L’Enfer des Loup : L’histoire de Manuel Blanco Romasanta

Au XIXe siècle, en Espagne, des cadavres atrocement mutilés avaient été retrouvés et tout laissait à penser qu’il ne s’agissait pas d’une simple meute de loups… Tel est le scénario de L’Enfer des Loups (Romasanta) de Paco Plaza, un film qui s’inspire d’une célèbre Histoire Vraie, celle de Manuel Blanco Romasanta, que l’on connait aussi sous le nom El Licántropo de Allariz (Le Lycanthrope d’Allariz) ou le Sacamantecas. Cette histoire serait à l’origine de la légende du Père Fouettard. Pour la petite anecdote, le film est basé sur un scénario d’Alfredo Conde, qui descend de l’un des médecins impliqués dans le procès du véritable loup-garou d’Allariz. Alfredo Conde a d’ailleurs, par la suite, écrit un roman de fiction sur le sujet: Romasanta. Memorias inciertas del hombre-lobo (Rosamanta, mémoire incertaine de l’homme-loup).

Manuel Blanco Romasanta naquit le 18 novembre 1809 à Reguiero, un petit village de Galice. Ses parents, Miguel Blanco et Maria Romasanta, l’avait fait baptiser du prénom de Manuela, comme l’indiquait son certificat de naissance, et ils l’avaient élevé comme une petite fille jusqu’à ses six ans, age où un médecin avait découvert son véritable sexe. En 1817, il avait effectivement enregistré sous le nom de Manuel Blanco Rosamanta sur les registres de l’église Santa Eulalia de Esgos. Le 28 avril 1825, Manuel et ses deux frères, José et Antonio, furent confirmés par l’évêque du diocèse Dámaso Iglesias y Lago mais l’on ne sait pas grand-chose de plus sur son enfance, si ce n’est qu’il avait appris à lire et à écrire, ce qui était très rare à l’époque et qui laisse à penser que sa famille avait probablement de confortables ressources financières. Après avoir quitté l’école, Manuel rentra au service de son oncle maternel, Ramón López Romasanta, qui lui enseigna le métier de tailleur ainsi que diverses disciplines comme la fabrication de savons et de parfums. Quelques années plus tard, Manuel Blanco Rosamanta exerçait le métier tailleur et c’était un jeune homme cultivé et raffiné. Il était blond, d’apparence agréable et sa seule spécificité était sa petite taille: il mesurait à peine 1M37. Il n’avait cependant aucun mal à séduire les femmes grâce à son esprit et aux poèmes qu’il leur écrivait. Le jeudi 3 mars 1831, à l’âge de 21 ans, Manuel épousa Francisca Gómez Vázquez, une jeune femme qui habitait Soutelo, un village voisin, à l’église de Santa Eulalia de Esgos. Le 23 mars 1834, soit trois ans plus tard, Francisca mourut, sans qu’il soit responsable de quoi que ce soit.

Portrait de Romasanta d’après l’étude de son crâne

Le jeune veuf, Manuel avait à peine 24 ans à ce moment-là, décida alors d’abandonner la vie sédentaire qu’il avait menée jusqu’alors pour se lancer dans le commerce ambulant. Au début, ses voyages se limitaient à l’Esgos mais bientôt il se mit à parcourir toute la Galice, le Portugal et la Castille. Il était également un guide réputé, et il offrait souvent ses services aux voyageurs qui désiraient traverser les montagnes de Castille, des Asturies ou de Cantabrie, ce qui débouchait parfois sur de nouvelles opportunités commerciales. Mais les habitants de la région le connaissaient surtout pour ses pommades dont on racontait qu’elles étaient composées de graisse humaine. Ils le soupçonnaient également d’avoir tué un serviteur de San pedro de Rocas en Castille peu de temps après ses débuts comme vendeur itinérant et d’avoir assassiné un marchand, Manuel Ferreiro, en 1934. Ces sinistres rumeurs s’étaient rapidement répandues dans toute la région ce qui avait alarmé les autorités. En 1844, Manuel Blanco Romasanta fut accusé du meurtre de Vicente Fernández, un garde civil de León qui avait été chargé de récupérer une dette de 600 reales que Romasanta devait à un fournisseur de Pondeferrada où il avait acheté de la marchandise pour son magasin ambulant. Comme il demeurait introuvable, il avait été jugé coupable et condamné par contumace à 10 ans de prison.

