L’Exorcisme d’Emily Rose : l’Histoire d’Anneliese Michel

L’exorcisme d’Emily Rose (The Exorcism of Emily Rose) est un film de 2005 réalisé par de Scott Derrickson. Tout comme le film Requiem, d’Hans-Christian Schimd, il s’inspire de la tragique histoire d’une jeune allemande, Anneliese Michel,  sur laquelle furent exercés de très nombreux exorcismes et qui succomba après huit longues années de souffrance.

L’Enfance d’Anneliese Michel

Anneliese Michel avait vu le jour le 21 septembre 1952, à Leiblfing, en Allemagne de l’Ouest, au sein d’une famille très pieuse. Son père, Josef, travaillait dans une scierie mais auparavant, il avait envisagé d’entrer dans les ordres et trois de ses tantes étaient religieuses. Anna, sa mère, était femme au foyer et elle se consacrait à l’éducation d’Anneliese et de ses trois sœurs.

Quelques années avant la naissance d’Anneliese, en 1948, sa mère avait donné naissance à une petite fille illégitime, Martha. Cette naissance avait été perçue comme un tel déshonneur par les membres de sa famille qu’ils l’avaient forcée à porter un voile noir le jour de son mariage. Malheureusement, suite aux complications d’une opération qui visait à lui enlever une tumeur du rein, Martha était morte à l’âge de huit ans et son décès avait été interprété comme une punition divine par sa mère.

Depuis sa plus tendre enfance, Anneliese avait été élevée dans la plus grande des piétés et la disparition de sa sœur avait encore accentué ce phénomène. Sa mère espérait que les prières de sa fille sauveraient son âme pécheresse, alors, comme elle était une enfant sensible et profondément bienveillante, Anneliese fit exactement ce que ses parents attendaient d’elle.

Anneliese lors de sa Communion

Durant son enfance, Anneliese tomba gravement malade et elle fut soignée à l’hôpital de Mittelberg, un sanatorium destiné aux personnes souffrant de la tuberculose. Au cours de son séjour dans l’établissement, elle passa ses jours et ses nuits à prier, cherchant à renforcer sa relation spirituelle avec Dieu. Une fois guérie, la petite fille rentra chez elle et commença à fréquenter l’école secondaire d’Aschefenburg.

Possession Démoniaque

La vie s’écoulait paisiblement quand brusquement, elle commença à avoir des difficultés à parler et à marcher, se tenant souvent aux tables, aux chaises, et à tout ce qui pouvait supporter son poids. Un soir, alors que toute la famille était à table, les mains d’Anneliese semblèrent grandir démesurément, faisant presque deux fois leur taille normale. Quand elle s’aperçut du phénomène, elle pensa immédiatement à une punition divine, et soudain elle s’écria :  » J’ai les mains noires. Sauveur, pardonne-moi.  » Souvent elle semblait triste, dépressive, sans que personne ne sache pourquoi. A cette même époque, elle commença à voir d’étranges apparitions qui la terrifièrent:  » Je vois des visages de diables sur les murs, ils ont sept couronnes et sept cornes. « 

Peu de temps après, une force invisible commença à s’en prendre à elle, la faisant voler dans les airs et la projetant sur le sol. Quand Anneliese était ainsi malmenée, elle se relevait aussi vite qu’elle le pouvait, mais la chose la repoussait, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle se lasse de ce jeu cruel. Dès qu’elle commençait à prier, récitant un  » Je vous salue Marie,  » elle se retrouvait à terre et la force l’empêchait de bouger. Elle ne pouvait se préparer à ces chutes, qui se produisaient à n’importe quel moment de la journée et la blessaient souvent, au visage ou à la tête. Quand elle voyait sa fille voler à travers la pièce, sa mère s’empressait d’étaler autant d’oreillers et de couettes qu’elle pouvait en trouver autour d’elle, mais son invisible agresseur se montrait particulièrement malveillant, et Anneliese atterrissait souvent sur le plancher.

