Le Cas Enfield, l’Enquête des Warren

Vous connaissez surement le Poltelgeist d’Enfield, dont j’ai déjà raconté l’histoire. Alors que le film The Conjuring 2, Le Cas Enfield, vient de sortir en salles, je vous propose de découvrir le témoignage du célèbre démonologue Ed Warren, qui commentait ainsi l’histoire de la famille Hodgson : « Cette affaire d’Enfield fait ressembler Amityville à un train fantôme »

Ed et Lorraine Warren

Vers la fin des années 1970, Ed Warren venait tout juste de rentrer d’Angleterre quand il donna une interview à Gerald Brittle, qui écrivait alors un livre sur la carrière du célèbre démonologue et celle de sa femme Lorraine. Ed était allé à Enfield, un quartier de Londres, pour visiter la famille Hodgson dont la maison était le théâtre de phénomènes spirites inhumains, lesquels se produisaient avec une régularité croissante depuis trois ans. Cette fois, le but de son voyage était de recueillir des éléments susceptibles d’être utilisés comme preuves pour une demande d’exorcisme.

Le Témoignage d’Ed Warren

« Cette affaire d’Enfield fait ressembler Amityville à un train fantôme. Et je le pense vraiment. Les Lutz ont pu partir après vingt-huit jours de terreur, mais là c’est un cas où les gens ne peuvent pas se déplacer pour des raisons économiques et ils doivent s’arranger pour vivre avec les perturbations depuis trois ans. Ceux qui en sont victimes, comme l’a rapporté de façon exhaustive la presse de Londres, sont une femme divorcée de cinquante ans et trois de ses enfants qui vivent ensemble dans une maison de la banlieue d’Enfield, au nord de Londres.

Peggy Hodgson et trois de ses enfants

Dans la famille il y a deux filles, qui sont âgées de quinze et douze ans, et un garçon de huit ans. Bien que les phénomènes aient d’abord éclaté en août 1977, le cas a commencé en 1976, lorsque les deux filles ont attiré des entités inhumaines dans la maison après avoir joué avec… devinez-quoi ? une planche Ouija ! Les filles ne l’ont pas utilisée à des fins sinistres, elles n’avaient tout simplement rien d’autre à faire, et elles se sont amusées avec le Ouija comme elles l’auraient fait avec un jeu. Malheureusement pour elles, Londres est un endroit spirituellement actif. En conséquence, les filles ont pris contact avec un esprit démoniaque qui leur a arraché la permission de rentrer chez elles. Quelques semaines plus tard, cet esprit a infesté leur maison, mais il n’est pas venu seul, il a ramené six copains avec lui ! Ces six esprits sont toujours présents dans la maison au moment où je vous parle.

Quand les esprits ont été attirés, les phénomènes d’infestation habituels ont commencé : cognements, frottements, grattements, coups, et ainsi de suite. Au fil du temps, le phénomène s’est amplifié. Des objets se sont matérialisés, des gens ont lévité, spécialement les filles, et un certain nombre de formes noires se sont manifestées, flottant autour de la maison à la nuit tombée.

Après que la mère ait signalé le problème aux autorités locales, des policiers sont venus enquêter, mais en vain. En un rien de temps, la presse a eu vent de l’affaire et des journalistes et des chercheurs psychiques se sont précipités vers la petite maison de brique. Entre 1997 et 1978 non seulement ils ont exposé la famille aux yeux du public, mais ils ont soigneusement documenté la réalité des phénomènes qui se déroulaient là-bas. Puis ils sont partis, sans que personne n’ait pris la peine d’expliquer à ces gens comment ils pouvaient se débarrasser des perturbations. En fait, il semble que personne ne savait vraiment ce qu’il se passait. L’affaire a été considérée comme une soi-disant attaque de poltergeist, et ça en est resté là.

Quand je suis allé en Angleterre, au cours de l’été 1978, l’histoire a été portée à mon attention et je suis allé voir la famille. A cette époque, j’ai passé une semaine à Enfield. J’ai soigneusement interrogé tous les membres de la famille, séparément et ensemble, et j’ai été témoin des différents phénomènes qui se déroulaient dans la maison. En tant que démonologue, je pouvais voir que ces personnes étaient systématiquement opprimées, et parfois même possédées, par des esprits inhumains. Par exemple, les filles décollaient du sol, allaient et venaient dans les airs puis elles redescendaient à terre dans une démonstration de puissance inhumaine.

