La Plantation Myrtles

La plantation Myrtles se trouve à St-Francisville, en Louisiane, et elle a longtemps été considérée comme l’une des maisons les plus hantées d’Amérique. La rumeur rapporte que 10 meurtres auraient eu lieu dans la vieille bâtisse, qui serait hantée d’au moins 12 fantômes. Je vous propose de découvrir son histoire dans un sujet en trois parties: l’Histoire, la Légende, la hantise.

L’Histoire

David Bradford vit le jour aux États-Unis, dans une famille d’immigrants irlandais dont il était l’un des cinq enfants. En 1777, il acheta une parcelle de terrain et une petite maison de pierre non loin de Washington, en Pennsylvanie et il devint un avocat de renom, un homme d’affaires réputé et sous-procureur général du comté. Après avoir connu une histoire d’amour malheureuse, qui se termina quelques jours avant son mariage, il rencontra Elizabeth Porter, qu’il épousa en 1785.

Ses affaires étaient florissantes, David était devenu père de famille aussi se fit-il construire une nouvelle maison, plus spacieuse, toujours dans la ville de Washington. La maison était magnifique, précieuse, et elle devint rapidement réputée pour son raffinement.
Malheureusement, David ne put profiter bien longtemps de sa nouvelle demeure car en octobre 1794, il fut contraint de fuir, abandonnant sa famille et ses biens. Il était impliqué dans la célèbre Révolte du Whisky et la légende affirme même que George Washington avait placé une mise à prix sur sa tête pour son rôle dans l’affaire.

Après avoir quitté Washington, David se rendit à Pittsburgh puis voyagea jusqu’au Mississippi où il acheta 600 acres de terre, non loin de Bayou Sarah, maintenant connu sous le nom de St. Francisville. L’année suivante, il y fit construire une petite maison de huit pièces, la Laurel Grove, et y vécut seul jusqu’en 1799, date à laquelle il reçut un pardon du nouveau président John Adams pour son rôle dans la rébellion du whisky. Après avoir été pardonné, David retourna chercher sa femme et ses enfants afin de les faire venir en Louisiane. Deux ans plus tard, en 1801, n’ayant toujours pas réussi à vendre sa maison, il se rendit une nouvelle fois en Pennsylvanie et négocia sa propriété pour 230 barils de farine, qui devaient être livrés à sa nouvelle adresse, à Bayou Sarah.
A cette époque, la Nouvelle-Orléans souffrait d’une pénurie de farine et il pensait qu’il pourrait revendre les barils et refaire ainsi l’argent qu’il avait perdu. Malheureusement, malgré tous ses efforts, jamais il ne parvint à se faire livrer la farine et au jour de sa mort, il attendait toujours le paiement de sa dette.

Clark Woodroff

Même s’il vivait dans un endroit reculé, Bradford recevait parfois des étudiants désireux d’étudier le droit et parmi eux, se trouvait Clark Woodroff. Clark Woodroff était né à Litchfield, dans le Connecticut, en août 1791. N’ayant aucune envie de suivre les traces de son père, agriculteur, il avait quitté la région à l’âge de 19 ans et cherché la fortune sur le Mississippi. En septembre 1811, le jeune homme ouvrit une académie à St. Francisville, qu’il abandonna trois ans plus tard, lorsqu’il rejoint l’armée engagée dans la bataille de la Nouvelle-Orléans.

Une fois la guerre terminée, en 1812, Clark retourna à St. Francisville avec l’intention d’y étudier le droit. Il étudia aux côtés du juge David Bradford, il obtint son diplôme, et il succomba aux charmes de sa fille, Sarah Mathilda.
Leur romance aurait débuté à l’ombre des myrtes, ce qui aurait donné son nom à la maison. Le jeune couple se maria le 19 novembre 1817. Après la mort de David Bradford, en 1817, Clark prit en charge la gestion de la propriété pour sa belle-mère Elizabeth, augmentant sa superficie et y plantant 650 hectares d’indigo et de coton. Clark et Sarah eurent trois enfants, Cornelia Gale, James et Mary Octavia, mais malheureusement, leur bonheur fut de courte durée.

