Bill Ramsey, le Loup-Garou de Londres

L’Histoire de la Possession

En 1952, Bill Ramsey était un petit garçon solitaire et imaginatif de neuf ans et il passait souvent ses journées à réinventer les histoires romanesques qu’il avait vues au cinéma, se donnant toujours le rôle du héros. Un samedi après-midi, après avoir regardé des films sur la Seconde Guerre mondiale, il courut dans son arrière-cour, espérant avoir le temps de jouer avec ses petits soldats avant la nuit. Il venait tout juste d’installer ses bonhommes près de la barrière du jardin quand soudain une vague de froid le submergea et brusquement glacé, il se mit à trembler. Au même moment, une odeur abominable lui donna la nausée et il dut se retenir pour ne pas vomir. Quelques années plus tôt, un tuyau des égouts avaient lâché dans sa rue, et il n’avait jamais rien senti d’aussi mauvais que les gaz qui s’en étaient échappés. Et bien, l’odeur était la même.

Bill resta un moment immobile, troublé, puis il commença à avancer vers la ruelle, les yeux fixés sur les premières étoiles. Quelque chose avait changé et il avait peur. Des images de loup traversaient son esprit, qu’il ne comprenait pas. Soudain, il entendit sa mère l’appeler depuis la maison, mais au lieu de le rassurer, comme elle aurait du le faire, sa voix l’agaça et il songea que personne ne le connaissait vraiment. L’enfant voulut se retourner mais dans sa précipitation le bout de sa chaussure percuta le poteau de la clôture et il s’étala sur le sol. Il était en train de se relever quand soudain, une rage démentielle s’empara de lui. Grognant comme une bête il se tourna vers le pilier, qui était profondément ancré dans le sol, et l’arracha si violemment que des morceaux de terre volèrent jusqu’au porche. Trois hommes auraient eu du mal à le déraciner mais il l’avait soulevé comme un rien.

Stupéfaits, ses parents, qui l’observaient depuis la fenêtre, sortirent précipitamment dans le jardin et ils courent vers lui. Bill tenait toujours le poteau dans ses mains et il le balançait négligemment au-dessus de sa tête, faisant flotter les morceaux de fil de fer encore cloués au bois comme un sinistre drapeau. Quand ils lui crièrent de lâcher le pilier, le garçon le jeta immédiatement à terre puis brusquement il se mit à genoux et commença à déchirer le grillage avec ses mains et ses dents, ignorant la morsure du métal qui lacérait sa chair. Son père tenta alors de l’éloigner de la clôture, ce qui était une entreprise difficile vu la force incroyable dont il faisait preuve, puis sa mère se mit à pleurer et en l’entendant Bill sembla soudain reprendre ses esprits. Il lâcha les fils de métal, se tourna vers eux, mais contre toute attente, il retroussa ses lèvres et se mit à grogner. Ses mains et sa bouche étaient rouges de son sang. Horrifiés, ses parents se mirent alors à courir vers la maison.

En arrivant sous le porche, sa mère trébucha et aussitôt son père s’arrêta pour l’aider à se relever. Se penchant pour la soulever, il regarda vers l’arrière, mais la créature qu’il aperçut ne ressemblait en rien à son fils. Elle avait la forme d’un loup. Terrifiés, ils se précipitèrent à l’intérieur et refermant la porte derrière eux, ils abandonnèrent l’enfant aux ténèbres. Au bout d’un moment, Bill sentit l’étrange froideur quitter son corps et il se dirigea vers la maison, bien conscient que quelque chose de terrible venait de se passer. Ses parents ne comprenaient pas vraiment ce qui lui était arrivé et ils savaient pas comment réagir mais comme il semblait être redevenu lui-même, ils en conclurent que sa crise n’avait été qu’un regrettable incident et ils décidèrent de ne plus en parler. L’incident devint alors un secret de famille et personne n’y fit plus jamais allusion.