Chaque semaine en fait, il semblait que l’une ou l’autre de ces deux filles était soumise à sustentation, souvent en présence de témoins. La mère m’a dit qu’elle était rentrée dans la chambre de ses filles et qu’elle avait trouvé la plus jeune en train de flotter dans les airs, profondément endormie. En d’autres occasions, elle les a vues se dresser et retomber sur leur lit comme un yo-yo, sans qu’aucune d’entre elles ne soit en mesure de contrôler ses actes. Les enfants m’ont aussi parlé d’une masse noire qui se manifeste la nuit dans leur chambre et les terrorise de sa présence.

Pendant que je discutais avec la famille, souvent des objets se soulevaient dans les airs et flottaient dans la pièce. Un soir, une chaise en bois a décollé du sol, elle est restée immobile pendant un moment puis elle a explosé. A une autre occasion, une grosse et lourde pierre de la taille d’une balle de tennis s’est matérialisée dans les airs au milieu de la salle de séjour et elle est allée s’écraser sur le plancher avec un bruit sourd ! Par la suite, j’ai apporté cette roche à un géologue de l’Université de Londres, sans lui dire où je l’avais eue, et je lui ai simplement demandé de me dire d’où elle provenait. « Cette pierre ne peut venir que d’un seul endroit dans les îles britanniques, m’a-t-il dit. Cet endroit est l’île de Wight, qui située dans la Manche, à plus de 120 km à vol d’oiseau de Londres. »

Plus grave encore que les phénomènes extérieurs est la situation des enfants. Les filles, en particulier, sont soumises à des épisodes de possession au cours desquels elles prennent les traits d’une vieille femme morte, selon la mère, et elles ont la force d’une amazone. Lors de ces épisodes de possession la plus jeune des filles est souvent poussée à attaquer sa propre mère, tentant de la tuer de ses mains nues, et certaines fois elle y parvient presque. Quelques semaines avant mon arrivée, cette même fille a fait l’objet d’une nouvelle possession. Après que l’entité l’ait traquée dans la maison, elle a mis la jeune fille dans un état de frénésie agitée. La mère a été forcée de l’amener à un hôpital local, où des médecins ont essayé de la faire sortir de sa transe pendant six ou sept heures. L’incident a soudainement cessé après que l’esprit se soit retiré de son corps. A ce moment-là, elle s’est levée et elle est tout simplement sortie du service des urgences.

Janet Hodgson Extirpée de son Lit

Cependant, les phénomènes les plus convaincants de l’authenticité de ce cas sont les manifestations vocales physiques qui se produisent dans la maison. Les voix de six esprits différents parlent à haute voix dans la pièce. C’est comme s’il y avait six personnes invisibles présentes. C’est incroyable. Vous avez du mal à le croire, même quand vous êtes là ! Parfois, la famille est en train de manger dans la cuisine et les voix parlent dans une autre pièce ! La British Society for Psychical Research, qui a travaillé sur le cas avant moi, a passé la maison au peigne fin et il a été prouvé que les voix n’étaient nullement diffusées par des haut-parleurs ou par tout autre moyen électronique.

Les voix elles-mêmes ont un accent bien distinct, celui des quartiers populaires de Londres. L’esprit démoniaque est un imitateur, donc il parle ainsi parce que la famille peut le comprendre, bien que l’un des esprits s’exprime parfois en Allemand quand bon lui semble. Et ces voix ne disent pas une certaine phrase ou sentence occasionnelle, elles parlent tout le temps. Ces esprits parlent non seulement à haute voix aux gens présents dans la pièce, même quand personne ne s’adresse à eux, mais en plus ils discutent les uns avec les autres ! Ils parlent plus que les gens ! Les membres de British Society for Psychical Research ont leurs propres enregistrements de ces voix, mais comme leur organisme est privé, la preuve n’a, jusqu’à présent, pas été mise à la disposition du grand public. Je suis donc allé à Enfield dans le but d’enregistré ces voix sur une bande et de les utiliser pour prouver la nécessité d’un exorcisme. »

