Duplex Hanté

Je m’appelle François, je vais vous raconter une histoire vraie qui m’est arrivée lorsque j’ai loué un magnifique Duplex. Cette histoire a débuté en automne 2007. Je recherchais activement un appartement, et depuis des mois je ne trouvais rien. Que des réponses négatives. Suite à une annonce trouvée dans ParuVendu, j’ai décidé d’appeler le propriétaire et cette personne s’est montrée compréhensive vis à vis de ma situation. J’étais chômeur à cette époque là. J’ai visité l’appartement avec le propriétaire et j’ai été séduit. Un duplex, une belle superficie et un loyer pas cher. J’ai dit oui de suite car j’étais dans l’urgence.

Tout s’est bien passé. J’ai donc aménagé et je m’y sentais bien, je me disais que j’étais enfin chez moi. En nettoyant la cuisine , un weekend pluvieux , j’ai remarqué des trainées rouge-marron derrière un meuble que j’avais déplacé, mais je n’y ai pas prêté attention. J’avais rencontré une fille d’origine réunionnaise, je suis moi même originaire de Maurice, l’île voisine. On vivait notre histoire d’amour, tout allait bien. J’ai fait la connaissance de mon voisin de palier, qui lui aussi était réunionnais et qui abusait un peu sur le rhum, mais je m en fichais. J’étais amoureux et je vivais chez moi avec ma copine, donc c’était génial.

Les mois ont passé tranquillement et sans problème jusqu’à ce weekend de Pâques 2008. Ce jour-là j’avais décidé d’inviter Manue, la meilleure amie de Shanice, ma copine. Manue est une fille gentille avec qui j’aime bien déconner. Je leur ai donc préparé un repas traditionnel de Pâques comme je le fais toujours, et comme mes parents et grands-parents l’ont toujours cuisiné. A un certain moment, Manue et Shanice et moi on a commencé à parler de légendes locales réunionnaises et autres. On s’est mis à parler de Sitarane, un esclave d’origine Malgache dont l’esprit est craint par beaucoup de réunionnais. A ce moment-là, Manue a fait une blague sur cet esprit. Elle a dit en gros :  » Mais vous croyez qu’il va prendre l’avion et débarquer avec ses ossements à Toulouse ?  » Shanice, très sûre d’elle, lui a demandé de se taire .

Soudain, et je vous le raconte comme je l’ai vécu, Manue s’est mise a hurler, mais un cri de terreur. Elle disait :  » Quelque chose me caresse mes mollets !  » Moi je l’ai regardée, je ne la prenais pas au sérieux et je lui ai dit d’arrêter ses blagues, que c’était pas drôle, mais l’ambiance était particulière. Je me sentais observé et la température printanière est devenue glaciale. Shanice s’est tournée vers moi, la bouche en sang, et moi même je sentais une chaleur bizarre en moi, je ne sais pas comment l’expliquer. Ce n’était pas un coup de chaud, ça venait de je ne sais où. On a donc décidé de se calmer et de dormir tous les trois dans la même chambre pour se rassurer.

Le lendemain et les jours suivants rien à signaler. Pourtant, je me sentais toujours observé et suivi, que ce soit dans la rue ou dans l’appartement. Un weekend de juin je suis parti en weekend seul à 600 km de Toulouse. J’appelais ma copine tous les soirs pour lui raconter ma journée. Un soir elle m’a appelé en panique pour me dire que le robinet de la cuisine s’était ouvert tout seul et au maximum. Je lui ai dit sur un ton à demi amusé de se calmer. Je suis revenu la semaine d’après et je lui ai demandé des détails. Elle m’a dit que dans la nuit le robinet s’était ouvert tout seul au maximum, et vu son regard je l’ai crue. Elle m’a aussi raconté que dans les escaliers elle avait entendu comme des bruits de pas.

Les jours ont continué à passer, et je n’étais plus le seul à me sentir observé, ma copine le sentait aussi. Une nuit d’été, alors que sur la placette en bas il y avais la fête, je ne sais pas le  comment décrire… Alors que je somnolais et que ma copine dormait profondément, j’ai entendu comme une voix m’appeler par mon prénom. J’entendais  » François, François.  » Je me suis réveillé, mais il n’y avait rien. Ma copine dormait et dehors plus un bruit. Je me suis donc rendormi et à ce moment, toujours dans un état de somnolence, j’ai entendu un bruit de tam tam réunionnais ou malgache qui tambourinait dans ma tête. Je me réveillé vers 3h du matin. Shanice dormait profondément et ronflait intensément, ce qui est inhabituel chez elle. Je me suis rallongé et ne trouvant plus le sommeil j’ai regardé le plafond, et ce froid inhabituel est revenu. Quelques minutes après cette vague de froid en plein été, Shanice s’est mise à parler dans son sommeil, et j’ai laissé faire.
Soudain, elle s’est levée d’un coup, les yeux blancs, elle s’est mise à rire d’un un rire machiavélique et elle m’a parlé en Indi. Terrifiée, je l’ai réveillée en la secouant et je lui ai dit que j’allais dormir au salon. Le lendemain avant d’aller bosser, je lui ai expliqué les événements de la nuit et elle a trouvé ça étrange car elle ne parle pas du tout l’Indi.

