L’Ange Gardien

J’avais 15 ans à l’époque. Pour poser les bases, il faut savoir que ma mère est une femme très pieuse, qui prie tous les jours, même si moi à l’époque je ne m’intéressais pas particulièrement à la religion et la croyance en dieu. Mes parents sont séparés. Mon père, quant à lui, est un homme très dur, voir violent quelquefois, même avec ses enfants.

Lorsque cette histoire m’est arrivée, mon père avait refait sa vie avec une femme qui avait deux enfants plus grands que moi : une fille et un garçon qui étaient tous deux à l’université. Nos parents avaient loué un chalet de vacances près de la mer, en fait c’était plutôt une sorte de village de vacances, il y avait donc plusieurs chalets. Le nôtre étant un duplex avec les chambres en haut.

Mon père étant très strict, il me surveillait de près et ne voulait pas que les jeunes hommes s’approchent de trop près, si vous voyez ce que je veux dire. En parallèle, « ma belle-sœur », qui était plus âgée que moi elle, adorait faire de nouvelles connaissances, et ça en dépit des réprimandes de sa mère.

Un soir, nous étions dans notre chambre entre filles, son frère était lui dans la sienne, et nos parents en bas dans le salon. Nous étions par la fenêtre en train d’avoir des discussions animées avec un groupe de jeunes hommes qui logeait dans un des chalets en face du nôtre, et je dois dire, non sans honte, que j’étais la plus « chaleureuse » des deux pendant cette discussion.

Mais tout à coup, j’ai entendu une voix me dire d’un ton ferme : « COUCHE TOI ! ». Je me suis arrêtée net, ayant peur que mon père ne nous ait surprises. Je me suis retournée, et je n’ai vu personne. La porte était fermée, et ma belle-sœur, qui n’avait visiblement rien entendu, continuait la discussion sans prêter attention à rien.

Moi, j’étais bouche bée, parce que j’avais clairement entendu une voix, et à nouveau j’ai entendu d’un ton autoritaire : « COUCHE TOI ! ». Alors, sans que je ne puisse réagir, j’ai senti deux mains se saisir de moi de chaque côté de mes bras, comme si la « personne » s’était trouvée juste derrière moi et qu’elle m’avait tirée doucement mais fermement jusqu’à mon lit, et je me suis vue marchant à reculons.

Je me sentais dans une sorte d’état de torpeur, sans voix, et une force m’a allongée rapidement. À peine avais-je couché ma tête sur l’oreiller, que la porte s’est ouverte dans un grand fracas, révélant la présence de la mère de ma belle-sœur et celle de mon père, furieux, qui ayant certainement entendu et suivi par les fenêtres le chahut qui se déroulait dans notre chambre et dans celle des jeunes d’en face, étaient montés avec l’intention de nous surprendre.

Et connaissant mon père, je peux vous dire que la rouste que je me serais prise si jamais il m’avait trouvé à la fenêtre, aurait été très grave. D’ailleurs la mère de ma belle-sœur a franchi la distance qui la séparait de sa fille en grande enjambées pour lui flanquer une gifle magistrale. Quant à mon père, il était resté près de la porte à me fixer avec un regard qui signifiait : « Heureusement pour toi que je t’ai trouvée dans ton lit ».

Quand j’y repense encore (aujourd’hui j’ai 36 ans), j’en frissonne. Cette entité, qui ou quelle qu’elle soit, m’a sauvée ce soir-là, car croyez-moi, venant d’un père capable de battre sa petite fille jusqu’au sang et lui laisser des bleus sur tout le corps parce qu’elle ne connaît pas ses tables de multiplications, on peut s’attendre a tout…

Voilà c’est mon histoire, et j’avais besoin de la partager. D’ailleurs, même si je continue à sentir sa présence, celle-ci ne s’est jamais manifestée aussi vivement que cette fois-là, où j’ai entendu sa voix et sentie « ses mains ».

NB : Je tiens à préciser que j’aimais beaucoup ma belle-sœur, et qu’il est évident que si j’avais entendu des bruits venant des escaliers ou de derrière la porte, je l’aurais immédiatement avertie (je le précise pour les futurs sceptiques et mauvaises langues).

Rose.

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