Gerald Brittle demanda alors à Ed s’il avait réussi à obtenir ce qu’il voulait, et tapotant certaines cassettes sur la table devant lui, le démonologue lui répondit : « Tu penses bien. Ça va prendre un certain temps avant que le contenu de ces bandes puisse être analysées, mais la preuve est ici. Et, à mon avis, elles représentent l’une des plus importantes preuves de l’existence de l’esprit inhumain. Je vais les écouter maintenant. »

Les enregistrements, qui duraient plus de trois heures, étaient incroyables. Ils avaient été réalisés par Ed et ses deux assistants, Paul Bartz et John Kenyhercz, alors qu’ils interrogeaient la mère et ses trois enfants dans la maison d’Enfield. Pendant que les trois hommes discutaient avec la famille, d’autres voix pouvaient être entendues, celles des esprits, qui parlaient dans la même pièce et disaient tout haut : « Éteignons les lumières » « Arrachons le papier peint » « Jetons la table » « Empêche-le de rentrer dans cette pièce. »

Telles étaient les nombreux commentaires que faisaient les voix quand aucun être humain ne s’adressait à elles. De temps en temps, une voix intervenait, répétant Bonjour comme un étrange perroquet, et parfois, d’autres se joignaient à elle et une ronde de Bonjour résonnait dans la pièce. Cependant, tous les sons produits par les esprits n’étaient pas des mots. Environ dix pour cent de l’enregistrement était rempli de grognements, de gémissements, de bruits bizarres, d’imitations de bruits d’animaux, dont le plus fréquemment répété était l’aboiement d’un chien. Il n’y avait visiblement aucun problème pour communiquer avec ces esprits. Parfois ils s’adressaient directement aux personnes présentes dans la salle et ils leur répondaient quand ils étaient interpellés. Leurs voix étaient extrêmement rauques et gutturales, avec un accent des quartiers populaires, enfin qui ressemblait à un accent des quartiers populaires, car il est extrêmement difficile à une oreille américaine de le reconnaitre.

Les déclarations des esprits les plaçaient en bas de l’échelle de l’intelligence humaine, mais ils étaient loin d’être ignorants. Une réponse était souvent donnée aux questions qui leur étaient posées, et s’ils se montraient généralement logiques et rationnels parfois ils se révélaient absurdes et capricieux. Une voix semblait dominer toutes les autres, celle d’un esprit qui se faisait appeler Fred, et c’était à lui qu’Ed Warren lui avait posé la plupart des questions. Ce qui suit est un extrait de leur discussion.

Ed Warren : Bonjour ?

Voix : Bonjour.

EW : Savez-vous qui je suis ?

V : Oui.

EW : Qui suis-je ?

V : Ed.

EW : Exactement, Ed. Qui es-tu ?

V : Fred-die.

EW : Tu es Freddie, hein ? Quel est ton vrai nom ?

V : Yeccccch … (bruit)

EW : Quand vas-tu partir d’ici, Fred ?

V : Cinq cents ans.

EW : Ça fait long. Peux-tu faire bouger quelque chose pour nous montrer que tu es ici ?

V : Non.

EW : Pourquoi pas ?

V : Tommy tient mon bras.

EW : Oh, deux d’entre vous sont présents ? Laisse-moi parler à Tommy.

V : (Une nouvelle voix, bourrue et gutturale) Yeah, je suis Tommy.

EW : Tommy, comment penses-tu que nous pourrions nous débarrasser de tous les problèmes qui se produisent dans cette maison ?

V : Tuez les fantômes !

EW : Tuer les fantômes ? Mais n’es-tu pas un fantôme ?

V : Non !

EW : Dis-moi alors, comment es-tu rentré dans cette maison ?

V : Je suis passé par sous le plancher.

EW : Combien d’entre vous sont réunis là, tous ensemble ?

V : (Comptage lent) Ah… euh… un… deux… trois… quatre… cinq… six. Six sont ici, non, cinq.

EW : Quels sont leurs noms ?

V : Fred-die, Tom-mie, Billy, euh … Charlie, et Dick. John n’est pas là.

EW : Où est John ?

V : Je ne sais pas.

EW : Qui est le chef ? Es-tu le chef ?

V : Personne. Personne n’est le chef. Je suis un menteur.

EW : Qui d’autre est ici ? Est-ce qu’il y a quelqu’un d’autre ici ?

V : Oui.

EW : Qui ?

V : Gutter-Man est ici.

EW : D’accord Tommy, laisse-le parler. Es-tu là, Gutter-Man ?

