Confession d’un Exorciste

Juan José Gallego

 » Au début, j’avais vraiment peur. Je ne cessais de regarder derrière moi, et je voyais des démons partout. « 

Le Père Juan José Gallego est l’exorciste de l’archidiocèse de Barcelone, en Espagne et récemment, il a accepté de répondre aux questions du journal El Mundo, racontant son expérience de prêtre exorciste.

Le Père Gallego, qui possède un doctorat en théologie de l’Université de Saint Thomas d’Aquin, à Rome, et un diplôme de philosophie de l’Université de Barcelone, exerce la fonction d’exorciste depuis neuf ans et il avoue qu’au début, il avait vraiment peur. D’ailleurs, il n’était pas le seul, car quand il a annoncé ses nouvelles fonctions à sa famille, l’un de ses parents s’est exclamé:  » Whoa, Juan José, j’ai vraiment peur parce que dans le film L’Exorciste une personne est morte et l’autre s’est jetée à travers une fenêtre.  » Cherchant à rassurer son parent autant que lui-même, le prêtre lui a alors répondu que le diable était une créature de Dieu.

Depuis, même s’il trouve que chasser des démons est un travail particulièrement désagréable, le Père Gallego n’est plus aussi effrayé, quoi qu’en certaines occasions, il lui arrive encore de frémir. Il raconte:  » Dernièrement encore, je faisais un exorcisme. Je t’ordonne! Je t’ordonne! Et le Malin, avec une voix terrible, m’a interpellé: Galleeeego, tu en fais trop. J’ai frissonné. « 

Chaque jour, du lundi au vendredi, il reçoit cinq personnes dont la moitié sont atteintes de troubles psychologiques. Par contre, les autres… Selon le Père Gallego, la présence du diable se devine à certains signes. Souvent les possédés se mettent brusquement à parler des langues étrangères qu’ils n’ont jamais apprises, ils montrent une force surhumaine, blasphèment vulgairement, font des prédictions qui se révèlent exactes, racontent des choses qu’ils voient à distance etc…

Le prêtre se souvient d’un certain cas où des démons, qui tourmentaient sans cesse un jeune garçon, avaient mis le feu à sa chemise durant la nuit. Le Père Gallego a alors interrogé la petite victime qui lui a expliqué que les maléfiques créatures lui avaient proposé de mettre fin à ce harcèlement sous certaines conditions:  » Si tu passes un pacte avec nous, tu n’auras plus à supporter ce que tu traverses maintenant. « 

Le prêtre commence toujours le rituel par cette phrase:  » Seigneur Jésus-Christ, Parole de Dieu le Père, Dieu de toute la création qui a donné aux saints apôtres le pouvoir de vaincre les démons en votre nom et votre force pour écraser l’ennemi.  » Lors des exorcismes, le diable s’adresse à lui en différentes langues, rit souvent de manière sarcastique, éteint les lumières et rallume les lumières selon son bon vouloir, fait disparaitre et apparaitre des choses au moment où il s’y attend le moins etc… Malgré toutes les manifestations dont il est témoin, le Père Gallego s’efforce de ne pas se montrer trop crédule et il garde à l’esprit qu’il ne pourra jamais avoir la certitude absolue que quelqu’un est véritablement possédé.

Le cas le plus impressionnant qu’il ait connu est celui dame équatorienne.  » Son mari m’avait appelé, m’expliquant que dès qu’elle voyait un symbole religieux, elle perdait connaissance et tombait sur le sol. Je pourrai la voir? lui avais-je demandé? Bien sur!

Je suis arrivé en retard au rendez-vous. Lorsque je l’ai vue, elle était sur le sol, inconsciente. Elle était tombée à la porte d’un couvent. Elle avait un bébé de trois ans. Je suis venu ici, dans mon bureau, j’ai pris de l’eau bénite, j’ai mis l’étole, qui était impressionnante… et elle a rampé sur le sol comme un serpent. Nous lui jetions de l’eau bénite et la femme se tordait. L’eau la brûlait. Le garçon a tenté de s’approcher de sa mère mais elle a voulu l’attaquer et nous avons du prendre l’enfant. Alors elle s’est retournée contre moi.

Je me souviens d’une autre affaire. Un jeune de 16 ans, sans instruction, possédé par le démon. Il m’a dit dans un latin des plus parfaits: Je t’ordonne de ne plus jamais dire de Notre Père. « 

Depuis le début de la crise économique européenne, la détresse les poussant vers l’alcool ou la drogue, de plus en plus de gens se pensent possédés, qui ne le sont pas. Cependant, malgré tout le mal et le chaos que le Malin engendre, le Père Galledo, s’inspirant de Charles Baudelaire, déclare que la plus grande satisfaction du diable est toujours de faire croire qu’il n’existe pas.

Source: El Mundo, Spanish Exocist.

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