Manuel avait réussi à s’échapper et il avait trouvé refuge dans le petit village abandonné d’Ermida, où il avait vécu durant quelques mois avec des animaux comme seule compagnie. Puis il s’était installé à Rebordechao, dans le quartier de Vilar, où il s’était discrètement mêlé à la population locale, établissant progressivement des relations personnelles mais surtout, gagnant la confiance et l’amitié des femmes. Les deux premières années, Manuel Romasanta avait travaillé comme ouvrier chez Andres Blanco. Toutefois, il n’avait pas abandonné ses activités de marchand ambulant et il pouvait disparaitre durant des jours, ou même des semaines, afin de se rendre au Portugal pour vendre de la marchandise de contrebande sur les marchés. Par la suite il avait exercé divers métiers, dont celui de tisserand, il fabriquait du fil sur un rouet, ce qui avait conduit les hommes du village à le considérer comme efféminé. Il avait finalement ouvert une petite épicerie qu’il avait tenue durant quelques années, ce qui lui avait valu le surnom de L’épicier. De temps à autres, Manuel offrait ses services en tant que guide aux femmes du village qui souhaitaient trouver un travail à la ville. Il était apprécié de ses concitoyens pour son caractère affable et sa sobriété. Étrangement, sa nature délicate ne lui permettait pas d’effectuer des tâches qui incluaient des sacrifices d’animaux car la vue du sang de ces innocentes créatures l’incommodait.

En 1845, Manuel était devenu l’ami de Manuela Garcia Blanca, une femme de 37 ans qui avait eu une vie sentimentale particulièrement mouvementée, et en 1846 leur amitié s’était transformée en un amour platonique. Manuela et sa fille Petra accompagnaient souvent Romasanta lorsqu’il se rendait à des ventes dans les villages voisins.
En février 1846, Manuela, qui avait des problèmes financiers, avait dû se résoudre à vendre sa maison de Rebordechao et, pour finaliser cette vente, elle s’était vue dans l’obligation de s’absenter quelques temps. Le 30 mars, lorsqu’elle revint au village, Romasanta lui apprit que sa fille, Petra, qui était âgée de 13 ans à peine, avait été embauchée comme domestique dans la maison d’un prêtre de Santander que Manuela connaissait pour lui avoir parlé à plusieurs reprises. Une semaine plus tard, Manuela avait décidé de se rendre elle-aussi à Santander, afin de se rapprocher de sa fille et, tout naturellement, Romasanta lui avait proposé de l’accompagner. A son retour, Romasanta répondit bien volontiers aux diverses questions que lui posèrent les proches de Manuela et, quelques temps plus tard, une lettre achevait de les rassurer. Manuela et Pietra travaillaient toutes deux comme servantes dans la maison du prêtre. Elles étaient heureuses et elles gagnaient un bon salaire. Après le prétendu départ de Manuela, Romasanta s’était rapproché de sa sœur, Benita Garcia Blanco, une femme de 34 ans qui connaissait un mariage compliqué et qui avait un fils de 10 ans, Francisco. En s’appuyant sur la fausse lettre de Manuela, il lui avait proposé de rejoindre sa sœur à Santander, lui promettant une bonne place chez un voisin du prêtre. La jeune femme avait fini par accepter sa proposition et au cours du mois de mars 1847, Benita et son fils étaient partis pour un voyage dont ils ne devaient jamais revenir. Par la suite, Manuel revendit certains des vêtements de Benita sur les marchés.