V : Oui (une voix gutturale différente, un peu plus claire)

EW : Gutter-Man, qu’est-ce que tu as à dire ?

V : (Jappements) Cette maison est hantée. Tuez les fantômes !

EW : Gutter-Man, as-tu jamais été vivant ?

V : Oui.

EW : Où ?

V : Dans les soldats. Je suis un soldat.

EW : Dans quelle armée étais-tu un soldat ?

V : Toutes les armées. Je suis un soldat.

EW : Qui d’autre est ici, Gutter-Man ?

V : Ah… euh… Zachary est ici.

EW : Ok, Gutter-Man. Laisse-moi parler à Zachary.

Une nouvelle voix, qui était des plus bizarres, se fit alors entendre, poussant des gémissements et des grognements incroyables, puis il y eut un long appel au secours de dix secondes et le silence retomba sur la pièce.

EW : Mince. C’était quoi ça ? Laisse parler Zachary.

V : (Gémissement triste)

EW : Qui d’autre est là, Fred ?

V : Je ne suis pas Fred, je suis Tommy !

EW : Passe-moi Fred… Fred, es-tu là ?

V : Oui, Fred est ici. (Changement de voix)

EW : Fred, demande à Zachary de venir me parler.

V : Il ne viendra pas. (Silence) Je vais vous dire le nom d’une autre personne qui est ici. Teddy est ici. Teddy-Man est ici.

EW : Alors passe la main à Teddy-Man, Fred.

V : … Yeccccch…

Des bruits non-identifiés s’élevèrent alors de la bande, puis une voix nasillarde se mit à répéter Bonjour à chaque seconde. Une seconde voix sembla lui répondre, que la première voix salua en retour, puis une troisième se joignit à elles, puis une quatrième, une cinquième et une sixième, qui reprirent Bonjour en cœur. Des cris sauvages se firent alors entendre, puis toutes les voix se turent, laissant la première voix répéter inlassablement son singulier Bonjour. Ed tenta alors de recontacter les esprits, mais ses efforts restèrent sans effet.

« Pendant tout le temps où je parlais à ces esprits, il y avait des choses qui volaient dans la pièce. Ce sont eux qui font ces bruits en arrière-plan. Les chaises et les tables se soulevaient et retombaient, de petits objets traversaient la pièce en volant et rebondissaient contre le mur. Dans la salle à manger, le papier peint se décollait des murs pendant que nous le regardions. Un couteau de boucher s’est matérialisé dans les mains de mon assistant, Paul. Un clou est également apparu dans les airs. Et, comme on en était venus à attendre dans la maison, les esprits ont laissé un tas d’excréments sur la moquette de la chambre de la mère à l’étage, à trois heures de l’après-midi. »

Sur l’enregistrement, quand les esprits ne sombraient pas au hasard de la folie, ils semblaient s’amuser à remplir la pièce de grognements, de couacs, de cris, et d’une variété de sons d’animaux dont le plus ennuyeux était le feulement strident d’un chat. A un certain moment, un esprit particulier émit un hurlement torturé, qui aboutit à un autre échange.

EW : Vous les gars vous sonnez comme quelque chose qui sort tout droit de l’enfer. Sais-tu où se trouve l’enfer, Fred ?

V : Oui.

EW : Où est l’enfer, Fred ?

V : Yeccch… (bruit)

EW : Quel âge as-tu, Fred ?

V : Seize ans.

EW : Tu es un fantôme, Fred ?

V : Non… euh… oui. Je suis un fantôme.

EW : Qui es-tu ?

V : Batman. Je suis Batman.

EW : Batman n’est pas un fantôme.

Les esprits recommencèrent alors à imiter les animaux, semblant montrer une affection particulière pour les aboiements de chien.

EW : Vous voulez être des animaux ? Imitez certains animaux. Imitez un cochon.

V : (Grouinements d’un cochon)

EW : Que diriez-vous un chien ?

V : (Aboiements)

EW : Que diriez-vous un chat ?

V : (Miaulements gutturaux, feulements)

EW : Que diriez-vous d’une dinde ?

V : (Glougloutements)

EW : Quel âge as-tu, Fred ?

V : Soixante-dix-huit. Je suis un menteur. Tommy est un menteur.

EW : Je sais.

V : Puis-je chanter une chanson ?

EW : Bien sûr, Fred, vas-y, chante.

