La Main de la Gloire

Main de la Gloire du Musée Whitby
Main de la Gloire du Musée Whitby

La Main de la Gloire est un ancien objet de magie noire, une sorte de chandelier macabre particulièrement prisé des scélérats qui confessaient parfois sous la torture s’être servis du sinistre instrument pour stupéfier ceux à qui ils l’avaient présenté, de telle sorte que leurs victimes en étaient restées comme mortes.

Fabrication de la Main de la Gloire

Main de la Gloire

 » De la Main de la Gloire, qui est utilisée par les cambrioleurs pour rentrer dans les maisons la nuit, sans craindre d’opposition. « 

Le nom Main de la Gloire viendrait de la Mandragore, une plante aux vertus  » magiques  » qui était réputée pousser au pied des gibets, la semence des pendus faisant office de graine, et crier si effroyablement lorsqu’elle était arrachée de terre qu’elle pouvait rendre fous ceux qui s’y essayaient.

Selon le Petit Albert, un ancien grimoire de magie prétendument inspiré des écrits d’Albert le Grand, pour fabriquer une Main de la Gloire, la recette était relativement simple. Il fallait se procurer la main d’un pendu au bord d’un chemin, de préférence la main gauche ou, s’il avait été condamné pour assassinat, celle qui avait servi à commettre le crime, puis l’envelopper dans un morceau de drap mortuaire et bien la presser afin d’en faire sortir le peu de sang qui pouvait y être resté. La main devait ensuite être conservée pendant quinze jours dans un pot de terre cuite avec du zimat, du salpêtre, du sel et du poivre long, le tout pulvérisé. Après l’avoir sortie du récipient, il convenait de l’exposer au grand soleil de la canicule pour qu’elle se dessèche et si la chaleur du soleil ne suffisait pas, alors il était possible de la faire cuire dans un four chauffé avec de la fougère et de la verveine.

Ceci étant fait, il fallait fabriquer une espèce de chandelle avec de la graisse de pendu (certains conseillaient de confectionner la mèche avec ses cheveux), de la cire vierge et du sésame de Laponie puis il suffisait poser la bougie ainsi préparée sur la main desséchée, cette dernière faisant alors office de chandelier, et la Main de la Gloire était prête. Quand la bougie était allumée, alors partout où le funeste instrument était amené les gens se figeaient et demeuraient immobiles, laissant ainsi le champ libre aux brigands qui pouvaient, grâce à ses pouvoirs maléfiques, déverrouiller les portes et ouvrir les cadenas des coffres sans effort. Une autre recette proposait de badigeonner le bout de chacun des doigts avec un certain onguent puis de les enflammer, créant ainsi cinq chandelles. Si l’un des doigts se révélait impossible à allumer ou si une flamme venait à s’éteindre, alors le voleur pouvait être assuré que quelqu’un avait résisté au sortilège et il risquait d’être démasqué. Selon certaines rumeurs, la Main de la Gloire pouvait également indiquer l’emplacement des choses cachées et révéler ainsi les trésors les plus habilement dissimulés.

Pour se protéger de ses prodiges, il existait néanmoins un remède, qui était presque aussi terrible que le mal. La Main de la Gloire perdait ses pouvoirs si le seuil de la maison, les fenêtres et tous les autres endroits par lesquels pouvaient entrer les voleurs, avaient été frottés avec un onguent composé de fiel de chat noir, de graisse de poule blanche et de sang de chouette, lequel devait avoir été préparé par grosse chaleur. Si, par malchance, la Main de la Gloire se trouvait déjà à l’intérieur, alors il était encore possible de briser le sortilège en éteignant sa chandelle avec du lait, tous les autres liquides se révélant inefficaces ou pire encore, alimentant sa flamme.

Les origines de la Main de la Gloire restent un mystère mais en l’an 400 av. J-C. Hérodote racontait déjà l’histoire d’un voleur fort habile qui avait laissé derrière lui la main d’un mort afin d’éviter sa capture et Henry Boguet, le célèbre démonologue, y faisait allusion en 1590 dans son ouvrage Discours Exécrables des Sorciers. Particulièrement prisée au XVIIIe siècle, la Main de la Gloire connut un grand succès dans toute l’Europe, particulièrement en France et en Angleterre, et de nombreuses légendes rapportent les aventures, souvent malheureuses, de brigands qui tentent de s’en servir pour commettre leurs méfaits et se font attraper. Dans certaines histoires, le doigt d’un voleur suffit à produire les mêmes merveilles, et en Allemagne les doigts d’un enfant non-né sont utilisés.