Le 21 juillet 1823, Sarah Mathilda périt de la fièvre jaune, une maladie dont l’épidémie balayait régulièrement la Louisiane. Le cœur brisé, Clark continua à gérer la propriété et à s’occuper de ses enfants avec l’aide d’Elizabeth, mais le 15 juillet 1824, son fils unique mourut de la même maladie que sa mère, puis deux mois plus tard, en septembre, ce fut le tour de sa fille, Cornelia Gale.

Brisé par tant de malheurs, Clark n’était plus le même homme. Il acheta Laurel Grove à Elizabeth, qui était alors âgée et fut soulagée de ne plus avoir à gérer la propriété. Elle continua néanmoins à y vivre aux côtés de son beau-fils et de sa petite-fille Octavia jusqu’à sa mort en 1830. Après ce décès, Clark délaissa la plantation et se tourna vers le droit. Abandonnant la propriété aux bons soins d’un gardien, il accepta un poste de juge à Covington, en Louisiane, et le 1er janvier 1834, il vendit Laurel Grove à Ruffin Grey Stirling.

A cette époque, Clark vivait à la Nouvelle-Orléans, sur Rampart Street, il avait été élu président des travaux publics de la ville et il avait changé l’orthographe de son nom en Woodruff. Sa fille, Octivia, suivait quand à elle des études dans une école à New Haven, dans le Connecticut. En 1836, la jeune fille retourna chez son père et deux ans plus tard, elle épousait le colonel Lorenzo Augustus Besancon, emménageant dans sa propriété d’Oaklawn, à quelques kilomètres de la Nouvelle-Orléans.

En 1840, Isaac Johnson, gouverneur de Louisiane, nomma Woodroff au poste de commissaire des Travaux Publics. A 60 ans, Clark prit sa retraite et déménagea à Oaklawn, pour y vivre avec sa fille et son mari. Il consacra le reste de sa vie à l’étude de la chimie et mourut le 25 novembre 1851.

Mais revenons à Laurel Grove. Ruffin Grey Stirling avait donc acheté la propriété en 1834. Les Stirling étaient une famille fortunée qui possédait plusieurs plantations des deux côtés de la rivière du Mississippi. Le 1er janvier, Ruffin et son épouse Mary, rentrèrent donc en possession de la maison, des terrains, des bâtiments et de tous les esclaves que lui avait vendus Clark. Les Stirling avaient un rang à tenir au sein de leur communauté, ils voulaient une maison digne de leur statut social, aussi décidèrent-ils de réaménager entièrement Laurel Grove à leur convenance, créant un grand couloir central et changeant toute la disposition des pièces. De beaux meubles furent importés d’Europe, des corniches de plâtres finement travaillées vinrent orner la plupart des chambres et une immense terrasse couverte vint agrémenter le devant de la maison. La réalisation de tous ces travaux fit doubler la taille originelle du bâtiment et la propriété fut officiellement rebaptisée la plantation Myrtles.

Le 17 juillet 1854, soit quatre ans après l’achèvement du projet, Stirling mourut de la tuberculose et son fils ainé, Lewis, le suivit de peu. Il laissa ses biens à sa femme, Mary, qui était réputée pour être une femme remarquable. Beaucoup disaient qu’elle  » avait le sens des affaires d’un homme « , ce qui était un compliment pour une femme à cette époque. Mary allait parvenir à gérer toute seule l’exploitation durant de nombreuses années. Mais, malgré tout, sa famille ne fut pas épargnée. De ses neuf enfants, quatre seulement vécurent assez vieux pour se marier.
La guerre civile américaine infligea aux Sterling de lourdes pertes. La propriété fut pillée, saccagée par les soldats fédéraux, les plantations de sucre dans lesquelles Mary avait investi furent dévastées, leurs biens perdirent de sa valeur et finalement, elle se retrouva ruinée. Malgré tout, elle continua à s’occuper de Myrtles, se refusant à quitter la propriété.