Ces tourments n’érodaient en rien la foi d’Anneliese, pas plus qu’elle n’éteignait l’amour incommensurable et la compassion qu’elle ressentait pour les autres. Ainsi, en 1960, elle décida de dormir sur un sol de pierre afin d’expier les péchés des toxicomanes qu’elle voyait parfois assoupis sur le carrelage glacé d’une station de train, et elle continua à le faire pendant trois ans.

Anneliese

En 1968, Anneliese était au lycée, elle avait 16 ans à peine, lorsqu’elle commença à souffrir de sérieuses convulsions. Lors de ses crises, qui étaient particulièrement éprouvantes, la jeune fille perdait sa voix et elle se retrouvait incapable d’appeler à l’aide. L’année suivante, un neurologue de la Clinique psychiatrique de Würzburg la diagnostiqua épileptique et elle fut internée afin de recevoir le traitement adéquat. Malheureusement, tous les médicaments qui lui furent prescrits restèrent sans effet sur ses troubles et constatant que rien ni personne ne pouvait lui venir en aide, Anneliese s’enfonça peu à peu dans la dépression.

Lors de ses prières quotidiennes, elle voyait des visages démoniaques grimaçants et elle entendait des voix qui l’assuraient de sa damnation éternelle. La jeune fille tenta d’en parler aux médecins sans qu’ils ne parviennent à la soulager et la pensée qu’elle était peut-être possédée commença à s’insinuer dans son esprit. Anneliese resta internée pendant un an, sans aucune amélioration de son état. A sa sortie, elle termina ses études secondaires puis, comme elle voulait devenir professeur, elle intégra l’Université de Würzburg. Ses camarades la décrivaient comme une jeune fille réservée, très pieuse et sa mère disait d’elle qu’elle aimait la vie, qu’elle était intelligente, et que ses professeurs la complimentaient toujours.

En juin 1970, malgré ses différents traitements, Anneliese était toujours victime de violentes convulsions. Des visages diaboliques lui apparaissaient plusieurs fois par jour, et elle entendait toujours des voix qui lui promettaient de brûler en enfer. Anneliese, qui craignait maintenant les crucifix et les objets religieux, était alors persuadée d’être possédée, et elle avait la certitude que la médecine ne pouvait plus rien pour elle.

L’Exorcisme

En 1973, les parents d’Anneliese demandèrent à différents prêtres d’exorciser leur fille mais comme elle ne présentait que peu des signes formels d’une possession, comprendre une langue étrangère sans la connaitre, découvrir des choses éloignées ou secrètes, faire preuve d’une force inexplicable, montrer une répulsion pour les choses saintes etc, les ecclésiastiques leur conseillèrent de continuer à lui donner ses médicaments, pensant qu’ils suffiraient à la guérir.

Espérant qu’ils découvriraient la cause de ses tourments, l’un des prêtres, le père Arnold Renz envoya la jeune femme consulter de nombreux médecins et tout autant de psychiatres, sans succès. Un nouveau traitement fut prescrit à Anneliese, qui commençait à avoir des idées suicidaires, le Tegretol, un antiépileptique stabilisateur de l’humeur, sans qu’aucune amélioration ne soit constatée, bien au contraire.

En 1974, le père Renz examina Anneliese une nouvelle fois et constatant que son état de santé s’était encore aggravé, il accepta de pratiquer un exorcisme. Avant de procéder au rituel, il devait demander l’autorisation à son évêque, qui la lui refusa mais devant le désespoir de la jeune femme et celui de ses parents, le prêtre finit par céder et il décida de tenter malgré tout. Le jour de l’exorcisme, le Père Renz ordonna mentalement aux démons de sortir du corps de la possédée mais aussitôt Anneliese devint comme folle et se jetant sauvagement sur lui, elle lui arracha son chapelet et le détruisit. Normalement, aucun démon n’aurait dû être capable de toucher cet objet car seuls les plus puissants d’entre eux osaient s’approcher des symboles religieux.