Pour fabriquer cette version allemande de la Main de la Gloire, qui était alors appelée Les Lumières des Voleurs, la tâche n’était pas simple. Quand une voleuse ou une meurtrière se suicidait, était pendue ou décapitée et qu’elle portait un enfant, alors l’intéressé devait s’avancer sur les routes du Diable et se servant d’une hache ou d’un couteau ayant été utilisé par un bourreau, il lui fallait ouvrir le ventre de la pauvre femme, prendre l’enfant, couper ses doigts, et les emporter. La sinistre besogne devait être accomplie à minuit, dans la solitude et le silence le plus parfait. Pas même le plus faible des sons, pas de Oh, et pas un soupir ne devait s’échapper des lèvres de l’intéressé. Ainsi obtenait-il les lumières, qu’il pouvait faire brûler autant de fois qu’il le voulait et qui gardaient toujours la même longueur. Ces lumières magiques possédaient la propriété de s’enflammer à volonté quand leur propriétaire le souhaitait, et de s’éteindre tout aussi vite juste par la pensée. Avec leur aide, le voleur pouvait tout voir, même dans la nuit la plus dense et la plus sombre, partout et quand il le voulait. Cependant, ces flammes ne brûlaient que pour lui et pour personne d’autre. Elles le rendaient invisible même si elles illuminaient toutes choses autour d’elles et dans toutes les pièces où elles étaient amenées elles plongeaient les dormeurs dans un si profond sommeil que dix fois la foudre auraient pu frapper sur leurs têtes sans les réveiller.

Au début du XXe siècle, un tailleur de pierre et historien local, Joseph Ford, découvrit une main momifiée dissimulée dans le mur d’une chaumière de Castleton, dans le Yorkshire, et il la reconnut aussitôt comme une Main de la Gloire, celle dont parlaient de nombreux contes de la région. En 1935 il en fit don au musée Whitby, en Angleterre, où elle est toujours conservée. Elle est la seule Main de la Gloire authentique connue à ce jour.

Main de la Gloire au Musée Whitby
Main de la Gloire au Musée Whitby

Dans la vitrine où elle est exposée, se trouve également la copie d’un ancien texte écrit à la main qui a été publié dans un livre de 1823 et qui propose sa propre recette pour fabriquer une Main de la Gloire. Selon ce manuscrit, la main doit être coupée du corps d’un criminel sur le gibet, puis marinée dans du sel, de l’urine d’homme, de femme, de chien, de cheval et de jument. Le tout doit être fumé avec des herbes et du foin pendant un mois, puis la main doit être accrochée à un chêne pendant trois nuits de suite, puis à un carrefour, puis à la porte de l’église pendant toute une nuit alors que le fabricant monte la garde sous le porche et si la peur ne le chasse pas, alors la main sera vraiment gagnée, et elle sera sienne.

La Main de la Gloire, les Légendes

Main de la Gloire

La Main Flamboyante

En Angleterre, par une nuit sombre, des coups retentirent à la porte d’une auberge perdue au milieu d’une lande aride. La porte fut ouverte et il se tenait dehors, frissonnant et tremblant, un pauvre mendiant aux haillons trempés par la pluie et aux mains blanches de froid. L’homme demanda piteusement le gîte, ce qui lui fut généreusement accordé et comme aucune chambre n’était disponible, il s’allongea sur le tapis devant le feu de la salle à manger.

Tout les occupants de la maison allèrent ensuite se coucher, à l’exception d’une jeune fille qui travaillait comme servante. De la cuisine où elle se trouvait, elle pouvait observer le vagabond par une petite vitre de la porte et à peine ses maîtres étaient-ils montés qu’elle le vit se redresser lentement. L’homme, qui ne l’avait pas remarquée, sortit alors une main desséchée de sa poche, il la plaça en position verticale dans le chandelier qui était posé sur une table toute proche puis il badigeonna chacun des doigts d’un onguent avant de les enflammer avec une allumette.

Remplie d’horreur, la jeune fille se précipita dans l’escalier de service et faisant irruption dans toutes les chambres elle chercha à réveiller son maître et les hommes de la maison, sans succès. Ils dormaient tous d’un sommeil enchanté et trouvant ses efforts vains, elle se hâta de redescendre. Regardant à nouveau à travers la petite fenêtre, elle remarqua que tous les doigts de la main flamboyaient, mais que le pouce n’émettait aucune lumière car l’un des habitants de la maison ne dormait pas.