La Métamorphose

Bill Ramsey

En 1981, Bill Ramsey était un charpentier de 38 ans qui habitait Southend-on-Sea, une petite station balnéaire de l’Essex, avec sa femme Nina et leur trois enfants. Trente ans s’étaient écoulés depuis sa crise, mais elle ne s’était jamais reproduite et il n’y pensait que rarement. Un jour, à la fin d’une semaine de travail particulièrement harassante, Bill somnolait à l’arrière d’un van appartenant à l’un de ses coéquipiers quand soudain il se mit à grogner et se jetant sur l’un de ses camarades, il chercha à le mordre. Au début, l’homme crut qu’il plaisantait, puis il sentit des dents se planter violemment dans sa jambe, et une sourde terreur l’envahit.

Quand il reprit ses esprits, Bill ne se souvenait de rien mais lui montrant les traces de morsure sur son mollet, l’homme lui expliqua qu’il avait eu l’impression d’être attaqué par un chien sauvage. Ses collègues, qui le pensaient fatigué, lui promirent de ne jamais en parler à personne et s’il leur en fut reconnaissant, Bill ne se sentit guère rassuré. L’incident lui rappelait furieusement celui de son enfance, et comme l’idée l’inquiétait il la chassa aussitôt de son esprit, se répétant qu’il n’y avait probablement aucun rapport entre les deux et tentant de le croire.

Deux ans plus tard, le lundi 5 décembre 1983, Bill Ramsey rentrait chez lui en voiture quand soudain une violente douleur lui vrilla la poitrine. Voulant éviter un accident, il s’empressa de garer son véhicule le long du trottoir mais comme le phénomène s’amplifiait il finit par suspecter une crise cardiaque et se remit en route, se dirigeant vers le Southend hospital. En arrivant sur le parking il sortit de sa voiture, couvert de sueur, mais au même moment un élancement douloureux courut de sa poitrine à son bras droit et il s’effondra contre la portière. L’entrée des urgences lui paraissait désespérément lointaine mais il s’efforça néanmoins d’avancer, un pas après l’autre. Il aurait voulu appeler, mais il ne s’en sentait pas la force. Au moment où il atteignait l’entrée, un froid glacial lui traversa les jambes et le torse et immédiatement le souvenir de ses crises lui revint à l’esprit. Priant pour que rien de tel ne se produise, il poussa la porte du service et les deux infirmières de garde se levèrent immédiatement, l’une d’elle se précipitant vers lui pendant que l’autre se mettait à courir. Après l’avoir installé sur un brancard, elles le poussèrent dans un long couloir jusqu’aux salles de soin puis elles commencèrent à l’interroger en attendant l’arrivée du médecin.

Bill répondait patiemment à leurs questions quand soudain il sentit un frémissement familier dans son ventre puis ses mains se recourbèrent, se transformant en griffes, et retroussant ses lèvres, il se mit à grogner. Ce grondement était d’une telle intensité qu’il sembla résonner dans la pièce pendant deux bonnes minutes. Les deux infirmières firent rapidement un bond en arrière, le regard plein effroi, et se redressant brusquement Bill tenta d’attraper la plus proche, qui l’évita de de justesse et le repoussa fermement sur son lit. Furieux, il poussa alors un rugissement terrifiant et saisissant le bras de l’infirmière il enfonça violemment ses dents dans sa chair, juste sous le coude, lui arrachant un hurlement de douleur. Dans l’affolement, sa camarade lui donna une gifle, espérant lui faire lâcher prise, mais le goût du sang remplissait déjà sa bouche et Bill s’accrocha encore un peu plus à sa proie. Terrifiée, la jeune femme s’enfuit dans le couloir et elle se mit à crier aussi fort qu’elle le pouvait.