Le 5 décembre 1865, Mary engagea William Winter, le mari de sa fille Sarah, comme agent et avocat pour l’aider à gérer la plantation et dans le cadre de cet accord, elle leur donna la maison de Myrtles. William était le fils de Samuel Winter et Sarah Bowman. Il était né le 28 octobre 1820, à Bath, dans le Maine et l’on sait peu de choses de sa vie. Marié à Sarah le 3 juin 1852, ils avaient eu six enfants, Mary, Sarah, Kate, Ruffin, William et Francis. Kate était morte de la typhoïde à l’âge de trois ans. La famille Winter avait tout d’abord vécu à la plantation Gantmore, près de Clinton, en Louisiane, puis ils avaient acheté Arbroth, une propriété sur la rive ouest du Mississippi.

L’année où il prit possession de Myrtles, les températures se montrèrent si peu clémentes que William ne put continuer à entretenir la plantation. En décembre 1866, il fut officiellement déclaré en faillite et le 15 avril 1867, la propriété était vendue par les autorités à une société, la New York Warehouse & Sécurity Compagny. Deux ans plus tard, le 23 avril, elle fut rachetée par Sarah, la femme de William. Apparemment, la famille avait réussi à se refaire.

Mais une nouvelle fois, peu de temps après, une tragédie endeuilla les Myrtles. Le 26 janvier 1871, William enseignait le catéchisme dans le salon de ces messieurs quand il entendit quelqu’un s’approcher de la maison à cheval. L’inconnu l’appela et lui dit qu’il avait une affaire avec lui mais quand William sortit sous la galerie, alors l’homme l’abattit. Ceux qui étaient à l’intérieur, alertés par le coup de feu et le bruit du cheval au galop, sortirent alors précipitamment de la maison mais William Winter était déjà mort. Jamais le coupable ne fut retrouvé. Si l’on en croit les journaux, un homme fut accusé, mais il ne semble pas avoir été condamné par la suite. Dévastée par ce drame, Sarah ne se remaria jamais. Elle vécut aux Myrthes avec sa mère et ses frères jusqu’à sa mort en avril 1878, à l’âge de 44 ans.

Lorsque Mary Stirling, qui vivait toujours sur la propriété, mourut en août 1880, Stephen, l’un de ses fils, racheta les Myrtles. Malheureusement, il ne put la conserver que jusqu’en mars 1886, après quoi il se retrouva dans l’obligation de s’en séparer. Certaines rumeurs affirmaient qu’il avait dilapidé sa fortune, d’autres qu’il avait joué la maison à un jeu de hasard, mais, plus vraisemblablement, la propriété était probablement trop endettée pour qu’il puisse faire face à la situation. Il vendit la plantation à Oran D. Brooks, qui la conserva jusqu’en 1889, puis, après une série de transferts, la maison fut achetée par Harrison Milton Williams, un veuf du Mississippi qui s’y installa en 1891, avec son jeune fils et Fannie, sa seconde épouse.
William s’était engagé dans la cavalerie à l’âge de 15 ans mais blessé pendant la guerre civile, il s’était reconverti dans le coton et il avait la réputation d’être un homme travailleur. William et Fannie eurent six enfants, et ils parvinrent à maintenir la plantation durant de longues années, jusqu’au moment du drame.

