L’Exorcisme de Grande-Synthe

Exorcisme Grande-Synthe

En 1985, Djilali Rihai, sa femme Mounira et leurs cinq enfants vivaient à Grande-Synthe, une petite commune de la banlieue de Dunkerque. Dans l’après-midi du 17 novembre, Djilali se rendit au terrain de football afin d’assister, avec certains de ses amis, à un match joué par le club dont il était le président. Ce jour-là, comme souvent, sa femme ne l’accompagnait pas. Peu intéressée par le sport, elle préférait rester à la maison avec ses enfants. Après avoir regardé une émission à la télévision, elle monta au premier, dans la chambre des plus jeunes, afin de préparer leurs vêtements pour le lendemain, et à ce moment-là, un certain nombre de coups retentirent à l’entrée. Intriguée, elle regarda par la fenêtre mais comme personne n’attendait devant la porte, elle supposa que des gamins du quartier devaient s’amuser à faire des blagues. Un peu tard, de nouveaux coups résonnèrent sur la porte d’entrée, un peu plus forts que les précédents, mais quand elle se pencha à la fenêtre, elle s’aperçut que le trottoir était désert. Le même phénomène se reproduisit tout au long de l’après-midi et quand son mari revint enfin du match, Mounira, épuisée, s’empressa de lui raconter son calvaire. Afin de la rassurer, Djilali décida alors de se cacher dans les bosquets près de chez lui afin de surprendre les mauvais plaisants.

Famille Rihai
La Famille Rihai

Comme rien ne semblait se passer, Djilali s’apprêtait à rentrer chez lui quand soudain la porte du garage se mit à trembler, comme sous l’effet de coups violents. Immédiatement il se précipita, et comme il ne voyait personne, il pénétra dans le garage, pensant que les garnements étaient cachés à l’intérieur. Alors que les bruits métalliques continuaient à vriller les murs, l’homme fouilla méticuleusement la pièce, mais ce fut en vain. Sidéré, il écouta un moment le vacarme, sans comprendre d’où il provenait, puis brusquement, à 19 heures, le silence se fit.

La nuit fut des plus paisibles mais le lendemain en voyant son mari partir au travail, Djilali était chef d’équipe chez Usinor, Mounira ne put cacher son inquiétude. Pourtant, sa fille aînée, Malika, âgée de 19 ans, devait rester avec elle, mais sa présence ne parvenait pas à la rassurer. Malheureusement, les faits allaient rapidement lui donner raison car à peine Djilali était-il parti que les bruits recommençaient à se faire entendre. Les deux femmes se précipitèrent au garage puis elles firent le tour de la maison, sans plus de succès que la veille. A l’heure du déjeuner, Mounira rapporta les derniers événements à son mari, qui se refusa à les prendre au sérieux mais quand il revint du travail les vitres se mirent à vibrer et des coups commencèrent à ébranler la porte, de plus en plus violemment, l’inquiétant d’une tout autre manière. Ils étaient si puissants qu’ils en faisaient trembler les carreaux, qui menaçaient de se casser à tout instant. Comme le martellement semblait s’éterniser, Djilali décida alors de faire le gué dans le couloir, mais tous ses efforts furent vains et l’incident demeura inexpliqué.

Tout au long de la semaine, la famille assista, effrayée et désemparée, aux mêmes phénomènes, puis le samedi suivant, le vacarme cessa brusquement. Malheureusement, si le silence planait maintenant sur la maison, ce qui attendait la famille Rihai était plus terrifiant encore. A un certain moment de l’après-midi, Mounia était assise sur le canapé, elle regardait la télévision, quand soudain un tableau se décrocha du mur et flottant dans les airs, il vint lentement se poser sur le sol. Étrangement, en atterrissant, il ne fit aucun bruit, comme porté par une main invisible. Un instant plus tard, un second tableau suivit le même chemin, puis un troisième, et bientôt tous les objets suspendus au mur s’envolèrent, les uns après les autres, rejoignant les précédents sur le plancher. En début de soirée, quand son mari poussa la porte, Mounira, effrayée, lui raconta toute l’histoire, puis elle lui dit qu’elle ne voulait plus rester dans cette maison  » possédée par des esprits. « 