On avait de plus en plus peur dans cet appartement, non seulement on se sentait toujours observés, mais dans les murs en briques on entendait désormais des grattements réguliers, comme si des gros rats creusaient, ce qui me paraissait impossible car les rats ne peuvent pas creuser des murs en briques solides. Je continuais à aller travailler, redoutant chaque soir le moment où je devais rentrer au duplex. Un après-midi , ma copine qui travaillait également, est venue me chercher, on est rentrés dans le duplex et on a découvert qu’une puanteur émanait de l’appartement. On s’est regardés, interloqués. On est rentrés et rien, pas d’animaux morts ou autre ( je n’avais pas encore mon chat). Je suis monté à la salle de bain et j’ai été choqué et dégouté par ce que j ai vu. Toute la salle de bains était recouverte d’excréments et de maïs. J’ai appelé ma copine, et je lui ai dit :  » C’est quoi cette blague ?  » J’étais le seul à avoir les clefs de l’appartement, même le propriétaire n’en avait pas. Je me suis demandé si ça n’était pas un chat, mais c’était impossible, il y avait pas de fenêtre dans la salle de bain. Ecœurés et choqués, on a tout nettoyé et javellisé.

Quelque temps plus tard, un après-midi, je me préparais pour aller faire des courses en ville. Je suis allé à la salle de bain, toutes les fenêtres étaient fermées et Shanice regardait un film à la télé au rez de chaussée. D’un coup, la porte de la salle de bains a claqué et quand j’ai essayé de l’ouvrir, impossible. J’ai dit à Shanice :  » C’est quoi cette blague, c’est pas drôle !  » Elle est montée à l’étage, et je me suis dit que vu comment les escaliers en bois craquaient quand on marchait dessus, j aurais forcément entendu du bruit si ça avait été elle. Comme je n’arrivais pas à ouvrir la porte, c’était vraiment impossible, j’ai passé plusieurs heures à la défoncer. Elle semblait scellée. Quand je suis sorti de la salle de bain, on s’est regardé et on a eu peur. Sachant que l’on se sentait toujours observés, j’aurais voulu en parler mais je me suis dit :  » Qui va nous croire ?  » On va nous rire au nez ou nous prendre pour des fous.  » J’ai quand même interrogé le voisin réunionnais qui m’a dit qu’avant moi il y avait des malgaches qui faisaient souvent des cérémonies. Je pense que les anciens locataires pratiquaient de la magie noire, et le voisin pensait la même chose.

Un autre jour pareil, il y avait des affiches dans le couloir de l’étage, et elles sont toutes tombées au même moment, alors qu’il n’y avait aucun courant d’air. En septembre, nous étions toujours dans cet horrible duplex et j’ai adopté un chaton. Ce chat s’appelle Diva et chose étrange, Diva n’a jamais mis un pied dans la salle de bains. Si on la mettait à l’intérieur, elle grognait et se gonflait.
J’ai donc décidé d’inspecter la salle de bains de fond en comble et dans le siphon du lavabo, j ai découvert des os de poulet. Bizarre. J’en ai parlé à Shanice qui m’a dit que c est peut-être de la magie noire, comme la trainée rouge derrière le meuble de cuisine. J’ai donc décide d’aller à l’église chercher de l eau bénite, j en ai posé dans des verres à chaque fenêtre, avec du gros sel. Aucun effet. On se sentait de plus en plus oppressés. Peut-être que la peur amplifiait tout cela aussi ?

C’est un matin, alors que mes vacances venaient de se finir, que j’ai compris. Je me suis réveillé et comme tous les matins avant de bosser j’ai préparé un petit-déjeuner pour deux. Après le petit-déjeuner, je suis allé réveiller ma copine pour lui dire que je partais au boulot, et là une main invisible, ou une force invisible, m’a plaqué sur lit. Je sentais quelque chose de mauvais en elle, et elle était puissante cette force, ou cet esprit devrais-je dire. Je crois qu’il voulait me posséder, car je l’ai senti rentrer en moi et mes yeux se sont révulsés. J’ai récité toutes les prières que je connais dans ma tête, j’ai essayé de résister le plus fort possible psychologiquement, et ça n’a pas réussi. Une semaine plus tard, on a déménagé. Je me fichais de l’état dans lequel je rendais l’appartement, je ne voulais plus en entendre parler.

J’ai su un an plus tard qu’il y avait un nouveau locataire, car il venait à mon magasin régulièrement. Il m’a lui-même avoué trouver cet appartement bizarre, il y est resté moins d’un an. Depuis ce jour je sais que il y a des forces maléfiques, tout comme il y en a des bénéfiques.

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