Bonjour/bonsoir à tous/tes.
Je souhaite partager avec vous une expérience que j’ai vécue très récemment, lors d’une promenade plutôt anodine aux premiers abords. Avant de commencer je tiens à préciser que je ne crois ni au paranormal, ni à quoique ce soit d’autres d’ailleurs. Je suis spécialement réaliste.
Je vais commencer par vous donnez certains éléments, histoire d’installer les bases.
J’ai pour habitude de prendre du temps les week-ends pour promener mon chien, et ces balades s’effectuent aussi en fin d’après-midi. Disons qu’il fait parfois sombre. Il est vrai que cela peut s’avérer dangereux. Je pourrais faire de mauvaises rencontres, mais je suis plutôt confiant. Le décor, est un chemin qui se situe le long d’une rivière, entourée d’une forêt. C’est un bel endroit de jour, mais mal fréquenté de nuit, et plutôt angoissant.
Mais ce soir-là, j’étais seul (enfin c’est ce que je croyais), hormis mon toutou qui s’amusait à courir de partout. C’était ordinaire, j’en profitais comme toujours pour prendre l’air et me vider la tête.
Je ne m’y attendais pas le moins du monde, et ne l’avais pas vu dans un premier temps. Alors que mon animal se mit à tirer soudainement sur sa laisse, pour accourir dans l’eau (ce qu’il fait toujours, alors je n’y prêtai pas attention dans un premier temps), des sons de branches craquées se firent entendre. Mais aussi quelques éclaboussures.
D’un rapide coup d’œil, je fus étonné de voir qu’une forme sombre était de l’autre côté de la rivière. Je pensais qu’il s’agissait d’un chien et de son propriétaire, or je ne voyais personne en particulier. De plus, pourquoi se rendre de ce côté du terrain trop encombré par la végétation ? Alors que mon chien aboyait, je faisais en sorte de mieux apercevoir la forme, qui ne bougeait pas d’un centimètre. (Je suis myope, et je n’avais pas pris mes lunettes, car c’est plutôt léger). Avec la lumière ambiante, il me fallut bien 5 secondes pour mieux déchiffrer la présence.
C’était peu évident. Ce n’était pas un chien selon ses contours, et son comportement. Une bête sauvage, alors ? Au cours de ma réflexion, une boule au ventre se formait, aussi je compris que la chose me détaillait aussi. Son corps était très sombre. Elle était silencieuse. Mais malgré la distance, je devinais qu’elle hésitait à fuir. Cet échange parut me durer une éternité, et j’étais mal à l’aise. Mon chien s’était calmé, et assis là sans bouger, il passait sa concentration de moi à la chose incertaine. Je n’en suis pas sûr, mais je crois qu’il était apeuré. Un éclair de stupeur venait de me traverser. Cette créature avait des aspects humains, mais ne semblait pas l’être. Sa teinture était aussi noire que les ténèbres, sans exagérer. Aussi sombre que la nuit. Aussitôt reconnue, elle prit la fuite, brisant les branches au passage, à une vitesse inédite.
Moi, je tentais de me résonner, et je repris rapidement la promenade, un peu troublé, mais pas vraiment effrayé. Je crois que j’essayais de faire comme si tout allait bien. Mon chien n’arrêtait pas de tirer sur sa laisse, pendant un moment. Du coin de l’œil, je tentais de savoir si la présence était partie ou si elle traînait encore dans les parages. Mais rien n’était décelable.
Peu après, je pris le chemin inverse pour rentrer.
La journée avait bien commencé. Je n’avais aucun souci de santé, j’étais plutôt léger ce jour-là, sans compter cette rencontre. Pourtant, à la maison, un mal de tête se déclara. Un hasard ? Peut-être bien. Toujours est-il que, je me sentais de plus en plus fatigué. Il est vrai que mon sommeil a toujours été troublé, mais j’avais la sensation que mes yeux brûlaient, et que mon cerveau allait exploser.
Lorsqu’il fut temps d’éteindre les lumières pour se reposer, (pas très tard cependant), deux heures plus tard, je n’allais pas bien du tout. Je n’étais plus en capacité de réfléchir, et à plusieurs reprises, j’avais la sensation de suffoquer. Parfois j’oubliais même de respirer. Mais je me disais que c’était l’effet de plusieurs soirs à se coucher tardivement, et l’effet du stress. Je sais que ce raisonnement est stupide de ma part.
Surpris pour autant, je me suis mis à entendre des voix. Et j’avais même le sentiment que c’était tout à fait normal, bien que ce ne le soit en aucun cas, hormis dans un cas de schizophrénie. Je m’intéresse à la psychologie depuis un moment, alors j’avais connaissance des faits.
Je sombrais peu à peu dans le sommeil, avec un incendie dans la tête, et bercé par les voix incessantes, parfois sévères, ou encore prononçant des paroles sans aucun sens. Mais aussi des sons quelconques (comme de la pluie), et parfois des images intrusives que je ne pouvais pas refouler. C’était très spécial. Comme si ma conscience s’atténuait peu à peu. Mon énergie disparaissait. Je pouvais me voir en forêt avec mon chien, mais nous n’étions pas seuls : Une créature non-identifiée grimpait aux arbres, ou se cachait où elle le pouvait. Quelques fois, je voyais rapidement son corps. Je me souviens encore de certains détails : Des crocs, des griffes longues comme des lames, un grand corps mince, avec une tendance animale. Son visage était grotesque, comme la parodie d’un monstre.
C’est tout ce dont je me souviens. Le matin, en me réveillant, j’allais beaucoup mieux. Entre deux états, le sommeil et la réalité, une information me venait en tête : Ce qui m’était arrivé n’était plus, car le « sortilège » s’était attaché à un autre. Je ne comprends absolument pas comment je sais cela, ni si c’est véridique. Encore maintenant en tentant de penser à cette fin, j’ai la sensation que tout est flou, comme un vague souvenir. Mais je prends ça pour le sommeil comme facteur principal.
Je me pose toujours des questions. Quel était cette créature ? Mes symptômes sont-ils liés à cette rencontre ? Je ne trouve pas cela normal d’entendre des voix, et d’avoir des illusions.
Quoiqu’il en soit, j’espère ne plus jamais la revoir, bien que ce n’était sûrement qu’une bête sauvage déformée par ma myopie. Même si je n’y crois pas beaucoup à cette théorie.
Je vous remercie d’avoir lu mon histoire, en espérant que mon témoignage vous ait plu, et qu’il soit un minimum divertissant.
Bien cordialement.
Gabriel.
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