Le lendemain matin, avant de partir travailler, Djilali recommanda à sa femme d’ignorer les différents phénomènes qui pourraient survenir, affirmant qu’ils cesseraient d’eux-mêmes si elle n’y prêtait pas attention. Au cours des heures qui suivirent, Mounira s’efforça de suivre ce conseil, se concentrant sur sa tache, mais face à son indifférence, les coups redoublèrent de violence. Elle était en train de repasser quand soudain, des doigts d’une force extraordinaire se refermèrent autour de son cou et aussitôt, elle se mit à hurler. Alors que l’emprise se resserrait un peu plus à chaque seconde, Mounira comprit que si elle ne réagissait pas, bientôt elle ne pourrait plus respirer et un crié horrifié s’échappa de sa gorge. Alerté par le bruit, M. Boucher, leur voisin, surgit dans la cuisine où elle se débattait. La jeune femme était en proie à une terreur folle, elle sanglotait, répétant des mots qui ne semblaient pas avoir de sens:  » Il a voulu m’étrangler! L’esprit a voulu me tuer! Aidez-moi, je veux sortir d’ici! Je ne veux plus mettre les pieds dans cette maison…! « 

A son retour, Djilali et M. Boucher, qui étaient amis, discutèrent de la situation et ils en conclurent que la meilleure chose à faire était probablement de contacter un ecclésiastique pour lui demander de chasser les démons de la maison. Peu de temps après, un prêtre vint bénir la maison, récitant les prières d’usage dans toutes les pièces. Malheureusement, le rituel se révéla inefficace et quelques jours plus tard, alors que Mounira était assise dans le salon, sa fille Donia, qui avait 14 ans, se mit à hurler:  » Maman, attention, baisse-toi!  » Le couteau suspendu au mur de la cuisine s’était décroché tout seul et traversant les airs, il fonçait tout droit vers la gorge de sa mère. Alertée par les cris de sa fille, Mounira s’écarta juste à temps, évitant le couteau qui continua sa route, passa par la fenêtre, et retomba dans le jardin. Tétanisée de peur, Mounira, qui avait senti la mort la frôler une nouvelle fois, regarda ses filles sans parvenir à dire un mot.

A partir de ce jour-là, les manifestations devinrent incessantes. Un soir, Mounira s’affairait à la cuisine dans soudain les dents d’une fourchette vinrent se planter dans sa nuque, lui arrachant un hurlement. Une fois son forfait accompli, la fourchette retourna d’elle-même se poser à l’endroit d’où elle était partie. A une autre occasion, sa petite fille de 5 ans jouait près de la tablette du téléphone quand brusquement le buffet se rapprocha d’elle et la coinçant contre le meuble il commença à l’écraser. Alertée par ses cris, sa mère se précipita, la sauvant de justesse. Un après-midi, le jeune Annys, son fils de 9 ans, se mit à crier:  » Maman, quelqu’un m’a frappé!  » Regardant autour d’elle, Mounira ne vit personne mais elle s’aperçut avec horreur que la jupe de sa fille Samira était en train de brûler. Immédiatement, elle saisit une serviette et la jeta sur le vêtement mais peu de temps après, le matelas s’enflammait à son tour. Le lendemain, alors que la famille était réunie au salon, une longue flamme lécha le parquet, mettant le feu au rideau qui servait de porte. Terrifiée par ces manifestations qu’elle pensait liées à la maison, Mounira n’avait plus qu’une envie: partir.

Le jour suivant, pendant que son mari faisait appel à divers exorcistes, la jeune femme alla s’installer, avec ses enfants, chez des amis tunisiens. Plusieurs séances de désenvoutement eurent alors lieu, sans succès aucun, et la rumeur commença à se répandre que des esprits maléfiques hantaient la maison. Un mage vint tout exprès de Londres, pour chasser ces esprits, puis un marabout marocain exerça ses talents, faisant des prières rituelles et brulant de l’encens. Au cours d’une certaine cérémonie, l’homme déposa des objets noirs dans la main de Donia, lui demandant de décrire ce qu’elle voyait et soudain un homme âgé apparut devant elle, qui lui était inconnu mais dont elle put donner la description. Le marabout demanda alors à Donia d’interroger l’entité, spécifiant qu’elle devrait lui poser les questions en arabe, et la jeune fille s’exécuta. Le vieil homme lui révéla que de nombreux esprits se trouvaient dans la maison, onze en tout, qui voulaient du mal à sa famille et sans rien rajouter de plus, brusquement, il disparut. Personne d’autre n’avait vu ce fantôme, mais pour Donia, il semblait une évidence.