Au même moment, un jeune policier, qui s’arrêtait régulièrement à l’hôpital pendant ses rondes, prenait un café dans la salle d’accueil des urgences et il discutait avec un interne quand soudain un terrible hurlement s’éleva du fond du couloir. L’interne se mit aussitôt à courir, et le policier le suivit. Des bruits sourds parvenaient maintenant jusqu’à lui, qui étaient accompagnés par les cris de deux femmes qui résonnaient de concert. En arrivant à la porte, il se dépêcha de passer devant l’interne et il aperçut, accroupi dans un coin, un homme à l’air hagard qui tenait deux infirmières à distance. De la sueur dégoulinait sur son visage déformé et dans ses yeux brillait une lueur sauvage. Enjambant une chaise brisée, le policier s’approcha de l’homme qui se mit à grogner dans sa direction. Il progressait lentement, prudemment, et l’interne suivait ses pas. Soudain, l’homme s’empara une chaise, qu’il jeta aussitôt à travers la pièce, et se ruant sur le policier, il attrapa son bras et tenta de le mordre. Après une lutte farouche ils parvinrent à l’attacher sur une civière sanglée. Ils avaient eu de la chance, l’homme était si fort qu’ils avaient eu énormément de mal à le maîtriser et maintenant encore, il se débattait si violemment qu’il soulevait littéralement la civière du sol, menaçant de briser ses liens à tout instant. Un médecin se présenta enfin, qui ordonna une injection de Thorazine, et l’homme sombra dans l’inconscience.

Bill reprit conscience dans l’ambulance qui le conduisait à l’asile psychiatrique. Il ne se souvenait de rien, mais en se voyant sanglé, une pensée s’imposa à lui: cette fois, il avait tué quelqu’un. Les médecins le gardèrent plusieurs jours à l’hôpital, lui faisant passer divers examens, et comme aucun ne parvenait à trouver la raison de ses crises, ils le laissèrent repartir, sans lui donner de traitement. Bill retourna alors chez lui, complétement anéanti. Il était devenu la risée du quartier. Il se sentait honteux, dégoûté et perplexe. Son plus grand regret était de ne pas connaître la cause de son trouble et par conséquent, de ne rien pouvoir faire pour lutter contre. Alors, comme personne ne pouvait lui expliquer pourquoi il se comportait d’une telle manière, il se mit à chercher. Aidé de sa femme, il commença à analyser son alimentation, se demandant s’il n’était pas allergique à quelque chose, s’il ne prenait pas trop de sel, etc… Il dévora ensuite les livres de médecine de sa soeur, qui suivait des études d’infirmière, espérant trouver quelque chose, n’importe quoi, qui puisse expliquer son état, mais ce fut en vain.  Avec un peu de recul, il allait trouver son attitude ridicule mais sur le moment il était désespéré et prêt à tout.

Bill pensait vivre un calvaire mais le pire restait encore à venir. Le 22 juillet 1987, Nina reçut un appel l’informant que son mari avait pratiquement tué un agent de police et qu’il prétendait ne pas s’en souvenir. L’histoire pouvait semblait étrange, et pourtant, il ne mentait pas. Ce jour-là, la chaleur était écrasante. Il se rappelait avoir rencontré certaines connaissances qu’il n’avait pas vues depuis longtemps, et avoir bu quelques bières en leur compagnie. Au moment de retourner chez lui, il avait eu peur d’être arrêté pour conduite en état d’ivresse, et il avait choisi de suivre une route où il ne risquait pas de rencontrer trop de policiers. Soudain, apercevant une prostituée à l’angle d’une rue, il avait eu cette folle idée qu’elle ne devait pas faire cela et qu’il devait l’en empêcher. Il l’avait alors attrapée et mise dans son van afin de la conduire au poste de police, où il ne voulait pourtant pas aller. La jeune femme, qui était terrifiée, l’avait alors traité de fou et il ignorait si elle avait eu une prémonition ou si elle avait pu lire sur son visage, mais en arrivant devant le poste de police, elle avait précipitamment ouvert la porte du van et s’était précipitée à l’intérieur du bâtiment.

Bill ne se souvenait pas de la suite des événements, mais les policiers qui étaient de garde à ce moment-là n’étaient pas prêts de les oublier. Une femme était rentrée dans la pièce en criant qu’il y avait un homme dehors, qui grognait et hurlait comme un chien. Les policiers étaient alors allés à sa rencontre et ils avaient demandé à Bill de les suivre mais une fois dans le bâtiment il était devenu furieux et il avait commencé se comporter comme un loup. Durant sa crise, il avait violemment agressé le sergent Terry Fisher, un officier de police qui faisait bien 1m80 et 89 kg, le faisant voler dans les airs comme un mannequin de paille et le blessant si grièvement qu’il dut prendre sa retraite anticipée. Il n’avait pas fallu moins de six agents pour arriver à le maîtriser et l’amener jusqu’à la cellule où il avait été enfermé.