Les crises d’Anneliese se firent alors plus violentes. Toute la journée elle hurlait, brisait des crucifix, détruisait les représentations du Christ et se mutilait. Elle ne parvenait plus à prier et se montrait agressive, insultant les membres de sa famille, allant même jusqu’à les battre ou les mordre. Dépassé par la situation, le père Renz invita alors le père Ernst Alt à le seconder, et les deux hommes se livrèrent tous les deux à un certain nombre d’exorcismes sans plus de résultat. Ils proposèrent alors à d’autres prêtres de se joindre à eux puis, comme ils ne leur étaient d’aucune aide, ils leur demandèrent de les laisser continuer seuls.

Pour le père Alt, Anneliese ne ressemblait en rien à une épileptique. Persuadé que la jeune femme souffrait de possession démoniaque, il exhorta l’évêque de leur permettre de pratiquer un exorcisme et en septembre de la même année, Monseigneur Josef Stangl accorda au père Renz la permission d’exorciser Anneliese selon le rituel romain de 1614. Cette autorisation était particulièrement importante car elle renforçait la puissance du rituel.

Ernest Alt et Arnold Renz

Désespérés par l’état de leur fille, les parents d’Anneliese, qui tentaient depuis des années de lui trouver un traitement médical, arrêtèrent leurs recherches, mettant tous leurs espoirs dans les deux prêtres. La première séance officielle d’exorcisme fut effectuée le 24 septembre, à Klingenberg, et ce fut le début d’une longue série. Ce jour-là, le père Renz effectua le rituel romain catholique classique, et à sa grande surprise, les démons qui possédaient Anneliese commencèrent à parler d’eux-même, sans y avoir été obligés ou avoir été provoqués. Les prêtres les interrogèrent, leur demandant leurs noms, et empruntant différentes voix, les esprits maléfiques se présentèrent. Se trouvaient là Judas Iscariote, Néron, Caïn, Adolf Hittler, Valentin Fleischmann, un prêtre franc déshonoré du 16 ème siècle, et Lucifer. Puis, de manière surprenante, certains des démons commencèrent à faire des révélations.

Au début, la mère d’Anneliese tenta de retranscrire leurs propos mais ils parlaient tellement et si vite que l’entreprise se révéla bientôt impossible. Alors, avec la permission de l’évêque, les deux prêtres entreprirent d’enregistrer les séances. Afin de témoigner de l’existence et de la puissance des forces du mal, Anneliese aurait voulu que les enregistrements soient rendus publics mais l’église s’en empara à la fin du procès et les classa confidentiels pendant les 30 années qui suivirent. Quarante-deux heures d’exorcisme furent ainsi enregistrées, et chacune d’entre elle était terrifiante.

Les démons parlaient entre eux des horreurs des enfers, des grognements bestiaux se mêlaient à des gloussements rauques et des cris obscènes venaient couvrir les prières. Les séances étaient d’une telle violence qu’il fallait souvent trois hommes pour maintenir Anneliese dans son fauteuil et parfois, ils étaient même obligés de l’entraver. A certains moments, ses yeux devenaient « noir et feu  » et ils se remplissaient de haine. La jeune femme affirmait que les démons dansaient et sautaient devant elle, ou qu’ils tourmentaient les prêtres et souvent, elle demandait aux ecclésiastiques s’ils les voyaient eux-aussi, mais ils répondaient toujours par la négative.

Puis brusquement, la gravité de son état s’accentua un peu plus encore et la jeune fille commença à déchirer ses vêtements avec une ferveur extatique, léchant parfois sa propre urine et mangeant des araignées. Étrangement, une fois la crise passée, Anneliese redevenait elle-même et elle retrouvait une vie normale, suivant ses cours à l’université et préparant sa thèse. Parfois, même si elle semblait en pleine possession de ses esprits, certains phénomènes laissaient supposer qu’elle n’était pas seule.

Un soir au diner, la chaise sur laquelle elle était assise fut soudainement arrachée de sous ses fesses, l’obligeant à sauter, ce qui était un exploit vu qu’elle avait du mal à se tenir debout. A ce moment-là, revenait son père, qui rapportait avec lui deux bouteilles, une bouteille remplie d’eau du robinet et une bouteille d’eau bénite de San Damiano, mais à peine les avait-il posées sur la table que la jeune femme saisit la bouteille d’eau bénite et sans lui laisser le temps de réagir elle la jeta sur lui. Alors inexplicablement, la bouteille s’arrêta dans les airs, où elle resta suspendue un moment semblant hésiter sur la conduite à tenir, puis elle commença à descendre vers le sol, flottant lentement comme une feuille au vent.