Le 4 décembre, le gourou décida de rentrer au Maroc sans avoir réussi à chasser les créatures maléfiques qui harcelaient la famille, mais avant de partir, il déclara:  » Quelqu’un vous en veut et vous a jeté un sort. Ce sont des gens de chez vous. L’une des personnes fait même partie de votre famille.  » En apprenant cette nouvelle, Djilali n’en fut pas étonné. Dans son pays, en Tunisie, les jeteurs de sorts étaient chose courante. Quelques jours après son départ, de nouveaux incendies se produisirent, et même s’ils connaissaient maintenant les coupables, ils ne savaient toujours pas comment s’en débarrasser.

Des envoyés du journal Le Nouveau Détective se trouvaient alors à Grande-Synthe, où ils enquêtaient sur les événements et constatant le désarroi de la famille Rihai, ils décidèrent de faire appel à un exorciste parisien de leurs connaissances, de façon gracieuse. Par un curieux hasard, le vendredi 13 décembre, quand l’exorciste pénétra dans la maison, la chaudière refusait de fonctionner et la lumière n’arrêtait pas de s’éteindre. Sans se laisser impression par le froid et l’obscurité qui y régnaient, l’exorciste commença à purifier la maison en faisant bruler de l’encens dans une petite poêle remplie de charbons ardents puis il se mit à arpenter les différentes pièces, jetant de l’eau bénite et psalmodiant des incantations. Une fumée opaque remplissait l’atmosphère quand s’adressant à Djilali et Mounira, l’homme leur tendit les bougies qu’il avait apportées avec lui, une pour chaque jour de la semaine, leur demandant de se recueillir pendant qu’il priait. Un cierge allumé à la main, le couple l’écouta respectueusement pendant qu’il récitait ses litanies puis l’exorciste fit une nouvelle fois brûler de l’encens, et le rituel terminé, il se retira.

Exorcisme famille Rihai
L’Exorcisme de la famille Rihai

Une foule de curieux s’était amassée devant la maison, espérant probablement assister à quelque prodige. Des pompiers, avertis de l’incendie d’un matelas, passèrent s’assurer que tout allait bien avant de retourner à la caserne puis un photographe quitta les lieux après avoir terminé sa pellicule. Cependant ces visites ne semblèrent guère du gout des esprits maléfiques, qui le firent savoir à leur manière. Un kilomètre plus loin, tous les clignotants de la voiture des pompiers s’allumèrent inexplicablement, alors que le véhicule était en parfait état de fonctionnement, et un peu plus tard, quand le photographe voulut développer les clichés qu’il avait pris dans la maison, il s’aperçut que toutes les pellicules étaient vierges.

L’exorciste avait annoncé la disparition prochaine des phénomènes, mais malheureusement ce ne fut pas le cas et pour recouvrer la paix, la famille Rihai dut se résoudre à déménager. L’année suivante, en 1986, les parents de Zahra, qui n’avait qu’un an à l’époque, cherchaient un nouveau logement pour leur grande famille quand ils découvrirent que la maison était à louer. Bien évidemment, vu les rumeurs qui l’entouraient la mère de Zahra avait quelques appréhensions, mais après quelques semaines passées sur les lieux, constatant qu’il ne passait rien, la peur disparut. Finalement, ils s’y sentaient très bien.

Si tout le monde connait, à Grande-Synthe, l’histoire de la maison et si cette dernière reste source de rumeurs, les maléfiques créatures qui tourmentaient autrefois la famille Rihai semblent être parties avec elle. Malheureusement, personne ne sait ce que cette famille est devenue.

Source: Le Nouveau Détective 1985, FR3 Picardie, NordLittoral.

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