Le mendiant commença alors à rassembler des objets de valeur dans un grand sac -grâce aux pouvoirs de la main flamboyante, aucun verrou ne lui résistait- puis posant l’objet maudit sur une table il se dirigea vers un appartement attenant. La jeune fille se précipita dans la pièce et saisissant la main elle s’efforça d’éteindre les flammes frémissantes qui vacillaient au bout des doigts, soufflant dessus, y versant quelques gouttes de bière d’une cruche, ce qui eut pour effet de les rendre plus lumineuses encore, et les aspergeant d’eau, sans succès. Désespérée, elle avisa un pot de lait et prise d’une brusque inspiration, elle le renversa sur les quatre flammes, qui moururent immédiatement. Alors, poussant un cri perçant, elle courut vers la porte par laquelle était parti le mendiant, et la verrouilla. En entendant son cri, les occupants de la maison, qui n’étaient plus sous l’emprise du charme, se réveillèrent. Le voleur fut arrêté et pendu. (Disquisitiones Magicæ de Martin Anthony Delrio, 1593)

L’Auberge de Spital on Stanmore

La Servante

En 1797, un certain George Alderson tenait une auberge isolée sur la grande route qui allait de York à Carlisle, non loin de Spital on Stanmore. L’auberge se composait d’une écurie, où les diligences s’arrêtaient pour changer leurs chevaux, et d’un long bâtiment aux épais murs de pierre, qui était fermé par une lourde porte de chêne et dont toutes les fenêtres étaient pourvues de barreaux. M. Alderson, sa femme et son fils géraient l’affaire eux-mêmes, et ils étaient aidés dans leur tâche par une servante nommée Bella.

Une nuit froide d’octobre, un énorme feu de bois brûlait dans la vaste cheminée, éclairant les visages de George Alderson et de son fils, qui étaient assis et discutaient de leur excellente journée à la foire de Broughton Hill. Assises un peu plus loin, Mme Alderson et Bella filaient silencieusement à la lueur du foyer, écoutant distraitement la conversation des deux hommes que le bruit du vent et celui de la pluie venaient parfois couvrir. De féroces rafales secouaient les fenêtres, agitant les rideaux rouges qui laissaient alors entrevoir de grosses gouttes d’eau, lesquelles frappaient la vitre avec tant de colère qu’il semblait que les petits carreaux allaient se briser.

Soudain, au milieu de ce vacarme assourdissant, des coups résonnèrent à la porte et prudente, l’aubergiste conseilla à la servante de mettre la chaine avant de se risquer à ouvrir. La jeune fille suivit son conseil mais constatant qu’une vieille femme se tenait sous le porche, elle ouvrit grand la porte et lui proposa de rentrer. Une pauvresse, qui portait un long manteau et une capuche rabattue sur le visage, s’avança alors dans la salle et comme elle se dirigeait vers le fauteuil que M. Alderson avait poussé devant elle, ses vêtements ruisselants de pluie laissèrent une piscine sur le plancher de bois. La vieille femme frissonnait violemment, mais d’une étrange manière elle refusa d’enlever son manteau pour le faire sécher, tout comme elle déclina la nourriture et le lit qui lui étaient proposés, expliquant qu’elle faisait chemin vers le nord, qu’elle devait repartir aux premières lueurs du jour et qu’elle voulait juste se reposer un moment près du feu. Sans plus insister, l’aubergiste et sa femme, qui avaient l’habitude des caprices des voyageurs, montèrent se coucher, et leur fils les suivit de peu.

Bella resta alors seule avec la miséreuse et pensant bien faire elle tenta d’engager la conversion mais pour toute réponse elle ne reçut que quelques mots hargneux et elle n’osa pas insister. Puis, voulant probablement faire sécher ses pieds, la vieille femme étendit ses jambes vers la cheminée, découvrant des guêtres de cavalier, et troublée, la jeune fille décida de la surveiller. Prétextant une fatigue soudaine, Bella s’effondra dans un fauteuil plongé dans la pénombre, et laissant glisser sa tête elle fit semblant de s’endormir.

La silhouette avachie près de la cheminée releva lentement la tête, et immobile, elle parut écouter pendant un certain temps. Aucun bruit ne se faisait entendre, si ce n’était la respiration lourde de Bella, le vent et la pluie qui battait les fenêtres. Alors la femme sortit de son manteau une abominable main, brune et desséchée, puis elle prit une bougie dans sa poche et se servant du feu de la cheminée elle l’alluma et la mit dans la main. Le cœur de Bella battait si fort qu’elle peinait maintenir sa respiration régulière mais voyant l’étrangère venir vers elle avec son sinistre chandelier, elle ferma rapidement les paupières. La vieille femme se pencha sur elle, lui caressant le visage de son souffle, puis une lumière vacilla devant ses yeux et une voix incontestablement masculine chuchota quelques mots:

Que ceux qui reposent dorment plus profondément encore
Que ceux qui sont éveillés continuent à veiller.