Lors d’une tempête, leur fils ainé, Harry, essayait de rassembler les bovins quand soudain il tomba dans le Mississippi et se noya. Brisé par le chagrin, William et Fannie remirent la gestion de la propriété entre les mains de leur fils mineur Surget, lequel épousa une jeune fille de la région, Jessie, qui vint s’installer aux Myrtles avec sa sœur et sa tante. Katie était une femme de caractère, et ce trait était si développé qu’on la surnommait secrètement  » le colonel « . Cette femme excentrique, aux abords bourrus mais fondamentalement gentille, allait réussir à maintenir la propriété durant des années.

Dans les années 1950, la propriété entourant la maison fut divisée entre les héritiers de William, et la maison fut vendue à Marjorie Munson, une veuve d’Oklahoma qui avait fait fortune grâce aux élevages de poulets. Ce fut à ce moment-là que les histoires de fantômes commencèrent.

Au cours des années 1970, la propriété fut vendue à Arlin Dease et M. et Mme Robert Ward qui la restaurèrent entièrement. James et Frances Kermeen Myers leur succédèrent. Des livres étaient déjà sortis sur les manifestions observées sur la propriété, les Myers pensaient que la maison était hantée et Mme Mayers allait faire une rencontre qui allait finir de balayer ses derniers doutes. (Voir plus bas, les Phénomènes Inexpliqués)

Suite aux nombreuses observations inexpliquées dans la maison, John et Teeta Moss, les propriétaires actuel de la plantation Myrtles, jouent de sa réputation, proposant des séjours comprenant un petit déjeuner et un lit hanté. S’ils accueillent volontiers les curieux, Mr. et Mme Moss interdisent néanmoins toute pratique occulte et découragent les adeptes de spiritisme et les satanistes de descendre dans la maison. Les séances de Ouija, les bougies allumées ou les séances sont strictement interdites dans la maison. Mr. et Mme Moss seraient prêts à vendre la propriété pour pouvoir passer plus de temps avec leurs enfants, s’ils trouvaient la bonne personne.

La Légende

Une légende existe sur la mort de Sarah Woodruff  et de ses enfants, rien ne permet de la vérifier, mais elle est connue, elle sert de base à certaines rumeurs de hantise, aussi vais-je vous la soumettre. En 1817, Sarah se maria avec Clark et ils eurent deux enfants, deux filles. Ils attendaient leur troisième quand le drame se produisit. Clark, qui avait la réputation d’être un homme intègre, était aussi connu pour ses mœurs légères. Alors que sa femme était enceinte de leur troisième enfant, il débuta une relation avec l’une de ses esclaves. Cette fille, qui s’appelait Chloe, était domestique. La jeune femme détestait devoir se soumette aux exigences sexuelles de son maitre mais si elle ne le faisait pas, elle risquait d’être envoyée travailler dans les champs, et rien n’était plus terrible à ses yeux. Quelques temps plus tard, lassé de Chloe, Clark choisit une nouvelle fille. Chloe, sure d’être envoyée dans les champs, commença à espionner les conservations privées de ses maitres, redoutant d’entendre son nom. Un jour, alors qu’elle écoutait aux portes, Clark la surprit et il ordonna que l’une de ses oreilles soit tranchée afin que cela lui serve de leçon. Après quoi, jamais on ne la vit avec un turban vert autour de la tête, un turban qui cachait la vilaine cicatrice que le couteau lui avait laissée.

Comment Clhoe parvint-elle à rester dans la maison? Personne ne le sait, mais quoi qu’il en soit, jamais elle ne retourna dans les champs.

Pour se venger, pour racheter son pardon en les soignant ou pour une quelconque raison inconnue, Chloe mit une petite quantité de poison dans le gâteau d’anniversaire destiné à la fille ainée des Woodruff, mélangeant à la farine et au sucre une poignée de lauriers-roses écrasés. Sarah et ses deux filles prirent toutes les trois une part de gâteau, mais Clark refusa d’y gouter. A la fin de journée, toutes trois étaient très malades. Chloe les s’occupa d’elles avec dévouement, sans jamais réaliser qu’elle leur avait donné trop de poison. En supposant qu’elle ne voulait pas les tuer, ce qui n’est pas certain. Quelques heures plus tard, Sarah et ses deux filles étaient mortes.