Durant sa détention, grognant de menaçante manière, Bill réussit à passer la tête et un bras à travers la petite fenêtre de sa cellule et il tenta à plusieurs reprises d’attraper les hommes qui passaient à sa portée. L’inspecteur Belford était présent ce jour là:  » En quelques minutes, Bill Ramsey a réussi à passer on ne sait comment sa tête et son bras droit par la lucarne de la porte. Il était hargneux, grognait, et sa main avait la forme d’une griffe. Si quelqu’un tentait de s’approcher de lui, il bondissait avec sa main griffue et tentait de le morde. Ses lèvres étaient retroussées, il montrait ses dents, et je me peux me souvenir avoir dit dans les rapports que j’ai remplis qu’il avait l’apparence d’un chien fou. Il était évident que nous ne pouvions nous approcher de Bill Ramsey ou songer à lui faire sortir sa tête et son bras du trou aussi avons-nous appelé les pompiers, et ils ont décidé que le seul moyen de le faire sortir de là était d’enlever le métal autour de l’ouverture. « 

La tête de Bill était coincée mais il fallut néanmoins l’endormir pour permettre aux pompiers de l’approcher. Tous les hommes présents furent fortement impressionnés par son attitude. Toujours selon l’inspecteur Belford:  » Après avoir vu la griffe et les morsures et entendu les grognements, nous avons commencé à associer Bill Ramsey à l’idée qu’il était un loup-garou. C’était, sans aucun doute, une expérience effrayante. J’ai été policier pendant trente-cinq ans, je n’avais jamais vu quelque chose comme ça et je ne suis pas prêt de le revoir. Nous avons été témoins de quelque chose de surnaturel. « 

Les médecins de l’hôpital où Bill fut conduit par la suite pratiquèrent une série de tests pour déterminer la cause de son étrange comportement. Ils éliminèrent rapidement la schizophrénie, la psychose, l’épilepsie et un scanner leur apprit que son cerveau ne montrait aucune activité anormale. Ils en conclurent que leur patient avait agi ainsi à cause de l’alcool qu’il avait ingurgité. De son côté, Bill ne comprenait pas ce qui lui arrivait et il déprimait:  » D’après ce qu’ils disent, je découvre mes dents, je grogne et je gémis. Ma vie est un enfer. J’avance à quatre pattes et mes mains se transforment en griffes de bête. On me dit que je fais des choses incroyables, mais je ne semble jamais me blesser. Mon dieu, les gens ont même dit que je ressemblais et que j’agissais comme le loup-garou de Londres. Pourquoi cette terrible chose m’arrive à moi, je n’en sais rien. Si je pouvais prendre une pilule pour l’arrêter, je le ferais. Je n’en peux plus de tout ça. « 

Intervention d’Ed et Lorraine Warren

Le journal The Sun parle des attaques de Bill Ramsey. Photo de droite, Ed et Lorraine Warren

Ed et Lorraine Warren, les deux célèbres enquêteurs du paranormal, habitaient la petite ville de Monroe, dans le Connecticut. Ils avaient découvert l’existence de Bill Ramsey à travers les tabloïds et d’une inexplicable manière, Lorraine avait immédiatement ressenti une étrange connexion entre elle et cet homme. Peu de temps après, ils eurent l’occasion de suivre une émission de télévision qui parlait du Loup-Garou de Londres. Des témoins racontaient leur rencontre avec la bête, et Bill y apparaissait en personne, répondant aux questions des journalistes. En l’écoutant parler Lorraine comprit qu’il avait désespérément besoin de son aide. Pourtant, et même s’ils se sentaient fascinés par toute l’histoire, ils restaient sceptiques. Ils enquêtaient sur des phénomènes surnaturels depuis quarante ans et jamais ils n’avaient vu le moindre loup-garou.