V : La-de-da-de-da… (d’une voix bourrue) Jack et Jill montèrent la colline pour aller chercher un seau d’eau bénite… ha… ha… ha…

EW : Es-tu chrétien, Fred ?

V : Beurk. Un soldat. Je suis un soldat !

EW : Au moment de ta mort, Fred, tu étais un soldat ?

V : Je suis toujours mort.

EW : As-tu jamais été marié, Fred ? As-tu jamais eu une femme ?

V : Oui.

EW : Quel était son nom ?

V : Je ne sais pas.

EW : Quel âge as-tu maintenant ?

V : Trente. J’ai trente ans.

EW : Sais-tu quel jour on est ?

V : Oui. Le euh… sept.

EW : Très Bien. Sais-tu de quel mois ?

V : Ao-ûûû. Aaaûût. Août ! Le Sept Août !

EW : Où avez-vous trouvé ces noms : Fred et Tommy et Billy et les autres ?

V : Les tombes.

EW : Êtes-vous allés dans le vieux cimetière près d’ici ?

V : Oui.

EW : Pourquoi ?

V : Pour lire les tombes.

EW : Aimes-tu le cimetière, Fred ? Pourquoi aimes-tu le cimetière ?

V : La mort ! (Grognements)

EW : Que penses-tu de nous, les Américains ?

V : Je vous hais, je vous hais, je vous hais…

EW : Sais-tu où est l’Amérique, Fred ?

V : Je ne sais pas. Puis-je venir ?

EW : Non, Fred. J’ai assez à faire sans toi.

V : Ed. Ed…Ed…

EW : Que veux-tu, Fred ?

V : Fracasser l’enregistreur.

EW : Tu aimerais bien, n’est-ce pas ?

V : Oui.

Mettant sa menace à exécution, l’esprit fit alors sauter la bande de l’enregistreur.

EW : (Reprise) Sais-tu ce que je vais faire de ces bandes, Fred ? Je vais les faire écouter à certains scientifiques que je connais en Amérique. Tu vas grandement les intéresser, Fred !

V : Je vais le détruire durant la nuit !

Une querelle débuta alors entre deux esprits qui se disputèrent pour savoir lequel allait l’honneur de « casser » le magnétophone. Comme le ton des voix montait en intensité et que leurs arguments se résumait à des Beurk et des hurlements, Ed envoya Paul jusqu’à sa voiture pour y chercher une bouteille d’eau bénite tirée de Walsingham Shrine, une église au nord de Londres. Au bout de quelques minutes, Paul retourna dans la maison et il lui expliqua que la bouteille d’eau bénite avait disparu.

EW : Où est l’eau bénite, Fred ?

V : Je l’ai jetée !

EW : Tu l’as jetée ? Si tu ne nous rends pas l’eau bénite, nous allons t’exorciser !

V : Ha, ha, ha !

EW : Veux-tu que je fasse venir faire un prêtre ici ?

V : Ouai, très bien. Amène-moi un prêtre, je lui botterai les fesses !

EW : Que dirais-tu si la Vierge te demandait de partir, Fred ?

V : Yecccch. Pouah.

EW : Sais-tu ce que c’est, Fred ? Que vois-tu ?

V : Hum… Une croix.

EW : Tu as raison, une croix. Cette croix signifie tes jours ici sont comptés.

V : Je vais couper la tête à quelqu’un.

EW : La prochaine fois que je reviendrai ici, Fred, tu ferais mieux d’avoir disparu. Parce que la prochaine fois, je vais ramener un exorciste très puissant avec moi, quelqu’un que tu n’auras pas envie de rencontrer.

V : (Il y eut alors une longue accalmie) Ed. Ed. Ed… Ed… Ed-ward.

EW : Qu’est-ce, Fred ?

V : Jouons à l’exorciste. Va chercher de l’eau bénite…

Épilogue

Soudain, Lorraine Warren, qui écoutait l’enregistrement assise sur le canapé du salon, sauta brusquement de son siège et elle se dirigea sans hésitation vers la porte de sa chambre. Il y eut quelques secondes de silence, puis elle appela son mari. D’une inexplicable manière, la pièce était maintenant remplie de relents d’alcool et sur la commode de Lorraine, un crucifix d’ornement placé dans une grotte avait été renversé. Alors, prudemment, il fut décidé que la discussion sur l’affaire Enfield devait cesser.

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