Les autres esclaves de la plantation se saisirent alors de Chloe et ils la trainèrent jusqu’à un arbre proche où ils la pendirent. Puis son corps fut coupé en morceaux, lesté avec des pierres et jeté dans la rivière. Clark, dévasté, ferma définitivement la salle à manger des enfants, où la fête s’était tenue, et jamais il n’accepta qu’elle serve à nouveau de son vivant. De nos jours encore, cette salle n’est plus utilisée pour les repas, et elle fait fonction de salle de jeu.

Depuis, l’esprit de Chloe hanterait la propriété et il aurait même été accidentellement photographié par l’un des anciens propriétaires des Myrtles. Le fantôme de l’ancienne esclave est celui qui est le plus rencontré sur la propriété. On la voit souvent, errant avec son turban vert, au milieu de la nuit. Parfois, les cris de jeunes enfants accompagnent ses apparitions et à d’autres moments, ceux qui dorment sont réveillés par sa présence et aperçoivent son visage qui les regardent, près de leurs lits.

Fantôme présumé de Chloe

Le problème de cette histoire est que Sarah était soi-disant enceinte à cette époque, et elle n’aurait donc jamais eu Octavie, dont l’on connait pourtant l’existence. De plus, des documents mis à jour lors de certaines recherches prouveraient que Sarah serait morte de la fièvre jaune et que les Woodruff n’auraient jamais eu d’esclave nommée Chloe. Et pourtant, cette histoire est présentée comme une vraie histoire.

La première version de l’histoire de Chloe viendrait des années 50, quand la propriété des Myrtles appartenait à la riche Marjorie Munson. Marjorie, ayant remarqué que des choses étranges se produisaient dans sa maison, aurait commencé à interroger son voisinage et on lui aurait parlé de Chloe. Selon les descendants des Williams, une légende courait dans leur famille sur le fantôme d’une femme au bonnet vert qui hantait la propriété. Ils en riaient souvent. La femme n’avait pas de nom, et elle était décrite comme une vieille femme. Apparemment, quelqu’un aurait répété cette histoire et une chanson sur le fantôme des Myrtles, une vieille femme au bonnet vert, en serait née. Mais alors que le temps passait, l’histoire évolua dans les années 1970, seraient venus s’y greffer des meurtres, du poison et une oreille coupée.
A cette époque, cette histoire restait encore une rumeur que l’on se racontait de bouche à oreille dans la région, mais dans les années 1980, elle se propagea dans le pays et bientôt la presse s’intéressa à l’affaire, reprenant la légende de l’empoisonnement de Sarah Mathilda et de ses deux filles.

La télévision commença alors à se pencher sur la hantise des Myrthes, et divers livres sur le sujet furent publiés. Hormis les meurtres de Sarah Mathilda, de ses filles et de Chloe, six nouveaux cadavres vinrent alors enrichir l’histoire, les cadavres de personnes assassinées dans la maison. Dans cette version, Lewis Stirling, le fils ainé de Ruffin, était mort poignardé dans la maison pour une dette de jeu. Pourtant, sur sa tombe, il restait toujours victime de la fièvre jaune.

Dans cette nouvelle version de la légende, trois soldats de l’union avaient également péri sur la propriété, tués à l’intérieur de la maison alors qu’ils tentaient de la piller. Ils avaient été abattus dans le salon de ces messieurs, laissant sur le sol des tâches de sang qui refusaient de partir. Quelques années plus tard, une femme de chambre mentionna un incident qui allait renforcer le mythe. Selon ses dires, elle avait tenté de passer la serpillière à un certain endroit qu’elle n’avait pas été capable d’atteindre, malgré tous ses efforts. Cet endroit avoir la taille exacte d’un corps humain, et la rumeur reprit l’anecdote, affirmant que c’était l’endroit où été tombé l’un des trois soldats. Une autre rumeur faisait état d’une tâche de sang incrustée dans une porte dont rien ne pouvait venir à bout. Pourtant, aucun soldat n’est connu pour être mort dans la maison, et les descendants de la famille qui y vivait alors réfutent cette histoire.