Au frère et la sœur de Benita, il expliqua que la jeune femme avait gagné à la loterie et que son neveu Francisco allait maintenant étudier le droit. De plus, Benita et Manuela vivaient juste à côté l’une de l’autre, à 500m de distance et elles en étaient enchantées. Romasanta mentait avec tellement d’assurance que ses récits trompaient aisément les familles des victimes. En l’écoutant parler, Maria, la sœur de Benita, qui avait pourtant 58 ans, avait commencé à rêver d’échapper à la pauvreté de la même manière que ses sœurs. En 1850, elle avait demandé à plusieurs reprises à Romasanta de lui trouver un poste près d’elles mais il lui avait répondu que le voyage nécessitait de l’argent. Si elle voulait vraiment partir, elle devait faire un sacrifice et vendre son bétail et ses autres biens car la première semaine à Santander engendrerait de nombreuses dépenses. En entendant cela, Maria s’était découragée et elle avait rapidement oublié ses fantasmes de richesse. Elle ne voulait pas risquer de tout perdre. Romasanta, quant à lui, avait une autre victime en vue: Antonia Rua Carneiro, sa voisine, qui officiait en tant que sage-femme. Antonia était célibataire, elle avait deux filles de 11 et 3 ans et une petite fortune héritée de sa mère. Avec elle, Romasanta connut une romance qui ne cachait pas. Aussi, quelques temps plus tard, lorsqu’il annonça son intention d’épouser Antonia et de lui acheter un petit magasin en Castille à sa famille, personne ne fut surpris. Mais, en attendant que ses affaires soient réglées, il lui proposait d’aller travailler comme domestique chez un riche maitre, tout près de l’endroit où se trouvaient déjà Manuela et Benita. Elle avait donc vendu tous ses biens et le dimanche des Rameaux 1850, Antonia et la petite Maria étaient parties pour la ville en compagnie de Romasanta. Maria Dolores, la fille ainée de feu Antonia, n’avait pas suivi sa mère et sa sœur et elle s’était installée chez sa tante. Deux mois plus tard, Romasanta lui avait gracieusement proposé de venir habiter chez lui car elle pourrait ainsi bénéficier de meilleures conditions de vie, ce que la jeune fille avait volontiers accepté. Durant plus d’un an, elle avait donc vécu dans sa demeure, où elle avait été très bien traitée: Manuel la considérait apparemment comme sa fille. Et puis, un jour de l’automne 1850, Romasanta avait proposé à Maria Dolores de rendre visite à sa mère. Plus personne ne devait jamais la revoir.

Bien évidemment, les proches et les amis des disparues demandaient de leurs nouvelles car il était surprenant qu’aucune ne soit revenue leur rendre visite mais grâce aux lettres qu’ils avaient reçues, ça n’allait plus loin. Josefa Garcia Blanco, était une femme célibataire de presque cinquante ans et elle avait un fils de 21 ans dont personne ne savait qui était le père. Romasanta et Josefa s’étaient liés d’amitié, et, peu à peu, cette amitié s’était transformée en amourette. Cependant, quand il lui avait proposé de lui trouver un emploi à Santander, Josefa s’était montrée indécise. Mais l’homme était rusé et en 1850, il lui avait suggéré que son fils, Joseph, pourrait rendre visite à ses tantes afin de voir s’il prenait plaisir à l’agréable vie que l’on menait à la ville.
La proposition semblait acceptable. Joseph, qui était excité à l’idée d’aller passer quelques jours à la ville, s’était acheté un nouveau manteau, un beau manteau fait en tissu de Tarragone. Quatre jours plus tard, Manuel était de retour, et il ramenait avec lui le manteau de Joseph. Le jeune homme lui avait soi-disant donné. Comme Joseph ne revenait pas, Josefa s’imaginait que son fils était resté avec ses tantes car la vie était agréable à Santander, avec tous ces emplois bien rémunérés. Quelques temps plus tard, Romasanta lui affirma que le jeune homme avait trouvé un emploi de précepteur dans la maison d’un riche prêtre qui le payait une once d’or par an. Afin de rendre son histoire crédible, il lui avait montré une fausse lettre de Joseph dans laquelle il racontait combien sa nouvelle vie était merveilleuse. Il n’y avait plus de temps à perdre, Josefa devait le rejoindre.
En 1851, le lendemain du premier jour de la nouvelle année, Josefa partit à Santander en compagnie de Romasanta. Dans les semaines qui suivirent, ses effets furent revendus sur les marchés des villages voisins. Quant à ses chaussures, Romasanta les apporta à Luis Garcia Blanco, le frère de Josefa, en lui expliquant que sa sœur souhaitait en faire cadeau à sa nièce.