A une autre occasion, Anneliese frappa sur une tasse comme elle l’aurait fait sur une balle, la faisant voler à travers la pièce. La tasse atterrit sur le sol, roula à plusieurs reprises, sans qu’aucune goutte de l’eau qu’elle contenait ne se renverse sur le plancher.

Anneliese

Anneliese faisait souvent bouger les tables et les chaises, et aussitôt qu’elle en voyait un, elle détruisait les chapelets. Un jour de 1975, alors qu’elle effectuait un pèlerinage à San Damiano avec Mme Thea Hein, une amie de la famille, la jeune femme se trouva incapable de passer devant une icône de Jésus-Christ puis elle refusa de boire l’eau d’une source sacrée. A un certain moment du voyage, la jeune femme se tourna vers Mme Hein et elle lui dit :  » Je suis Anneliese, et je vais attraper votre cou et je le déchirer.  » Puis brusquement, elle frappa violemment la malheureuse à la tête, obligeant des témoins à intervenir pour l’arrêter.

Elle maltraitait ses sœurs et son petit ami Peter, les jetant violemment sur le sol ou les martyrisant pendant des heures. Peter, qui s’arrêtait souvent chez Anneliese pour passer du temps avec elle, assistait à la plupart des manifestations. Souvent elle restait silencieuse, mais parfois elle blasphémait ou devenait brusquement enragée. Son comportement variait sans cesse et il n’existait aucun moyen de prévenir ses crises qui pouvaient survenir à n’importe quel moment. Un jour elle se fracassait la tête à travers une fenêtre et le lendemain elle priait du lever jusqu’au coucher du soleil. Parfois, la force invisible la jetait contre un mur, puis l’envoyait sur un autre, et un autre encore etc… Ces manifestations laissaient des traces sur son corps, mais également sur son visage qui était recouvert d’ecchymoses. Ses yeux étaient si enflés qu’elle pouvait à peine voir et la plupart de ses dents étaient cassées d’avoir si souvent tenté de manger les pierres des murs de sa chambres. Elle était méconnaissable.

Un dimanche, Anneliese et Peter décidèrent d’aller visiter un endroit éloigné, le Paradise Mill. Malheureusement, pendant le trajet, l’état d’Anneliese s’altéra brusquement et en descendant de voiture tout laissait à penser qu’ils ne pourraient jamais terminer la promenade comme ils l’avaient initialement prévu. La jeune femme n’arrivait presque plus à parler, elle ne pouvait pas marcher, et ne tenait pas debout sans être soutenue. Soudain, Anneliese crut voir la vierge Marie, et le message qu’elle lui délivra la bouleversa:  » Mon cœur souffre tellement que tant d’âmes aillent en enfer. Il est nécessaire de faire pénitence, pour les prêtres, pour les jeunes, et pour tout ton pays. Veux-tu faire pénitence pour ces âmes, de sorte que tous ces gens ne souffrent pas en enfer ? « 

Peter ne vit pas la Vierge. Il se tenait là, regardant Anneliese qui s’était mise à genoux et qui priait quand soudain la jeune femme se releva et inexplicablement, elle se mit à courir. Il se rendait compte que quelque chose venait de passer, car quelques instants auparavant, elle ne tenait pas sur ses jambes. Une fois rentrée chez elle, la jeune femme courut à l’étage et appelant sa mère elle lui dit:  » Maman! Maman! Regarde-moi! Je peux marcher à nouveau! Sauter! Danser! La Mère de Dieu m’est apparue!  » Anna pensa d’abord que sa fille était devenue folle, puis elle comprit que ce qui lui était arrivé était bien réel.