Un autre assassinat s’y serait produit en 1927, quand un gardien de la maison aurait été tué lors d’un cambriolage mais, encore une fois, il n’existe aucun document signalant un tel événement. Néanmoins, le frère de Fannie Williams, Eddie Haralson, vivait dans une petite maison sur la propriété et il aurait été tué pour être volé. La légende aurait pu partir de là, même s’il ne se trouvait pas vraiment dans la grande maison.

Le seul assassinat qui se serait vraiment produit dans la maison de Myrtles serait celui de William Winter mais la légende diffère terriblement de l’histoire. Dans cette variante, William aurait été attiré sous le porche, quelqu’un lui aurait tiré dessus mais il ne serait pas mort immédiatement. Il aurait reculé dans la maison, traversé le salon de ces messieurs, celui de ces dames, puis il aurait commencé à gravir l’escalier menant au couloir central. Là, sur la 17ème marche, il serait mort dans les bras de sa bien-aimée.

Bien que terriblement romantique, si l’on en croit les documents officiels, rien de tel ne semble s’être produit et la réalité est bien plus expéditive: quand on lui a tiré dessus, William est tombé et il est mort.

La Hantise

La maison est réputée pour avoir été construite sur un ancien cimetière indien, et le fantôme d’une jeune indienne y aurait été rapporté. La plantation serait également hantée par une jeune fille qui serait morte en 1864, alors qu’elle était traitée par un patricien vaudou. Certains l’auraient aperçue dans une chambre, celle où elle se serait éteinte, et elle est connue pour pratiquer le vaudou sur les imprudents qui s’avisent d’y dormir.

Un grand miroir qui se trouve accroché aux murs de la maison renfermerait les âmes de Sarah et de ses enfants. Selon la coutume, les miroirs devaient être recouverts après un décès, mais la légende raconte qu’après leur empoisonnement, celui-ci fut négligé. Le miroir aurait donc piégé leurs esprits, et depuis, on pourrait parfois apercevoir leurs silhouettes dans le miroir, ou l’empreinte de leurs mains. Et de nombreuses photographies semblent en effet, montrer des empreintes de différentes mains, des empreintes qui se trouveraient à l’intérieur même du verre. Lorsque ces étranges empreintes apparurent pour la première fois sur le verre, ses propriétaires tentèrent de le remplacer, pensant à quelque défaut, mais étrangement, elles revinrent. Certains prétendent que les empreintes se trouvent sur le bois, derrière le miroir, et que la lumière des appareils photos traversant le verre elles seraient ainsi révélées, mais d’autres assurent que ce sont là des traces des mains fantomatiques de Sarah et ses deux filles. Pour le moment, aucune preuve ne peut confirmer ou infirmer l’une ou l’autre de ces théories.

Le miroir et ses empreintes

Des notes de musique s’élèveraient du piano à queue du premier étage, répétant les mêmes accords, encore et encore. Parfois, il continuerait à jouer à la nuit tombée et si quelqu’un s’avise de rentrer à ce moment-là dans la pièce, alors la musique s’arrêterait et ne recommencerait qu’après le départ de l’importun.

En 1987,  Mme Frances Mayers dormait dans l’une des chambres du bas quand soudain elle fut réveillée par une femme noire portant une robe longue et un turban vert. Elle se tenait debout à côté de son lit, silencieuse, un chandelier de métal dans l’une de ses mains. Elle semblait si réelle que la lueur de la bougie éclairait même la pièce d’une lueur douce. Terrifiée, ne connaissant rien aux fantômes, elle tira alors ses couvertes sur sa tête et se mit à crier. Au bout d’un moment, elle sortit prudemment la tête et tendit la main pour toucher l’apparition mais celle-ci disparut brusquement.