Depuis quelques temps, des rumeurs se propageaient, des rumeurs qui l’accusaient d’être un  » sacamantecas « , un homme qui assassinait ses victimes pour en enlever la graisse et la revendre dans des pharmacies au Portugal. A cette époque, les populations étaient persuadées que la graisse humaine était l’ingrédient le plus utilisé dans la fabrication d’onguents et les diverses préparations pharmaceutiques. Alors, lorsque les habitants de la région remarquèrent que les vêtements qu’il vendait sur les marchés ressemblaient de manière troublante aux habits des disparus, les suspicions devinrent des certitudes. En 1852, une plainte avait été finalement déposée dans la ville d’Escalona, accusant Manuel Romasanta de tromper les femmes et les enfants qui voyageaient avec lui, de les tuer et de prélever leur graisse ou torchis qu’il vendait ensuite. Après ses derniers meurtres, Manuel, qui sentait le vent tourner, avait planifié sa fuite, projetant de quitter la Galice sous une fausse identité avec un passeport établi au nom d’Antonio Gómez, originaire de Nogueira au Portugal, mais il avait été finalement reconnu par trois de ses compatriotes et arrêté en juillet 1852, à Nombela, dans la province de Tolède. Dans ses affaires, avaient été retrouvés un passeport, une bulle papale de 1852 au nom de Manuel Blanco, un roman sur l’art de l’amour, un calendrier lunaire ainsi que plusieurs lettres. Lors de son arrestation, il avait tout d’abord tenté de tout nier, expliquant que Manuel Blanco Rosamanta était son cousin, mais sa véritable identité avait rapidement été prouvée et il avait été transféré à Allariz où il devint bientôt célèbre sous le surnom: Le loup-garou d’Allariz.

Romasanta lors de son procès

Son procès, plus connu sous le nom  » l’affaire contre le loup-garou « , s’ouvrit en septembre 1852, à Allariz, dans la province d’Ourense. Il était présidé par le juge Manuel Blanco Bastida, il allait durer sept mois et couvrir plus de deux mille pages, qui furent réunies en une série de cinq volumes intitulée  » Licantropia « .
Pour sa défense, Manuel Romasanta affirmait être atteint de lycanthropie. Il prétendait être victime du sortilège que lui avait jeté une sorcière, et, selon ses dires, cette malédiction le transformait en loup pendant les nuits de pleine lune. En octobre 1852, les médecins d’Allariz présentèrent au tribunal un rapport sur Romasanta. Basé en grande partie sur la phrénologie (La phrénologie est une théorie selon laquelle les bosses du crâne d’un être humain reflètent son caractère), le rapport l’accusait d’inventer son affliction. Ils soulignaient cependant que la lycanthropie ne pouvait être décelée qu’à partir d’un examen viscéral et d’une cranioscopie (étude des caractéristiques du crâne non mesurables). Ils ne trouvèrent aucune cause ni aucun motif à son comportement.
 » Son penchant pour le vice est volontaire et non forcé. Le sujet n’est pas fou, stupide ou monomaniaque. Au contraire, c’est un pervers, un criminel accompli capable du pire, froid, calme et sans bonté mais avec du libre arbitre, de la liberté et de la connaissance. « 

Manuel Romasanta fit l’objet d’un jugement historique. Le litige, fondé sur une allégation de lycanthropie, n’avait encore jamais eu lieu dans l’histoire du droit espagnol. Au cours de son procès, il se défendit ainsi:  » La première fois que je me suis transformé, j’étais dans les montagnes de Couso. J’ai rencontré deux grands loups d’aspect féroce. Soudain, je suis tombé sur le sol et j’ai commencé à sentir des convulsions. Puis je me suis roulé trois fois par terre et quelques secondes plus tard, j’étais moi-même un loup. J’ai été en maraude pendant cinq jours en compagnie des deux autres loups, jusqu’à ce que je retourne à mon propre corps, celui qui se tient devant vous aujourd’hui, Monsieur le Président. Les deux autres loups étaient avec moi, et je pensais qu’ils étaient eux-aussi des loups, mais ils ont repris forme humaine. Ils étaient de Valence. L’un s’appelait Antonio et l’autre Don Genaro. Eux aussi avaient été maudits… nous avons attaqué et mangé un certain nombre de personnes car nous avions faim…  » Manuel Blanco Romasanta, Causa Nº 1778: Causa Contra Hombre Lobo, Juzgados de Allariz (Ourense)

Illustration de Romasanta, le Loup-Garou.

