Ma vie

Mon histoire a commencé à mes 9/10 ans à peu près. On a emménagé dans un grand appartement et ma grand-mère (adepte de magie noire comme la majorité de mes tantes) venait souvent nous rendre visite. Elle restait parfois plusieurs mois d’affilé et elle dormait toujours dans ma chambre. Je ne peux pas affirmer à 100% que ma grand-mère faisait des rituels sataniques, mais en tout cas, j’étais sûre qu’elle pratiquait la magie noire. Je l’avais déjà vue à l’œuvre à plusieurs reprises chez moi et chez des femmes qui la payaient pour. Chaque soir elle récitait des écrits à voix basse et je m’endormais sur ces paroles.

Lorsque les voyages de ma grand-mère sont devenus moins récurrents, les choses se sont considérablement aggravées. La chambre de ma mère était collée à la mienne et celle de mes deux frères également. Ma chambre se trouvait juste en face d’un grand couloir qui menait au salon, à la cuisine, aux toilettes etc… Ma porte finissait toujours par s’ouvrir dans la nuit et je voyais des lumières provenir du salon (ce que je pensais être mes parents en train de regarder la TV, mais il n’en était rien). Chaque soir je me dirigeais vers le salon, et je voyais cette femme vêtue de blanc et d’un foulard autour de la tête sur le tapis de prière de ma mère, près du balcon. Je ne voyais jamais son visage mais je pensais à chaque fois que c’était ma mère alors je restais près d’elle. Mes parents me retrouvaient tout le temps endormie au même endroit le matin.

Un après-midi, mon plus grand-frère et moi-même sommes restés à la maison. Je regardais la TV pendant que mon frère se faisait un sandwich et lorsque je me suis levée et que j’ai regardé dans le miroir qui reflétait la cuisine, j’ai vu une femme âgée d’une vingtaine d’année en blanc mais couverte de sang de partout sur le corps. Elle me fixait. Mon frère est venu en courant dans le salon, il m’a prise par la main et on a couru vers la sortie. Il m’a dit qu’il avait vu exactement la même chose et on a attendu nos parents dehors jusqu’à ce qu’ils rentrent. Les événements s’enchaînaient, et ils semblaient centrés sur moi.

Un jour, je ne suis pas arrivée à marcher. Ma mère, qui m’avait réveillée, a pensé que je simulais. Elle m’a alors forcée à sortir du lit et là elle a vu ma jambe gauche couverte de bleus. Ma jambe n’était plus mate mais bleue et noire et j’avais l’impression de m’être faite manger les doigts de pieds par des chiens enragés. Ces douleurs aux doigts ne venaient que le soir. Mes parents m’ont alors emmenée aux urgences, et le personnel médical m’a directement prise en charge. D’abord, on a cru à ce que mes parents me frappaient, hypothèse vite balayée. Les médecins et les infirmiers ont commencé à me poser des questions en salle close, et la deuxième jambe a commencé à se marquer de la même manière que la première. S’en sont suivis des tests interminables. Les médecins ne savaient plus quoi faire, ils ne trouvaient rien, mais le médecin en charge (libanais d’origine et sceptique de prime abord par le fait que ce soit un homme de science), a dit à mes parents : « Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Votre fille n’a pas le même mal que les gens dans cet hôpital. Vous devez faire quelque chose pour elle, la médecine ne peut rien contre ce mal là. Emmenez-la chez quelqu’un qui pourra la guérir. »

