Le Fantôme Vengeur du Kentucky

Corbeau sur une Pierre Tombale

Une nuit de juin 1938, Carl Pruitt revint plus tôt du travail mais en rentrant chez lui il retrouva sa femme dans les bras d’un autre homme. L’amant s’enfuit rapidement en sautant par la fenêtre, et fou de rage, Carl étrangla sa femme avec une petite chaine. Une fois calmé, il réalisa l’horreur de son geste et pris de regrets, il se suicida. Comme personne n’ignorait rien du drame qui venait de se jouer, peut-être l’amant avait-il raconté l’histoire ou le mari avait-il écrit une lettre d’aveux avant de mourir, Carl fut enterré dans un cimetière et sa femme dans un autre.

Quelques semaines plus tard, des promeneurs remarquèrent que l’esquisse d’une chaine commençait à se dessiner sur la pierre tombale de Carl. L’illusion était due à une décoloration inhabituelle de la pierre mais peu à peu de nouveaux anneaux apparurent, jusqu’à ce que la chaine finisse par tracer une croix. A ce moment-là, le phénomène cessa. Des habitants de la ville, qui craignaient que la pierre tombale n’ait été marquée par quelque puissance surnaturelle, demandèrent à ce qu’elle soit retirée du cimetière et détruite, mais les autorités se moquèrent de leur peur superstitieuse et rien ne fut fait.

Un mois après que la chaine ait fini de se dessiner, de jeunes garçons allèrent jusqu’au cimetière en bicyclette et s’arrêtant devant les grilles, ils abandonnèrent leurs vélos. L’un des enfants, James Collins, qui voulait probablement prouver aux autres, ou peut-être à lui-même, qu’il ne croyait pas en ces stupides histoires de puissance surnaturelle, décida de jeter quelques cailloux sur la tombe maudite, ébréchant la pierre en plusieurs endroits. Les garçons trainèrent un moment dans le cimetière, puis ils commencèrent à s’ennuyer et décidèrent de partir. Ils roulaient sur la route, insouciants, quand soudain la bicyclette de James commença à prendre de la vitesse, et semblant brusquement s’emballer, elle se mit à rouler tellement vite qu’il en perdit le contrôle. Sortant brusquement de la route, le vélo fonça violemment d’un arbre où il termina sa course. Alors, d’une incroyable manière, la chaine s’arracha du pignon et voltigeant dans les airs, elle s’enroula autour du cou de l’enfant et l’étrangla.

Les amis de James racontèrent ce qu’ils avaient vu, et leurs témoignages effrayés en firent frissonner plus d’un. Quelques jours plus tard, en rentrant dans le cimetière, certains s’aperçurent que la pierre tombale était intacte, sans trace d’impact ni de fêlure. Le phénomène était si extraordinaire que l’histoire se propagea rapidement, et bientôt des rumeurs commencèrent à courir que le fantôme de Carl Pruitt veillait sur sa tombe et qu’il se vengeait de ceux qui osaient la profaner.

La mort de James Collins brisa le cœur de sa mère. La pauvre femme avait besoin de comprendre, et comme elle ne pouvait trouver d’autre explication à la tragédie, alors elle finit par à se convaincre que d’une manière ou d’une autre, Carl Pruitt était responsable de la disparition de son fils. Quelques semaines plus tard, emportant une petite hache avec elle, Mme Collins se rendit au cimetière et elle détruisit méticuleusement sa pierre tombale. Le lendemain, la malheureuse fut retrouvée dans son jardin, pendue à la corde à linge qui, ironiquement, avait été fabriquée avec de petites chaines liées entre elles. Apparemment, elle avait glissé et en tombant, son cou s’était pris dans la corde à linge, et tirant pour tenter de se libérer, elle avait fini par s’étrangler. Non loin de là, dans le petit cimetière, la pierre tombale de Carl Pruitt projetait son ombre sur l’herbe verte, mystérieusement intacte.