Romasanta avait admis avoir commis 13 meurtres mais il soutenait qu’il les avait perpétrés sous l’emprise d’une malédiction et qu’il était alors sous la forme d’un loup. Luciano Bastida Hernáez, le procureur, demanda à Romasanta de faire une démonstration de sa métamorphose devant la cour mais l’accusé répondit que la malédiction ne durait que treize ans et qu’il était maintenant guéri vu que la date avait expiré la semaine précédente. Le tribunal acquitta Rosamanta pour quatre des meurtres qu’il avait avoués, après que le médecin légiste ait relevé des preuves qui révélaient que ces victimes étaient mortes suite aux attaques de véritables loups. Il fut reconnu coupable des neuf autres, car les restes des victimes gardaient d’indéniables traces de boucherie. Le 6 avril 1853, Rosamanta fut condamné à mort par garrot, ainsi que 1000 réales d’amende pour chaque victime. L’affaire fut ensuite envoyée pour ratification à la Cour Territoriale à La Corogne, qui réduisit sa peine à un emprisonnement à vie. L’accusation fit alors fait appel contre la réduction de peine et une nouvelle audience fut fixée en mars 1854, qui confirma le verdict initial de la Cour à Allariz: la mort par garrot.

Mr Phillips, un hypnotiseur français qui résidait à Londres, avait suivi l’affaire du loup-garou d’Allariz dans les journaux français. Il écrivit à José de Castro y Orozco, le ministre espagnol de la Justice, pour lui signaler que Romasanta souffrait d’une maladie, une monomanie peu connue, la lycanthropie, et qu’il n’était pas responsable de ses actes. Dans sa lettre, il affirmait qu’il avait traité avec succès cet état grâce à l’hypnose et il demandait que l’exécution soit reportée afin qu’il puisse étudier le cas. Le ministre de la Justice rédigea alors une missive à la reine Isabel II qui commua personnellement la condamnation à mort en prison à vie par décret royal, le 13 mai 1854, et Romasanta fut transféré dans une prison de Celanova. Bien qu’il n’existe aucune preuve formelle de l’identité de Mr Phillips, on pense qu’il s’agissait du docteur français Joseph-Pierre Durand de Gros qui avait été exilé en Grande-Bretagne et qui était retourné plus tard en France sous le pseudonyme de Dr Phillips. Ses recherches furent plus tard développées par Sigmend Freud et Carl Jung.

La prison de Celanova et ses dossiers n’existent plus, mais l’on pense que Romasanta mourut quelques mois après son arrivée. Les habitants disaient qu’il était mort de maladie, mais il y avait aussi une rumeur selon laquelle il avait été abattu par un garde qui voulait le voir se transformer.
Il serait mort le 14 décembre 1863, selon deux articles de journaux. Dans La Iberia, le journal du 23 décembre 1863 incluait une courte déclaration indiquant que Romasanta est mort, et la Esperanza, le 21 décembre 1863, qui rapportait en première page:  » En prison, le tristement célèbre Manuel Blanco Romasanta, connu dans toute l’Espagne comme le loup-garou à la suite de ses atrocités et de ses méfaits et qui a été condamné par la Cour à La Corogne, est décédé en ce lieu le 14 de ce mois étant la victime d’un cancer de l’estomac « .

Mais l’histoire ne s’arrête pas là car plus de cent ans plus tard, en 2009, des restes enterrés près de Castrelo de Val furent mis à jour. Il s’agirait des corps de Benita Garcia Blanco et de son fils Francisco, deux des victimes de Rosamanta dont vous avez pu découvrir la tragique histoire ci-dessus. Les ossements furent analysés par des chercheurs de l’Université du Michigan, qui ont certifié  » qu’ils étaient déformés en raison du cannibalisme pratiqué sur eux par le meurtrier Rosamanta « .

Découverte des ossements des victimes de Romasanta

L’histoire de Manuel Blanco Romasanta est probablement à l’origine de la légende des Sacaúntos, ces hommes sinistres qui portaient un sac sur l’épaule et qui parcouraient la campagne afin de tuer des enfants pour leur prendre leur graisse. C’était une histoire qui était souvent utilisée pour effrayer les enfants au XIXe siècle et au début du XXe. La graisse humaine était censée guérir de maladie et elle était réputée pour être un lubrifiant de qualité supérieure aux graisses animales. Le mythe s’était répandu en Espagne avec la propagation des chemins de fer. Rosamanta fut le premier d’une longue série à pratiquer le commerce de graisse humaine au XIXe siècle en Espagne.

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