Anneliese expliqua alors à sa mère ce que lui avait demandé la Vierge, rajoutant qu’elle avait trois jours pour y songer, mais qu’ensuite, elle devrait accepter ou refuser la proposition. Anna passa le reste de sa journée au côté de sa fille, priant pour qu’elle refuse, mais Anneliese se sentait incapable de porter cette responsabilité.  » Je ne peux pas maman. Si je ne le fais pas, ce sera de ma faute si de nombreuses âmes vont en enfer! Elles seront damnées pour l’éternité, et je serai coupable.  » A ce moment-là, Peter était encore assis dans la voiture, et il sanglotait. Il était resté avec la jeune femme malgré ses difficultés, la soutenant sans faillir. Si Anneliese n’avait pas été dans cet état, ils se seraient mariés, et tous deux pensaient encore que dès que ce cauchemar serait terminé, alors ils passeraient le reste de leur vie l’un près de l’autre.

Au cours des 10 mois qui venaient de s’écouler, 67 séances d’exorcisme avaient été réalisées mais l’état d’Anneliese ne cessait d’empirer. Elle était physiquement épuisée. Chaque jour, elle s’obligeait à de nombreuses génuflexions. Cette pratique était devenue une telle obsession qu’elle en avait les ligaments des genoux déchirés et ne pouvait se déplacer sans assistance. Aux alentours de Pâques, elle déclara qu’elle ne voulait plus boire et manger afin de se libérer de l’influence de Satan et elle parlait de mourir pour expier les fautes des  » jeunes rebelles.  » Parfois, des marques de stigmates apparaissaient sur ses pieds, puis quelques jours plus tard, sur ses mains. D’une étrange manière, les blessures sur les pieds étaient sévères, alors que celles sur ces mains restaient toujours superficielles.

Le 31, 12, 1975 était la date prévue pour le départ des démons. Elle avait été révélée à Anneliese par la Vierge marie, qui lui avait promis:  » Je viendrai les expulser.  » Ce jour-là, le père Renz et le père Alt ordonnèrent aux esprits maléfiques de quitter le corps de la jeune femme, comme l’exigeait la Mère de Dieu, et les démons tentèrent de retarder l’inéluctable mais leurs pouvoirs semblaient grandement affaiblis. Ils ne répondaient plus avec autant de vivacité qu’auparavant. Ils grognaient faiblement, lançant parfois quelques commentaires, mais ils étaient lents, presque anesthésiés. Comme il est la coutume lors d’un exorcisme, le père Renz leur donna une phrase à dire comme signal de départ,  » Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous,  » puis il se mit à chanter un cantique en compagnie du père Alt. Les deux hommes avaient fredonné deux lignes à peine quand soudain les démons commencèrent à hurler de douleur et de terreur et d’une horrible voix ils s’écrièrent:  » Elle vient! Elle arrive! « 

Leurs cris étaient si poignants, si désespérés que les cheveux des deux ecclésiastiques se hérissèrent sur leurs têtes puis brusquement, ils comprirent que la Vierge était arrivée, ils tombèrent à genoux pour la saluer. Constatant leur état de faiblesse, le père Renz demanda aux démons :  » Lequel d’entre vous partira en premier?  » Un silence suivit la question et après ce qui sembla être une légère réflexion, Fleischmann, le prêtre déchu, se désigna. Il expliqua qui il était et pourquoi il avait été condamné aux Enfers puis, après avoir récité la phrase convenue, il disparut. Ainsi partirent tous les démons, les uns après les autres et même si certains se montrèrent quelque peu récalcitrants, bientôt Anneliese se crut délivrée.  » Je suis complètement libre maintenant… totalement libre. C’est tellement merveilleux… totalement libre. »

Le père Renz s’apprêtait à remercier Dieu pour cette délivrance quand brusquement des voix s’élevèrent de la possédée, qui expliquèrent qu’elles voulaient partir, mais qu’elles n’y étaient pas autorisées. A ce moment-là, les prêtres se sentirent déconcertés. La situation était inhabituelle et ils se demandaient s’ils n’avaient fait une erreur dans le rituel. Des années plus tard, le père Alt supposa que les démons n’avaient pas pu partir car Anneliese avait accepté la proposition de la Vierge. Cependant, il n’était sûr de rien.

