paralyser tous les voyageurs qu’elle rencontre sans distinction, puis elle se précipiterait sur sa victime, l’envelopperait, l’étoufferait et abandonnerait son corps au bord de la route. Les rares à en avoir réchapper auraient sombré dans la folie en croisant son regard.

Parfois, la créature se transformerait en une femme aux longs cheveux hirsutes et flottant au-dessus du sol dans ses vêtements noirs elle apparaitrait aux carrefours. La Mala Hora prendrait rarement sa forme humaine mais lorsqu’elle le ferait, elle annoncerait toujours la mort.

Une histoire raconte qu’un soir, Jane, dont le mari était en voyage d’affaires à Chicago, avait décidé d’aller passer quelques jours chez l’une de ses amies, Isabela, qui déprimait à l’annonce de son divorce. Il était déjà tard et sachant qu’elle allait mettre au moins quatre heures pour arriver à Santa Fe, où vivait Isabela, elle lui avait dit de ne pas l’attendre avant minuit.

Comme elle roulait sur l’autoroute, Jane ne pouvait s’enlever de l’idée que quelqu’un la regardait. Elle vérifia rapidement dans son rétroviseur, jeta un coup d’œil sur la banquette arrière, mais bien évidemment, il n’y avait personne.  » Ne sois pas ridicule,  » se dit-elle, regrettant brusquement de ne pas être restée chez elle, bien au chaud dans son lit. Elle venait de quitter l’autoroute quand s’approchant d’un petit carrefour, une forme sombre surgit devant sa voiture. Jane se mit alors à crier et appuyant sur sa pédale de frein elle ferma les yeux aussi fort qu’elle le pouvait.

Quand elle les ouvrit à nouveau, la silhouette obscure avait disparu et pensant qu’elle l’avait imaginée, Jane poussa un soupir de soulagement. Elle s’apprêtait à repartir quand soudain, elle aperçut une vieille dame collée à sa vitre, qui la fixait intensément. Son visage était tordu, ses yeux rougeoyants et son sourire grimaçant laissait entrevoir ses courtes dents pointues. L’abominable apparition commença alors à taper sur la fenêtre et Jane, terrifiée, se mit à crier. Elle appuya sur l’accélérateur et la voiture s’élança sur la route, mais pendant quelques terribles instants la créature s’accrocha à la portière, frappant le verre de sa main griffue.

Puis, comme le véhicule prenait de la vitesse, la sinistre vieillarde abandonna enfin. Regardant dans son rétroviseur, Jane la vit qui grandissait encore et encore, puis une brume rougeâtre se mit à tournoyer autour d’elle, et pointant son doigt vers la voiture, ses lèvres semblèrent former des mots qui se perdirent dans le lointain.

Lorsqu’elle arriva enfin à la maison de son amie, Jane regarda frénétiquement autour d’elle pour voir si la créature ne l’avait pas suivie, puis elle courut vers la porte qu’elle se mit à tambouriner frénétiquement. Une fois à l’intérieur, elle s’effondra sur le canapé, et visiblement bouleversée, elle se mit à pleurer. Isabela écouta son histoire sans l’interrompre, puis elle déclara d’un air grave:  » Ça devait être La Mala Hora. C’est mauvais Jane. Très mauvais. La Mala Hora apparait seulement à un carrefour quand quelqu’un est sur le point de mourir… « 

Normalement, Jane aurait ri d’une telle superstition, mais la vision cauchemardesque l’avait ébranlée et une sourde angoisse enserrait son cœur. Isabela lui offrit une tasse de chocolat chaud et comme son amie semblait épuisée par sa mésaventure, elle lui proposa d’aller se reposer. Cette nuit-là, Jane dormit très mal et au petit matin, rongée par l’inquiétude, elle décida de rentrer chez elle.

Elle venait tout juste d’arriver quand une voiture de police se gara dans son allée. Jane devina immédiatement ce que les policiers allaient lui annoncer. Ils lui parlèrent avec ménagement, mais rien n’aurait pu atténuer l’horreur de la nouvelle. Son mari avait été agressé alors qu’il retournait à son hôtel la nuit précédente. Il avait reçu une balle dans la tête, et il était mort sur le coup. Peu après minuit.

La Muerta Blanca

La Muerta Blanca
La Morte Blanche

La Muerta Blanca est un esprit vengeur mexicain qui traque tous ceux qui ont le malheur de connaitre son existence. Vous êtes prévenus et si l’idée vous effraie, vous pouvez vous arrêter de lire avant qu’il ne soit trop tard.

 » Je suis actuellement assis devant mon ordinateur, et j’ai peur. Chaque instant pourrait être mon dernier. Un ami est ici avec moi, et il est la seule raison pour laquelle ma vie est en danger. Cela peut sembler étrange au premier abord, mais laissez-moi vous expliquer. Tout a commencé un peu plus tôt dans la journée, quand l’un de mes amis est arrivé chez moi, claquant la porte et s’y adossant, les yeux agrandis par la peur. Je lui ai demandé ce qui lui était arrivé, et il m’a raconté une bien étrange histoire.