Ce nouveau drame vint cautionner la rumeur du fantôme vengeur, qui se fit plus insistante encore. Quelques temps plus tard, un agriculteur se promenait avec sa famille dans une voiture à chevaux quand il avisa la tombe de Carl. L’homme s’arrêta devant le petit cimetière, et affirmant qu’il n’avait pas peur des fantômes, il sortit son revolver et tira plusieurs coups de feu sur la pierre tombale, dont il fit voler des morceaux. Affolés par le bruit, les chevaux repartirent aussitôt et martelant le sol de leurs sabots, ils se mirent à courir tellement vite que le paysan finit par perdre le contrôle de son chariot. Comprenant que la situation lui échappait, l’homme cria aux membres de sa famille de sauter de voiture, ce qu’ils firent, puis il tenta de reprendre le contrôle des chevaux, mais comme le chariot arrivait à un virage, il fut violemment éjecté de son siège et projeté en avant. Son cou se prit alors dans une chaine du harnais, et les chevaux continuant à courir, sa nuque se brisa. Une fois de plus, Carl Pruitt était revenu d’entre les morts pour châtier celui qui avait voulu profaner sa tombe. Semblant narguer les imprudents, la pierre tombale se dressait derrière les grilles du cimetière, inaltérée.

Les habitants de la région avaient maintenant la certitude que la pierre tombale était maudite, et ils en étaient tellement effrayés qu’ils n’osaient plus s’en approcher. La situation était telle que pour rassurer la population, le conseil municipal demanda à deux policiers d’enquêter sur la tombe et sur les accidents qui y étaient prétendument reliés. Lorsqu’ils arrivèrent au cimetière, l’un des deux hommes se mit à rire de toutes ces histoires de fantômes et de malédictions, mais son collègue ne fit aucun commentaire. Après avoir pris plusieurs photos de la pierre, les policiers interrogèrent les différents témoins puis ils retournèrent au cimetière, où ils avaient laissé leur voiture de service. Le plus sceptique des deux hommes prit le volant, mais comme il démarrait, il remarqua une étrange lumière brillante juste au-dessus de la pierre tombale de Carl Pruitt. Au début, il se dit que cette lueur était probablement le reflet de l’un des feux arrière de la voiture, mais d’une surprenante manière, elle se mit à les suivre et quand il accéléra, elle parut l’imiter. Brusquement inquiet, son partenaire lui demanda de ralentir, mais le policier ne répondit rien. En fait, il ne l’entendit même pas. Les yeux fixés sur le rétroviseur, il regardait, terrifié, la lumière qui semblait gagner de la distance, se rapprochant inexorablement de leur véhicule.

Soudain, la voiture fit une embardée et sortant de la route elle alla s’écraser entre deux poteaux puis fit plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser. Éjecté du véhicule, le policier qui se trouvait sur le siège passager ne fut que légèrement blessé et se relevant péniblement il commença à marcher vers le véhicule pour aider son partenaire qui n’en était toujours pas sorti. Malheureusement, il ne pouvait plus rien pour lui.  Une chaine, qui était suspendue entre les deux piliers, avait brisé le pare-brise et elle s’était si violemment enroulée autour du cou de son collègue qu’elle lui avait pratiquement coupé la tête.

Après cette nouvelle tragédie, tout le monde évita prudemment le cimetière. Un seul homme osa défier la malédiction, et il fut le dernier à s’y risquer. Arthur Lewis était déterminé à prouver que toutes ces histoires de malédiction n’étaient rien d’autre que de la superstition. Un soir, après avoir expliqué à sa femme ce qu’il comptait faire, l’homme alla au cimetière avec un marteau et un burin et méthodiquement, il commença à détruire la pierre tombale. Dans le silence de la nuit, le bruit du marteau résonnait au loin, et tous ceux qui habitaient dans les environs l’entendaient.

Soudain, un cri à glacer le sang déchira les ténèbres et plusieurs hommes sortirent de leurs maisons une lanterne à la main. Quand ils arrivèrent à l’entrée du cimetière, ils découvrirent le corps d’Arthur Lewis étendu sur le sol. Autour de son cou, pendait une longue chaine, celle qui servait habituellement à fermer les grilles du cimetière. Apparemment, quelque chose tellement l’avait effrayé qu’il s’était mis à courir vers la sortie et regardant probablement derrière lui, il avait oublié la chaine qui barrait l’entrée. Plus étrange encore, si une douzaine de personne avait entendu le bruit du marteau sur la pierre et si la sacoche du malheureux se trouvait toujours près de la tombe de Carl Pruitt, la pierre tombale était toujours intacte.

Après les événements de cette nuit tragique, tous les corps enterrés dans le cimetière furent déplacés et enterrés en différents endroits. Avec le temps, les gens oublièrent l’histoire de la pierre maudite, qui disparut peu à peu sous les mauvaises herbes, jusqu’à en devenir indiscernable et en 1958, une société minière la détruisit, sans même s’en apercevoir.

Source: Prairie Ghosts.

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