Un Divorce pour Possession Démoniaque

Cathédrale Milan

Au mois d’avril 2017, les juges du Tribunal de Grande Instance de Milan ont examiné la demande d’un homme qui voulait se séparer de son épouse car elle était possédée par le diable. Il l’accusait « d’obsession religieuse avec des comportements compulsifs attribuables à la possession démoniaque » et demandait à ce que le divorce soit prononcé à ses torts. Sa femme, une fidèle pratiquante, était victime de phénomènes inexplicables depuis des années. Il savait qu’elle ne les produisait pas volontairement, mais il considérait le résultat tout aussi éprouvant.

Le tribunal a décidé de mener une enquête et il est apparu que de nombreuses personnes, la sœur de la dame, des ecclésiastiques et des fidèles, pouvaient confirmer les incroyables allégations de son mari. D’après le prêtre de sa paroisse et un moine capucin, la femme se tétanisait, elle était victime de violentes convulsions « qui nécessitaient l’intervention d’un tiers faisant fonction de contenant, » et elle se tortillait frénétiquement sur le sol de l’église. A une occasion, et bien qu’elle soit de faible constitution, ils l’avaient vue soulever un lourd banc de bois d’une seule main et le jeter sur l’autel. Parfois, elle était soulevée et projetée dans les airs, et elle retombait à une distance considérable.

Interrogée par le tribunal, la pauvre femme a répondu d’une petite voix qu’elle n’aimait pas parler des événements, qui ont été examinés par un évêque-exorciste du diocèse de Milan. Sa sœur a confirmé timidement qu’elle avait commencé à avoir des problèmes en 2007, et que son mal générait des phénomènes externes hors de son contrôle dont personne ne pouvait dire la nature. Le moine capucin a rajouté qu’il avait été impressionné par les phénomènes poltergeist qui s’étaient déroulés sous ses yeux et qu’elle était officiellement suivie par des prêtres exorcistes depuis plusieurs années.

Embarrassés, les juges ont déclaré que toutes les preuves convergeaient pour confirmer les comportements paroxystiques de la dame, les événements singuliers, et les phénomènes inexpliqués. Ils ont également précisé qu’elle avait été soumise à une « évaluation psychiatrique approfondie » ainsi qu’à divers tests médicaux et qu’elle n’était affectée par aucune pathologie manifeste permettant d’expliquer les phénomènes. Finalement, ils ont estimé que la séparation ne pouvait pas être prononcée à ses torts, qu’elle n’était pas responsable des événements, que son comportement n’exprimait ni sa volonté, ni une simulation, ni la folie, que les tourments et phénomènes inexpliqués subis étaient la cause, et non la conséquence de son « obsession religieuse » et qu’elle faisait tout pour guérir à travers cette recherche spirituelle.

Par conséquent, ils ont ordonné la dissolution du mariage et la répartition des biens. Le mari est rentré chez lui, et la femme a obtenu une pension alimentaire. L’histoire ne précise pas à qui ont été confiés les deux enfants du couple.

Source : Milano Corriere.

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