L’année dernière ses parents sont partis en mission pour faire des travaux dans un petit hôpital au sud du Mexique et depuis, il vit chez sa tante. La nuit précédente un homme débraillé a trébuché à l’entrée de l’hôpital, qui hurlait en espagnol et semblait terrifié. Les parents de mon ami l’ont amené jusqu’à une chaise, ils lui ont proposé de s’asseoir, et pendant qu’il reprenait son souffle, l’homme leur a raconté son histoire dans un anglais approximatif. Il prétendait que sa sœur avait été tuée par La Muerta Blanca, et il affirmait qu’elle allait venir le chercher lui aussi.

Intrigués, ils lui ont demandé ce qu’il appelait La Muerta Blanca, et le visage marqué par l’effroi, il leur a alors expliqué qu’elle était un esprit, l’âme d’une petite fille qui était morte des années auparavant:  » Elle est morte de sa propre main. Seule et mal aimée. Elle détestait tellement la vie qu’elle voulait éliminer tout souvenir de son passage sur la Terre et son désir était si grand qu’elle est revenue d’entre les morts sous la forme d’un esprit vengeur, prête à tuer tous ceux qui connaissaient son existence.

Elle est une fille, mais elle n’est pas une fille. Elle n’est pas morte, mais pas vraiment vivante. Elle a froid, et ses yeux noirs pleurent du sang. Elle marche sans jamais sembler bouger. Elle traque ses victimes comme un animal sauvage, les poursuivant à travers les rivières et les vallées, les suivant quand ils regagnent leurs foyers. Vous ne savez jamais qu’elle vous suit, jusqu’à ce que vous entendiez les coups annonciateurs sur votre porte.

Elle frappe une fois pour votre peau, qu’elle utilisera pour réparer sa propre chair en décomposition, deux fois pour vos cheveux, qu’elle fera grincer entre ses dents, trois fois pour vos os, qu’elle portera en ornement, quatre fois pour votre cœur, qu’elle arrachera de votre poitrine, cinq fois pour vos dents, qu’elle mettra dans une boite, six fois pour vos yeux, qu’elle cueillera un après l’autre, et sept fois pour votre âme, qu’elle avalera toute entière.

Peu importe où vous allez, La Muerta Blanca vous traquera et vous entendrez ses terribles coups retentir contre votre porte. Vous pouvez essayer de la fuir, mais elle est plus rapide que tous les mortels et si vous quittez votre maison elle vous suivra partout où irez. « 

Prenant sa tête entre ses mains, l’homme a continué à parler, expliquant qu’après la mort de sa sœur il avait essayé de raconter son histoire à la police et à un prêtre mais que personne n’avait voulu l’écouter puis brusquement il s’est levé d’un bond, et courant vers la porte d’entrée il s’y est engouffré. Jamais ils ne l’ont revu. Le lendemain, le père et la mère de mon ami ont appelé sa tante, ils lui ont raconté la visite de l’homme étrange, puis ils lui ont demandé si elle avait déjà entendu parler de La Muerta Blanca, et comme elle ne connaissait pas la légende, ils la lui ont racontée. Malheureusement, la nuit suivante, leurs deux corps ont été retrouvés à l’extérieur de l’hôpital, horriblement mutilés. Au petit matin, la police mexicaine a téléphoné à la tante pour lui apprendre la terrible nouvelle, et la pauvre femme a appelé mon ami, qui était alors en classe, pour la lui transmettre. Puis, se demandant si leur mort n’avait pas un lien avec l’homme étrange dont ils lui avaient parlé quelques heures auparavant, elle lui a répété toute l’histoire, lui avouant n’avoir rien compris.

En raccrochant le téléphone, mon ami avait du mal à réaliser que ses parents avaient été assassinés, tout lui semblait irréel. D’une étrange manière, en arrivant chez sa tante, il a trouvé la porte d’entrée grande ouverte. A l’intérieur, une trainée de sang menait à la cuisine où le cadavre de sa tante gisait sur le plancher, complétement démembré.

Mon ami est alors ressorti de la maison, il a traversé la ville et il est venu directement chez moi. Quand il m’a raconté cette histoire, je pouvais à peine y croire. En l’espace d’une journée, sa mère, son père et sa tante avaient été tués, ce qui me semblait invraisemblable, mais avant que je ne puisse dire un mot, un coup a retenti à la porte d’entrée qui nous a fait sursauter.

Nous avons les yeux fixés sur la porte depuis une heure maintenant, mais aucun de nous n’ose l’ouvrir. Les coups continuent toujours, de plus en plus en fort. Elle ne renonce pas. Elle n’abandonne jamais. La Muerta Blanca est implacable. J’en veux à mon ami de l’avoir amenée jusqu’ici et comme je suis là, assis près de lui, à écouter cette horrible créature qui frappe de plus en plus fort, je me dis que j’aurais aimé qu’elle le tue avant qu’il n’arrive chez moi. S’il ne m’avait rien dit, je ne serais pas en danger maintenant. J’aurais voulu ne jamais le rencontrer.

Je me sens navré pour vous aussi. Je suis désolé de vous avoir fait lire cette histoire et de vous avoir parlé de La Muerta Blanca car maintenant que vous la connaissez, elle va venir vous chercher. « 

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