Troublés, Ed et Lorraine Warren décidèrent alors de mener une enquête. Ils firent un court voyage en Californie pour y rencontrer les producteurs de l’émission et convaincus par leurs témoignages ils se rendirent ensuite à Londres pour interroger les témoins et les agents de police qui avaient été confrontés au lycanthrope. A cette occasion, ils firent la connaissance du sergent Peter Hamilton, un homme qui connaissait bien Bill Ramsey et la nature de son problème. M. Hamilton leur raconta alors l’étrange histoire de Bill et l’incident dont il avait été victime étant enfant, leur expliquant qu’il était probablement la raison de sa mystérieuse affliction, et les Warren en conclurent que la police, la science, les psychiatres et les psychologues n’avaient pas réussi à traiter Bill car il n’était pas malade: il était possédé. Ed expliquait sa possession ainsi:

 » Un loup-garou est une personne qui est possédée par l’esprit du loup, ce qui est arrivé à Bill. Cette chose avait totalement pris le contrôle de son corps physique. Et c’est ce que beaucoup de gens ne comprennent pas. Un loup-garou n’est pas une personne qui a soudain des poils qui commencent à pousser. Les mains de Bill étaient des griffes, d’une manière surnaturelle. Tout le monde peut faire ça, mais pas de la manière dont il le faisait. Ses dents dépassaient, ses lèvres se troussaient et son front prenait les caractéristiques d’un loup. En vérité, les officiers de police avec qui nous avons parlé nous ont tous dit qu’il était un loup, pas un homme. « 

Pour Ed et Lorraine Warren, Bill avait besoin d’un exorcisme mais quand ils le contactèrent pour lui en parler, Bill se montra sceptique quand à leurs motivations et il refusa de les écouter.

 » On a dit que j’étais un alcoolique, un drogué, un cas mental, et maintenant je suis possédé par l’esprit d’un loup. Je savais que les américains étaient un peu excentriques, mais ça va trop loin. Comme on m’a appris la politesse, je les ai écoutés. Ils m’ont demandé si je voulais venir aux US pour être exorcisé. Exorcisé! Allez, ai-je pensé, je suis désespéré mais pas à ce point. « 

Loin de se décourager, Ed et Lorraine insistèrent, proposant même de lui payer, à lui et à sa femme Nina, un voyage dans le Connecticut pour qu’il y rencontre Monseigneur Richard McKenna, mais il ne voulut pas en entendre parler. En fait, il les pensait un peu cinglés. Il n’avait aucune confiance en eux et s’il voulait vraiment trouver un remède, Bill ne pensait pas qu’un exorcisme puisse l’aider en quoi que ce soit. Nina, qui n’était pas du même avis, lui rappela alors ses nombreuses et vaines tentatives et lui assurant qu’il n’avait rien à perdre elle réussit à le convaincre. Bill n’avait aucun espoir mais se montrant philosophe il déclara que si l’exorcisme ne donnait aucun résultat, comme il le pensait, au moins ils verraient l’Amérique. Bill et Nina mirent alors au point leur voyage pour le Connecticut avec un mélange d’appréhension et de scepticisme. En fait, ils étaient terrifiés. Que se passerait-il si Bill faisait une crise dans l’avion? S’il tuait le pilote? Toutes ces questions tournaient inlassablement dans leurs têtes mais ils avaient déjà leurs billets et leurs passeports et le jour venu, ils prirent l’avion comme prévu. Le voyage se déroula sans incident notable mais à peine arrivés à l’hôtel Bill fut victime d’une brève mais très violente crise et se retournant contre sa femme, il faillit lui prendre la vie.

L’Exorcisme

Le 28 Juillet 1989, Mgr McKenna avait déjà effectué plus de cinquante exorcismes, dont vingt avaient réussi, et il s’apprêtait à officier à nouveau. Ce jour-là, se trouvaient assis dans l’église Ed et Lorraine Warren, Nina Ramsey, John Zaffis, un enquêteur du paranormal, et six policiers en civil équipés de pistolets paralysants. Cette précaution avait été jugée nécessaire car si Bill attaquait l’évêque au cours de l’exorcisme, il pouvait se révéler dangereux. Étaient également présents David Alford et John Cleve, écrivain et photographe au journal The People, qui payait le séjour de Bill Ramsey aux États-Unis en l’échange d’une exclusivité.