De nombreux témoins ont affirmé avoir vu ce fantôme à plusieurs reprises et il aurait même été photographié. Cependant, la photographie ne montrerait pas une jeune femme, telle que Chloe devait l’être, mais une femme plus âgée proche de celle décrite par la famille Williams.
Une jeune fille, aux longs cheveux bouclés et portant une robe s’arrêtant aux chevilles aurait également été signalée, flottant devant la fenêtre de la salle de jeu, essayant de scruter à l’intérieur, les mains collées à la vitre.

Certains rapportent l’apparition d’un fantôme qui se promènerait, titubant, ou qui ramperait, dans les escaliers menant au premier étage et le bruit de ses pas résonnerait régulièrement dans ce même l’escalier. Certains soutiennent qu’il agit là de William Winter, ce qui confirmerait la légende de sa mort.

Peu de temps après leur installation, le fils de John et Teeta Moss affirma avoir vu une jeune fille voler au-dessus de lui. Il était couché dans son lit quand elle lui était apparu. Il était catégorique, elle était blonde et elle portait une robe blanche. Des fantômes d’esclaves surgiraient parfois du néant, demandant s’ils peuvent s’acquitter de quelque corvée, et les apparitions de deux fillettes jouant sous la véranda auraient elles-aussi été soulignées.

Dissimulée quelque part dans la propriété, il existerait également une chaise maudite. Cette chaise aurait été achetée par les propriétaires précédents dans un magasin d’antiquités de la Nouvelle-Orléans. Ils expliquaient que toute personne qui tentait de s’asseoir sur la chaise se sentait brusquement pris de faiblesse, comme si sa force vitale lui était soudain retirée. Si l’inconscient ne réagissait pas assez vite, alors la chaise l’amenait au bord de l’évanouissement, et il pouvait en mourir. Ils l’appelaient la Chaise Vampire. Des chiens et des chats auraient sauté sur cette chaise et en seraient morts dans les secondes suivantes mais les tragédies les plus célèbres restent celles de ces deux téméraires, qui auraient perdu la vie après s’être assis dans le fauteuil. L’un rapidement, victime d’un accident vasculaire cérébral, l’autre un peu plus tard dans sa chambre. Depuis, la chaise ne serait plus visible.

Des documentaires ont également été tournés sur les lieux, mettant en avant les manifestations paranormales observées sur la propriété. A l’occasion d’un tournage d’une mini-série télévisée, l’équipe décida de déplacer des meubles de la salle de jeu vers la salle à manger puis ils quittèrent la salle. Quand ils revinrent, ils s’aperçurent avec stupéfaction que tout le mobilier avait recouvrer son emplacement d’origine. Ce phénomène se reproduisit à plusieurs reprises, au grand désespoir de l’équipe. Lorsque le tournage s’acheva, ils en furent tous soulagés.

Les employés qui travaillent dans la maison sont les mieux placés pour parler de sa hantise. L’un d’eux, un portier, avait été engagé pour accueillir les invités à la porte d’entrée. Un jour, alors qu’il se tenait devant la porte, une femme vêtue d’une ancienne robe blanche se dirigea vers la maison sans lui dire un mot. Puis elle traversa la porte et disparut. Terrifié, le malheureux abandonna son poste et jamais il ne revint sur les lieux.

En conclusion, même si la mystérieuse Chloe n’a vraisemblablement jamais existé, les témoignages de hantise semblent relativement nombreux, assez pour laisser à penser qu’il se passe vraiment quelque chose d’inhabituel dans la maison Myrtles. Mais après tous les tragiques événements qui s’y sont déroulés, comment aurait-il pu en être autrement…

Source: Le très bon article de  Troy Taylor et David Wiseheart.

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