On est partis sur ces paroles. Mon état ne s’arrangeait pas et tous les soirs je recevais des visiteurs dans ma chambre, beaucoup de personnes dont je ne voyais que la silhouette et qui parlaient. Toutes leurs voix s’entremêlaient dans ma tête sans que je puisse distinguer un mot de ce qui était dit. Ma mère avait prévu de m’emmener chez son cousin éloigné. Je l’aimais énormément. Il avait cette bonté, cette gentillesse naturelle et une passion pour les livres dits « interdits, » des livres de démonologie importés de partout dans le Moyen-Orient. Son rêve le plus grand était de se confronter aux plus grands djinns et ces livres étaient son portail. Cependant, lorsque ma mère voulu m’y emmener, je m’y suis opposée, je lui dis qu’il n’en était pas question etc… Choquée, elle a feint une sortie au centre commercial. J’ai commencé à crier lorsqu’on m’y a emmenée. Arrivée à son appartement, je ne me souviens plus de rien (c’est ma famille qui m’a raconté ce qu’il s’était passé, donc ce qui suit). Il a dit bonjour à tout le monde, m’a regardé dans les yeux et m’a dit : « T’es pas Leila. » Je lui ai rétorqué ainsi : « Je ne t’aime pas, tu m’auras pas. » Il m’a assise sur une chaise et m’a poussée à le regarder dans les yeux : « Pourquoi tu t’en prends à elle, »etc…

Lorsqu’est venu le temps d’y aller, il m’a écrit des paroles religieuses dans ce qu’on appelle un « kteb » chez les musulmans, une sorte de talisman, le temps de trouver une solution. Je devais partir en voyage en Algérie, et on se disait que je trouverais peut-être une solution sur place ou en retournant voir mon oncle à mon retour. Tout s’est bien passé en Algérie, aucune de ces choses bizarres ne sont produites mais deux semaines après notre départ, mon oncle a été retrouvé mort, son sang éparpillé partout dans la maison. Les policiers ont dit à mon père que c’était sûrement un assassinat mais aucun indice ni rien n’a été retrouvé, mis à part le corps de mon oncle et l’étrangeté de la scène : tous ses livres avaient été laissés ouverts.

Quelques jours plus tard, on est renté et tout a recommencé. Un an plus tard, j’ai été diagnostiquée épileptique. Lorsque l’on a déménagé tout s’est apaisé pendant quelque temps, mais ça ne s’est pas arrêté. Il y a trois ans encore, j’ai vécu un cauchemar dans un Duplex. Ma chambre et celles de mes frères étaient à l’étage et chaque soir, quand je rentrais du travail,  je trouvais cette femme vêtue d’une grande et large robe noire et cet homme, un roux. Ils étaient tout le temps accompagnés de ce que je supposais être un autre garçon. Ils m’effrayaient car j’ai changé de chambre et à chaque fois, ils m’ont suivie. La femme en noir m’a fait vivre mes pires paralysies du sommeil. Le Roux et l’autre garçon, qui avait l’air d’un candide, avaient la voix très claire, et ce sont les seules voix que j’ai réussi à comprendre. Un soir où je rentrais du travail justement, je les ai entendus marcher et parler près de mon lit. Le Roux rassurait le petit. Il lui disait que tout irait bien et que je n’étais pas là. J’entendais aussi deux autres personnes, mais leurs mots étaient incompréhensibles. À 20 ans, j’en suis venue à aller dormir dans la chambre de mes parents

Aujourd’hui, à 24 ans, j’ai souvent des bleus ou griffures qui apparaissent de nulle part. Là où j’habite dorénavant avec mon mari, je vois souvent deux enfants qui viennent me parler pour me dire qu’ils ont fait des bêtises mais je ne distingue pas leurs visages. En plusieurs occasions, mon compagnon a été effrayé car en se réveillant la nuit il m’a retrouvée les yeux ouverts, le regard vide, en train de parler à des gens qu’il ne voyait pas. Moi-même je n’étais pas consciente de parler et encore moins d’avoir les yeux ouverts. Mon mari m’a aussi dit avoir vu plusieurs fois une vieille femme debout avec un sac blanc devant la porte de la maison alors que j’étais seule. Elle est restée pendant plusieurs minutes. Il s’agirait de notre voisine la plus âgée qui habite deux étages au-dessus. Je n’ai jamais rencontré ni même croisé cette femme. Je ne sais pas quand mon histoire finira ni même pourquoi tout ça m’arrive, c’est la première fois que j’en parle mais j’espère un jour savoir pourquoi moi.

Leila.

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