La Mort d’Anneliese Michel

Au printemps 1976, Anneliese souffrait d’une pneumonie et elle était dans un état épouvantable. Elle était faible, cruellement amaigrie, elle présentait de nombreuses plaies sur le corps, des ecchymoses, des coupures et des éraflures sur le visage, et un bon nombre de ses dents étaient cassées. Elle était tourmentée en permanence. Elle n’avait plus aucun répit, et ne connaissait aucun repos. Souvent elle refusait de manger, mais parfois elle appelait pour demander quelque chose, qu’elle avalait aussi vite que possible pendant qu’elle le pouvait. Les prêtres, la voyant dans cet état, demandèrent à un médecin de lui donner un médicament pour soulager sa souffrance mais l’homme refusa, expliquant qu’il ne savait pas comment une personne possédée pouvait réagir :  » Il n’y a pas d’injection contre le diable. »

Anneliese avait annoncé que quelque chose allait changer en juillet, et ce fut en effet le cas. Affaiblie et fébrile, elle s’éteignit le 1 juillet, pendant son sommeil. Ses parents firent alors appeler leur médecin de famille, qui ne put que constater la mort de leur fille. Puis, comme le voulait la loi, il en informa le bureau du procureur de la République, soulignant qu’il ne pouvait pas affirmer de bonne foi que la jeune femme était morte de causes naturelles. Anneliese Michel fut enterrée au côté de sa sœur Martha, dans un coin du cimetière normalement réservé aux enfants illégitimes et aux suicidés.

Après enquête, le procureur de la République déclara que la mort d’Anneliese Michel aurait pu être évitée, même une semaine avant son décès, si un médecin avait été appelé. Les parents d’Annelise, le pasteur Ernst Alt et le père Arnold Renz furent alors accusés d’homicide par négligence. Durant le procès, demandant à ce que le cas de possession soit reconnu, la défense fit écouter à la cour les cassettes enregistrées pendant les séances d’exorcisme et les prêtres expliquèrent que dix créatures maléfiques possédaient la jeune femme mais qu’elle en avait été libérée peu avant sa mort. Reconnus coupables d’homicide par négligence, les quatre accusés furent condamnés à six mois de prison avec sursis avec une probation de trois ans (peine qui fut suspendue par la suite).

Peu de temps avant l’ouverture du procès les parents d’Anneliese demandèrent aux autorités la permission d’exhumer le corps de leur fille, prétextant l’avoir enterrée à la hâte dans un cercueil bas de gamme, et près de deux ans après sa mort, le 25 février 1978, les restes de la malheureuse furent placés dans un nouveau cercueil de chêne doublé d’étain. Cependant, cette histoire de cercueil n’était qu’un prétexte car en réalité, une carmélite religieuse du district l’Allgäu, au sud de la Bavière, avait déclaré aux parents d’Anneliese qu’elle avait eu une vision de leur fille et que son corps était intact et ils avaient voulu le vérifier par eux-mêmes.

Malheureusement, il n’en était rien et les rapports officiels rapportèrent que le corps portait tous les signes de détérioration habituels. Aucun des exorcistes ne put assister à l’ouverture du cercueil et Arnold Renz déclara par la suite qu’il avait été empêché d’entrer dans la morgue. Une photographie fut apparemment prise de cercueil, qui montrait un bras démoniaque, faisant dire à certains que les démons l’avaient suivie jusque dans la mort.

Cercueil d’Anneliese et bras du présumé démon

Persuadée que sa fille était réellement possédée, jamais Anna Michel ne regretta son choix. Pour elle, il n’y avait rien d’autre à faire. En 2007, elle expliqua que l’entité démoniaque se trouvait chez elle et qu’elle se manifestait régulièrement. Parfois, il se passait des semaines ou même des mois sans incident, puis brusquement, quelque chose se produisait, comme pour lui prouver qu’il était toujours là. Puis en 2013, un incendie éclata dans la maison où Anneliese avait vécu et la police locale affirma qu’il s’agissait d’un incendie criminel, probablement lié à l’affaire.

Source: Diabolical Confusions.

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