La lumière s’éloigna et entrouvrant ses paupières Bella vit l’homme déguisé en femme poser son immonde trophée sur la longue table de la salle à manger tout en continuant à psalmodier:

O Main de la Gloire verse ta lumière;
Conduis-nous vers notre butin ce soir.

Le mystérieux inconnu fit quelques pas vers la fenêtre, il tira le rideau, puis revenant vers la table, il murmura:

Projette ta lumière, O main de squelette,
Et guide les pieds de notre troupe fidèle.

La lumière se transforma alors en une lueur livide et l’homme se dirigea vers la porte, qu’il ouvrit sans tarder, laissant rentrer le souffle glacé du vent de la nuit dans la pièce. Il émit un long sifflement aigu, descendit quelques marches, s’arrêta, siffla de nouveau, puis brusquement une vigoureuse poussée lui fit dévaler l’escalier et la porte se referma derrière lui. Bella s’empressa de pousser le verrou et de barrer la porte, puis elle courut dans la chambre de ses maîtres pour les réveiller mais ils dormaient d’un sommeil si profond qu’elle ne put les en tirer. Soudain, des cris résonnèrent à l’entrée de l’auberge, qui furent suivis d’un violent martèlement, et Bella comprit que les complices de l’homme venaient d’arriver. Paniquée, elle se précipita dans la grande salle et avisant la Main de la Gloire, qui brûlait encore d’une lumière merveilleuse, une idée lui vint. La jeune fille attrapa la tasse de lait qui se trouvait sur la table, et jetant le liquide sur la chandelle, elle l’éteignit.

Au même moment, elle entendit des bruits de pas, et les deux hommes de la maison apparurent, qui avaient visiblement compris la situation et portaient chacun une arme à feu dans leurs mains. L’aubergiste cria aux scélérats rassemblés devant sa porte de s’en aller, ils lui ordonnèrent de les laisser rentrer puis brusquement, le jeune Alderson, qui avait discrètement ouvert la fenêtre, tira un coup de tromblon. Il y eut un gémissement, un bruit de chute, puis une sorte de discussion sembla se tenir et une voix s’écria:  » Rendez-nous la Main de la Gloire et nous ne vous nuirons pas. « 

Pour toute réponse, le jeune Alderson fit une nouvelle fois feu, et tous les hommes se retirèrent. La main flétrie resta en possession de la famille Alderson pendant seize ans et peut-être les voleurs en étaient-ils effrayés car plus jamais ils ne revinrent les importuner. Cette histoire fut racontée à M. Atkinson par Bella, qui était alors une vieille femme.

Les Deux Magiciens

Les Voleurs

Deux magiciens, qui étaient venus loger dans un cabaret pour y voler, demandèrent à passer la nuit auprès du feu, ce qu’ils obtinrent. Lorsque tout le monde fut couché, la servante, qui se défiait de la mine patibulaire des deux voyageurs, alla regarder par un trou de la porte, pour voir ce qu’ils faisaient. Elle les vit qui arrachaient d’un sac la main d’un corps mort, en oignaient les doigts de je ne sais quel onguent, et les allumaient, à l’exception d’un seul qui résista à tous leurs efforts. Alors, la jeune fille comprit que ce doigt refusait de s’allumer car elle ne dormait pas, mais que les autres avaient plongé dans le plus profond des sommeils ceux de la maison qui étaient déjà endormis. Elle alla aussitôt à son maître pour l’éveiller, mais elle ne put en venir à bout, non plus que des autres personnes du logis, qu’après avoir éteint les doigts allumés, pendant que les deux voleurs commençaient à faire leur coup dans une chambre voisine. Les deux magiciens se voyant découverts, s’enfuirent au plus vite, et on ne les revit plus. (Dictionnaire Infernal de Collin du Plancy)