En rentrant dans l’église, Bill commença à  s’agiter mais il accepta néanmoins de s’assoir dans le fauteuil qui lui était destiné, juste en face de l’autel. A ce moment là, il n’avait pas beaucoup d’espoir. Il trouvait cette cérémonie ridicule et il pensait qu’elle ne changerait rien à son problème. Mgr McKenna s’approcha alors de lui puis il dit quelques mots en latin et Bill commença à changer.  » A mesure que je récitais les prières, il ne semblait plus être lui-même. C’était une autre personne qui prenait le dessus. Il semblait sombrer dans un état de stupéfaction. « 

Mgr McKenna prit alors l’étole qu’il portait autour de son cou et s’avançant vers le possédé, il la posa sur son visage.  » L’évêque est venu vers moi avec l’écharpe violette qu’il portait autour de son cou. Il me l’a mise sur mon visage et quand il l’a posée, c’était comme s’il m’avait frappé avec un marteau. Je ne me souviens pas de ce qu’il s’est passé après ça. « 

L’exorcisme de Bill Ramsey par Mgr Robert McKenna

D’après Lorraine Warren, témoin des événements:  » J’étais juste derrière Bill Ramsey avec Nina. Soudain, les muscles du bas de son cou se sont élargis. Ses oreilles ont recommencé à pointer et il s’est mis à hurler. Alors ses mains sont devenues des griffes d’une telle manière qu’aucune main humaine n’aurait pu imiter. Le prêtre a pris la tête de Bill entre ses mains et il a ordonné au démon de le laisser tranquille. Il était en train de faire le signe de croix sur son front et sa poitrine quand soudain Bill s’est mis à trembler sur sa chaise. Ses lèvres se sont retroussées, ses dents se sont avancées et il a tenté de le mordre mais c’était comme s’il y avait une barrière invisible entre lui et l’évêque McKenna. « 

Deux des policiers sautèrent immédiatement de leurs sièges pour tenter de maitriser le possédé, mais Mgr McKenna leur ordonna de retourner à leurs places et ils se rassirent. L’évêque sortit alors un crucifix de sa soutane mais quand il voulut l’appliquer sur le front de Bill, il devint fou furieux. Se levant précipitamment de sa chaise, il se mit à grogner contre l’évêque, prêt à se jeter sur lui, et Mgr McKenna se replia rapidement derrière l’autel. Les yeux hagards, Bill s’avança alors vers le prêtre qui se dressait devant lui, immobile, brandissant sa croix et récitant des mots en latin. Mgr McKenna s’adressait au démon qui semblait posséder le malheureux:  » D’où viens-tu? Qu’est-ce qui te retient ici? Arrière Satan! Laisse le tranquille! « 

Soudain, pris de faiblesse, Bill recula lentement et il se laissa retomber sur sa chaise. Son corps, qui était glacé, commençait à se réchauffer et son désir d’attaquer le prêtre s’estompait peu à peu. Tout en continuant à psalmodier en latin, Mgr McKenna s’approcha de lui et Bill comprit que quelque chose venait de se produire. Le poison avait été extirpé de son corps. Il se sentait extrêmement faible et quand il se retourna pour regarder sa femme, ce petit mouvement lui fit tourner la tête. Il s’agrippa à sa chaise aussi fort que possible, laissant Mgr McKenna repousser le démon de ses mots en latin.

Bill sentait la puissance du loup-garou glisser hors de lui. Un léger bruit retentit dans sa poitrine, il regarda ses griffes, mais elles étaient redevenues des mains. Puis ses yeux commencèrent à se fermer, et il perdit conscience. Quand il revint à lui, il se sentait enfin en paix:  » Quand je suis sorti de l’exorcisme, je me sentais une nouvelle personne. J’imagine que c’est le sentiment que ressentirait une personne aveugle si elle pouvait soudainement voir, ou une personne sourde qui commencerait à entendre. J’avais le sentiment d’être guéri. Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez dire à n’importe qui; ce n’était pas physique, mais c’était quelque chose que je savais. « 

L’exorcisme était donc un succès. A l’issue de cette cérémonie, plus jamais Bill Ramsey ne connut de nouvelles crises. En 1991 un livre racontant son histoire fut édité: Werewolf, A True Story of DemicPossession, par Ed et Lorraine Warren et Bill Ramsey.

John Zaffis, Lorraine Warren, Bill Ramsey et Ed Warren
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