Les Invités

Les Buveurs

Deux amis s’arrêtèrent un jour à Huy, aux Pays-Bas, qui prétendaient être très fatigués et qui, après avoir soupé, ne se retirèrent point dans leur chambre à coucher comme ils auraient du le faire mais supplièrent leur hôte de leur permettre de faire une sieste près de la cheminée. La servante, qui n’aimait guère les regards des deux invités, resta dans la cuisine à les surveiller, et les épiant par la fente de la porte, elle vit l’un d’entre eux retirer une main desséchée de sa poche. L’homme frotta les doigts de la main d’un onguent qu’il avait apporté, puis il approcha une allumette et tous les doigts se mirent à brûler sauf un, qui s’y refusa. Surpris, l’homme tenta une nouvelle fois d’allumer le doigt, en vain, et se tournant vers son complice, il chuchota:  » Quelqu’un dans la maison ne doit pas encore dormir. « 

Haussant les épaules, l’homme posa le chandelier sur la cheminée puis il sortit chercher quelques complices et son compagnon le suivit. Se précipitant hors de la cuisine, la servante s’empressa de refermer la porte derrière eux puis elle courut à l’étage, où son employeur se reposait, et criant et le secouant elle tenta de le réveiller, sans succès. Pendant ce temps, les voleurs étaient revenus et se voyant enfermés à l’extérieur ils avaient posé une échelle sous une fenêtre, mais la servante la fit tomber dès qu’elle la remarqua. Les hommes auraient probablement forcé l’entrée s’il n’était pas venu à l’idée de la servante que les doigts brûlants étaient probablement la cause du profond sommeil de son maître. Impressionnée par sa sagacité, elle courut à la cuisine, emportant la main avec elle, et elle éteignit les flammes qui brûlaient au bout des doigts. Alors aussitôt, son maître et les serviteurs se réveillèrent, qui chassèrent les scélérats.

Magie et Contre-Sort

Le Sorcier

Il était une fois un riche paysan qui était mort sans enfant, laissant tous ses biens à sa femme. Un soir, un étranger vint frapper à sa porte, qui demandait asile pour la nuit, même s’il devait dormir dans la grange. Au début, la veuve se montra réticente, mais le vieil homme insista, lui assurant que bien que pauvre et sans prétention il l’aiderait d’une manière ou d’une autre si elle lui permettait de rester, et elle finit par céder.

Au cours de la la nuit, l’homme, qui avait été installé au grenier et qui était toujours réveillé, entendit des bruits de pas près de la porte d’entrée. Méfiant, il sauta de son lit de foin et regardant par la trappe il vit trois hommes aux visages recouverts de suie qui éclairaient la pièce de leurs bougies inhabituelles. Alors il comprit. Grâce à leurs chandelles, qui étaient des orteils d’enfants à naitre, les trois scélérats avaient plongé les occupants de la maison dans un sommeil des plus profonds, un sortilège dont il était protégé grâce à un contre-sort, comme eux-mêmes devaient l’être.

Pendant que les voleurs étaient occupés à leur sinistre tâche, le vieil homme descendit de l’échelle et s’approchant d’eux, il murmura un charme qui les pétrifia tous. Après quoi, il éteignit leurs bougies puis il s’empressa de prévenir la maitresse de maison et les serviteurs, qui vinrent avec des lumières.

– Madame, dit le vieil homme. Faites nettoyer ces gens-là, que nous puissions voir leurs vrais visages.

Sous la couche de suie, se dissimulaient les trois beaux-frères de la veuve, qui avaient comploté ensemble pour la dépouiller de ses biens.

– Mon gentilhomme, vous avez capturé ceux-ci, mes chers parents, et vous serez aussi bien en mesure de les libérer. S’il vous plaît, faites-le! Ils vous en seront reconnaissants et ne nous feront plus de mal.

Alors le vieil homme leur redonna leur liberté, et la femme demanda à ses parents de partir. Profondément humiliés, ils rampèrent alors au loin et jamais ne recommencèrent.

Le Doigt du Péché

Vieille Femme

Dans le village d’Alveringen vivait autrefois une sorcière qui possédait le doigt d’un voleur, sur lequel neuf messes avaient été lues. La vieille femme, qui était amie avec le sacristain, avait enveloppé le doigt dans un linge et le mettant sur l’autel, elle avait menti, affirmant qu’une sainte relique était dissimulée à l’intérieur. Avec ce doigt ainsi préparé, la femme faisait des choses merveilleuses. Quand elle l’allumait -le doigt brûlait comme une bougie- alors tout le monde dans la maison s’endormait. Elle pouvait alors voler l’argent ou tout ce qu’elle souhaitait, ce qu’elle fit jusqu’à ce qu’elle soit un jour repérée et que les biens volés soient retrouvés en sa possession.

Source: Hand of Glory.

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